JHM / Pierre-Julien Prieur 20.06.08

Bataille à Montiers-sur-Saulx

Hier soir, le Comité local d’information et de suivi du laboratoire souterrain de Bure a tenu sa première réunion depuis des mois. Une première aussi pour Christian Bataille, nouveau président, que les opposants au projet d’enfouissement des déchets nucléaires ont salué à leur manière.

C’est sous les quolibets des opposants à I’enfouissement des déchets nucléaires que Christian Bataille, député PS du Nord, est arrivé à Montiers-sur-Saulx (Meuse) pour présider sa première réunion du Comité local d’information et de suivi (Clis) du laboratoire souterrain de Bure. Les "Bataille = canaille, on n’est pas du bétail !", "Bataille, tu crains, retourne dans ton patelin !" ou "Bataille, t’es pas clair, t’es vendu au nucléaire" ont fusé devant une salle surprotégée par les forces de gendarmerie."

A I’ordre du jour de la réunion, la mise en place du nouveau Clis, sa constitution en association et la présentation par I’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) des travaux en cours à Bure et de son activité des derniers mois. Une réunion à laquelle les opposants n’ont fait qu’une brève apparition. Membre de droit du Clis en tant qu’associations, le s militants anti-nucléaires ont refusé de siéger. "Tant que Christian Bataille sera président, nous ne siégerons plus au Clis. Nous voulons un président neutre", a déclaré Jacques Leray, porte-parole du Collectif 52 contre I’enfouissement des déchets radioactifs.

Une légitimité remise en cause

Car la polémique enfle depuis quelques mois et l’annonce de la nomination comme président, du député du Nord par les présidents des Conseils généraux de Meuse et Haute-Marne. Les opposants estiment en effet que Christian Bataille, rapporteur de la loi de 1991 qui a créé I’Andra et ancien membre du conseil d’administration de l’agence nationale (poste duquel il a démissionné le 4 avril) n’est pas le mieux placé pour présider cette instance d’information auprès du grand public.

Christian Bataille, de son côté, défend sa légitimité à ce poste. "Je suis autant qualifié que quelqu’un d’autre pour diriger le CIis. Je ne suis pas un anti-nucléaire, voilà ce qu’on me reproche. Mais rien ne dit dans Ia loi que le CIis doit être présidé par un antinucléaire, explique Christian Bataille. Je ne suis pas non plus un partisan fanatique de I’énergie nucléaire. EIIe est très utile, mais il faut trouver d’autres perspectives. Je pense que le solaire ou le photovoltaïque ne sont pas assez connus en France. Le nucléaire n’est pas Ia solution à tous nos problèmes, mais on ne peut pas faire l’impasse dessus."

Lors d’une conférence de presse précédant la réunion, le nouveau président du Clis avait également défini les missions de cette instance. "Le Clis doit aider à informer Ia population Ie mieux possible, même si c’est un domaine technique, qui soulève Ies passions pour des raisons que je juge parfois irrationnelles. Nous devrons essayer de répondre aux interrogations du public et des actions d’information publique seront mises en place."

Mais ce n’est vraisemblablement pas pour tout de suite. La réunion d’hier soir s’est tenue à huis-clos.



L’affranchi de Chaumont 20.06.08

JEUDI. Première réunion -à huis clos !- du Comité local d’information et de suivi du laboratoire de Bure (CLIS) sous la présidence du député PS Christian Bataille, père de la loi de 1991 sur les déchets nucléaires et ardent défenseur du nucléaire et de l’enfouissement.

Une petite quarantaine de manifestants ont fait le déplacement à Montiers-sur-Saulx et se tiennent devant la salle. A l’intérieur, les opposants lisent une déclaration et quittent la salle. Ils refusent de siéger. Et certains lâchent des boules puantes au moment de sortir.

Les deux présidents de conseils généraux Bruno Sido et Christian Namy sont présents (ce qui ne leur arrive pas souvent), ainsi que le préfet de la Meuse. Mais le préfet de la Haute-Marne brille par son absence. Apparemment, il ne s’est même pas fait représenter.


JHM P.-J.P. 21.06.08

Nouveau conseil d’administration au Clis

La réunion d’installation du Comité local d’information et de suivi (Clis) du laboratoire de recherche souterrain de Bure s’est tenue jeudi soir, à Montiers-sur-Saulx (Meuse) (Le Journal de la Haute-Marne d’hier). A l’occasion de cette réunion, les 91 membres du Clis ont décidé de se constituer en association, ont adopté les statuts et arrêté la composition du conseil d’administration. Robert Fernbach, maire d’Houdelaincourt, et Antoine Allemeersch, conseiller général de la Haute-Marne, ont été désignés respectivement vice-président et trésorier de l’association.

Cette réunion a également permis à Marie-Claude Dupuis, directrice générale de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) de présenter l’état d’avancement des recherches menées sur le stockage géologique, en précisant le calendrier jusqu’en 2014, date prévue de remise au gouvernement de la demande d’autorisation de création d’un site de stockage. D’ici là, l’Andra devrait définir une zone d’intérêt restreinte pour l’implantation d’un éventuel stockage, et présenter des options de conception, de sûreté et de réversibilité, un modèle d’inventaire des déchets à prendre en compte et des options d’entreposage en complément du stockage. Ces éléments feront l’objet d’un débat public à l’horizon 2012.