Bure : l’opposition sur tous les fronts
Est Republicain - 26/12/2016
Le 1er août 2016, une date que les opposants au projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires dans le Sud de la Meuse n’oublieront pas : « La première décision de justice en 20 ans qui nous était favorable », mentionne Régine Millarakis.
Le TGI de Bar-le-Duc leur a donné raison sur l’illégalité du défrichement opéré par l’Andra (agence nationale des déchets nucléaires) au bois Lejuc, à Mandres-en-Barrois, afin de mener des sondages. « Allant jusqu’à demander une remise en état ! On ne s’y attendait pas », admet John Dumont, un des responsables de la maison de la résistance à Bure, où l’activité demeure permanente désormais, preuve que la lutte a pris une autre dynamique. « On n’imaginait pas non plus sa portée. La nouvelle a vite fait le tour de toutes les zones de lutte en France, beaucoup de journaux en ont parlé. »
De quoi amplifier une mobilisation déjà forte sur le terrain, qui n’a cessé de se cristalliser depuis le débat public de 2013, on l’a vu lors des différents événements qui se sont produits durant l’été. De quoi enrichir une actualité déjà féconde avec l’accident mortel dans un des souterrains du labo de recherche, en début d’année, la controverse sur le coût du stockage, et le vote en juillet d’une loi sur la réversibilité.
Bure, le bois Lejuc, on en entendra encore parler en 2017. « On s’attend au retour de l’Andra, même si elle fait profil bas en replantant des arbres… De la poudre aux yeux, il reste tout de même 8 ha défrichés toujours en partie recouverts de remblais… » Alors que le tribunal avait donné six mois pour se mettre en conformité, un appel a été interjeté pour gagner du temps.
Les anti-Cigéo ne comptent pas abandonner le terrain sachant que plus de 80 forages se trouveraient prévus. « Sans que l’on sache s’il s’agit de travaux préliminaires ou si l’on est en phase d’étude de la faisabilité », déplore John Dumont.
Pas question non plus d’interrompre les actions judiciaires entreprises. Comme le recours devant le tribunal administratif contre l’échange de bois effectué par la commune de Mandres-en-Barrois avec l’Andra à la suite d’une délibération votée le 2 juillet 2015 à 6 h du matin. « Une transaction à vil prix » pour Régine Millarakis. « Les parcelles du bois Lejuc sont de bien meilleure qualité, elles ne peuvent pas être de valeur inférieure. »
L’année qui vient, s’annonce encore bien remplie, et la tenue en août d’un nouveau festival dans plusieurs villages n’est qu’une des actions envisagées. « Il faut faire qu’un maximum de gens puissent participer si l’on veut que la diffusion de l’information se poursuive. »
« Nous sommes convaincus que c’est une démarche légitime de nous opposer de manière déterminée ».