Vingt-cinq affiches grand format placardées un partout dans Saint-Dizier (Haute-Marne). Dessus, on peut lire : « Ils ont dit non à Cigéo/Bure. » L’illustration est composée d’une multitude de petites photos de gens qui ont bien voulu prendre la pose pour affirmer publiquement leur refus du projet d’enfouissement des déchets nucléaires dans le Sud meusien.

C’est Irène Gunepin, une militante de longue date, qui a eu cette idée de tirer le portrait de ceux qui le veulent bien lors de différents événements auxquels elle participe. « J’étais toute seule à faire ça au départ, puis d’autres se sont joints à moi. Signer une pétition, c’est déjà un acte citoyen. Se laisser photographier, ça l’est doublement. » Sans imaginer l’ampleur que l’initiative prendrait. Elle estime à 9.000 le nombre de personnes qui ont accepté de s’engager ainsi et ça continue (à voir sur www.flickr/photos/petition-anti-bure )

Une petite partie a servi à réaliser les visuels pour annoncer la manifestation des « 300.000 pas vers Saint-Dizier » prévue le 20 mai prochain.

Si les deux premières éditions (100.000 pas en 2015, 200.000 pas en 2016) avaient eu lieu à Bure, les organisateurs ont choisi d’organiser le rassemblement en milieu urbain cette année. « À Saint-Dizier, parce qu’on se situe au cœur du territoire concerné », justifie Michel Marie, porte-parole du collectif Cedra. « C’est aussi là qu’il y a une base aérienne stratégique, là qu’EDF va installer sa plateforme de maintenance nucléaire, là qu’il y a une formation aux métiers du nucléaire. »
Dénoncer « la nucléarisation du territoire »

Beaucoup de monde est attendu. « Pas loin de 2.000 participants. On espère faire mieux que les précédentes fois, surtout qu’il y a un appel très large », signale Jean-Luc Fleury, président de l’Eodra (élus contre le stockage des colis radioactifs). « Ça devrait mobiliser au-delà des locaux. » Une réunion sécurité organisée cette semaine témoigne que les autorités redoutent déjà la gestion des manifestants dans les rues de la ville.

Des rallyes voitures sont prévus pour relier différentes implantations liées au nucléaire avant d’arriver dans la cité bragarde. L’un d’eux partira de Bure, et passera par Gondrecourt-le-Château, Void-Vacon et Velaines. Deux autres s’élanceront de Gudmont (Haute-Marne) et Soulaisnes (Marne). Jean-Luc Fleury : « On entend mettre l’accent sur la nucléarisation du territoire. Montrer qu’à part son développement, il n’y aura rien d’autre. Il ne restera rien autour de Bure. Ce sera la mort de nos départements. Il est encore temps de dire stop à cette prolifération. »