Revue de presse
L’Union Jérôme Gorgeot 20.01.09
Sainte-Méhéhould (Marne) / La Grange-aux-Bois : on n’a pas mâché ses mots aux vœux
Des vœux aux relents de mise au point que ceux de La Grange-aux-Bois, où l’on a parlé rattachement à Sainte-Ménehould, problème d’indemnités, carrière et déchets nucléaires.
Les oreilles de Bertrand Courot ont forcément sifflé vendredi soir lors des vœux de La Grange-aux-Bois. L’adjoint spécial de la Grange-aux-Bois était pour sa part ravi. Une petite centaine de personnes étant présentes, un bel auditoire !
Ne craignant pas le déballage, Henri Jacquier a commencé par aborder le problème qu’il connaît avec le maire depuis le début de ce nouveau mandat. A savoir sa place au sein du conseil municipal… et son indemnité, revue considérablement à la baisse. Selon l’intéressé, avant tout pour une histoire de respect de la parité. « Je n’ai aucun scrupule à dire que pendant 7 ans, j’ai encaissé une certaine indemnité. Et j’ai réalisé une première mandature parfaite. J’ai expliqué au maire depuis que si je n’avais plus la même indemnité, il était logique que je ne fasse plus le même travail. […] J’ai entamé un recours auprès du tribunal administratif. »
Et Henri Jacquier de lire dans son intégralité la lettre qu’il a envoyée au président de cette instance. Morceaux choisis : « […] la modification du système électoral est ce qui tient le plus à cœur des Grangeois. Certes, ils ne manquent pas d’apprécier les différents travaux effectués dans le village, mais ils n’en restent pas moins hostiles au fait d’être gérés par un maire qu’ils n’élisent pas, en raison de cette inadaptation électorale tout à fait archaïque et on ne peut plus antidémocratique ». L’élu ajoute : « […] je considère que la fonction d’adjoint de La Grange-aux-Bois correspond plus à un rôle de maire que de simple adjoint, et que l’indemnité à ce poste est des plus justifiées […] ».
Ensuite, (peut-être ?) histoire de rendre la monnaie de sa pièce à Bertrand Courot, le même Henri Jacquier a parlé de la carrière. « Les trois élus de la Grange-aux-Bois sont contre ! » a affirmé « l’adjoint spécial », non sans reconnaître : « Au début, j’étais plutôt pour. Car je pensais que ce projet tablait sur 100 mètres de profondeur. Mais à présent qu’on sait qu’il s’agit de 30-40 m, je suis contre car cela signifie qu’on va forcément exploiter cinq fois plus de surface. […] Je suis certain que si le cimentier Holcim s’installe, il ne s’en ira plus jamais ».
Vote à main levée
Pour enfoncer le clou, Henri Jacquier remet également en question le projet de la municipalité consistant à installer un point d’eau en compensation dans la forêt. Pour appuyer ses propos, l’élu se tourne vers M. Colin, 92 ans, qui appartint naguère à la municipalité de Robert Lancelot. L’aîné confirme : « Il n’y a jamais eu d’eau dans ce coin-là. Une étude avait été réalisée en 1924 ».
Déchets nucléaires ensuite… « L’Andra nous a présenté en conseil municipal les avantages d’un tel site. Ils n’allaient pas nous expliquer les inconvénients… ».
L’élu va en outre citer toute une série d’affirmations provenant du Cedra et selon lesquelles de telles installations sont clairement dangereuses pour l’environnement. Après cela, il interroge l’assistance. « Etes-vous pour ou contre ce projet ? ». Comme l’on pouvait s’y attendre la quasi totalité des gens présents dans la salle signifient à main levée leur hostilité à cette éventuelle installation.
Du coup, Henri Jacquier a décidé d’organiser une réunion d’information sur le sujet ce mercredi à 19 heures en mairie de La Grange-aux-Bois où les opposants au projet ainsi que le maire de Menou « partisan du projet ont été « conviés ». Pas sûr du tout que Bertrand Courot accepte l’invitation…
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JHM / Etienne Clément 9.12.08
Projet FA-VL : manifestation à Brienne-le-Château
Répondant à l’appel de l’association la QV, plus de 80 manifestants étaient réunis samedi après-midi devant la mairie de Brienne-le-Château pour protester contre l’installation d’un nouveau centre d’enfouissement de déchets nucléaires.
_ "La terre n’est pas un gigot, arrêtons de la farcir", "Notre santé n’est pas à vende. Nucléaire égal cancers" ou encore "Non, la Champagne n’est pas la poubelle nucléaire de la France". Suffisamment explicites, les banderoles en disaient long sur la détermination des manifestants venus des quatre coins du département pour crier leur hostilité à la possible installation d’un nouveau site d’enfouissement de déchets radioactifs à proximité de Soulaines-Dhuys et de Morvilliers, neuf communes voisines ayant fait acte de candidature pour l’accueillir. Dans le cortège et à côté d’habitants de villages directement concernés, on pouvait également voir des élus, notamment le conseiller général de Sainte-Savine ou encore des représentants d’associations militant contre le nucléaire.
_ Ainsi formée, la manifestation s’est mise ne marche dans les rues de Brienne-le-Château illuminées pour rejoindre dans un premier temps le terminal ferroviaire de l’agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Là, Michel Guéritte, le président de la Q.V, a pris la parole en expliquant notamment qu’à chaque transfert des fûts de déchets radioactifs du wagon vers les camions, de fines particules radioactives tombaient sur la terre entre les rails avant d’être disséminées dans l’atmosphère au gré des vents. Car s’il y avait de la colère dans les rangs, il y avait également de l’inquiétude. "Je connais treize cas de cancer à Valentigny, plus le mien", devait ainsi déclarer en pleurant l’une des participantes pour qui le lien de causalité était visiblement plus qu’évident.
_ Feu de joie
_ Cible de certains des slogans parmi les plus virulents, le député-maire de Brienne-le-Château a été copieusement sifflé autour d’un feu de joie où les manifestants ont tenu à fêter la Saint-Nicolas à leur manière en y brûlant les effigies du président Sarkozy, de Nicolas Dhuicq, le premier magistrat de Brienne, et de Nicolas Machiavel. Avant de se disperser las manifestants se sont donnés rendez-vous ce soir à 20H30, au foyer rural de Brienne-le-Château à l’occasion d’une réunion-débat avec la participation de spécialistes du nucléaire. Rappelons que sur les 3115 communes françaises sollicitées par cet appel à candidatures, une trentaine seulement ont répondu favorablement malgré les retombées économiques escomptées. En fonction de plusieurs critères, l’Etat devrait retenir en début d’année prochaine deux ou trois communes susceptibles d’accueillir ce nouveau site d’enfouissement qui concerne des produits de faible activité mais à vie longue (FA-VL).
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Des reportages de France 3
à voir sur le site du Réseau Sortir du Nucléaire : c’est ici
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L’Est Eclair (Aube) - 7.12.08
Brienne : bonne participation pour la manifestation anti-site FA-VL
Michel Guéritte avait appelé à la manifestation en masse. Le rendez-vous : place de la mairie de Brienne-le-Château, hier après-midi. Ils étaient plus d’une soixantaine à avoir répondu présent, s’activant ça et là pour installer banderoles et panneaux géants dénonçant le projet d’installer un troisième site de stockage de déchets nucléaires dit FA-VL dans le secteur.
« On était une vingtaine en octobre et là on est un peu plus… mais ce n’est pas encore assez à mon goût », nuançait Michel Guéritte. De nombreux habitants des communes alentours concernés par le sujet avaient fait le déplacement : « Ce n’est pas une histoire politique, on soutient la planète. Moi je fais de la poterie, et je ne veux pas qu’on touche à mon argile ! », déclare une manifestante.
Personnalités huées. Parmi les protestataires, étaient notamment présents des membres de l’association « Sauvegardons notre futur », de Montreuil-sur-Barse, Jean-Marc Massin, conseiller général de Sainte-Savine, des anciens élus de Soulaines, le comité de Saint-Mards-en-Othe, des habitants d’Épothémont et d’Auxon, dont un membre du comité, Lëtitia Carougeat.
Après presque deux heures pour tout mettre en place, le cortège a enfin pu se mettre en branle, non sans avoir auparavant largement hué et sifflé Nicolas Dhuicq, député-maire de Brienne-le-Château. À grand renfort de banderoles de panneaux et de slogan, les 60 manifestants ont parcouru quatre kilomètres dans les rues de la commune, avec un passage au terminal ferroviaire, rue Henry-Becquerel, et avant un retour place de la mairie, où les effigies de Nicolas Sarkozy, Nicolas Dhuicq et Nicolas Machiavel attendaient d’être brûlées.
cliquer sur samedi 6 décembre(19/20)
amener le curseur à 3mn 55 (reportage jusqu’à 6mn)
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Le Républicain Lorrain - Bernard Maillard 26.11.08
Déchets radioactifs : Baronville (Moselle) tente l’expérience
Baronville, son église, son lotissement… et bientôt, son chantier de l’Andra ? « Il est trop tôt pour consulter la population, puisque c’est juste une étude du sol, pour l’instant », estime le maire de Baronville, Jean-Paul Peltier.
Baronville entre dans l’Histoire d’une façon inattendue. Cette paisible bourgade de quatre cents âmes, entre Morhange et Château-Salins, est la seule en Moselle à avoir accepté d’être l’objet d’une étude préalable à l’accueil ”” « très hypothétique », insiste le maire Jean-Paul Peltier ”” d’un site d’enfouissement de déchets radioactifs. Sans tambour ni trompette, le conseil municipal, réuni le 17 octobre, a donné son accord par huit voix contre deux. Deux jours auparavant, la commune voisine de Dalhain avait, dans un climat assez tendu, préféré dire « non ».Baronville et Dalhain font partie des 3 115 communes de France, presque toutes situées en Lorraine ou en Champagne, consultées par l’Agence nationale des déchets radioactifs (Andra) qui cherche un terrain susceptible d’héberger des résidus faiblement radioactifs, issus le plus souvent d’activités médicales ou de l’industrie informatique. Faiblement radioactifs, certes, mais « à vie longue », d’où la nécessité de disposer d’un sous-sol à dominante argileuse ou marneuse, qui devrait être capable de bloquer sans faille et quasiment pour l’éternité tout rayonnement nocif.
Aujourd’hui, la consultation lancée par l’Andra est close. Trente-sept communes ont finalement accepté d’être étudiées par les experts de l’Andra : dix dans l’Aube, qui héberge déjà un stockage de ce type, une dans la Marne, huit en Haute-Marne, quatre dans la Meuse, trois dans les Vosges, zéro en Meurthe-et-Moselle… et une, donc, en Moselle. Ce qui laisse songeur le maire de Baronville. « Si j’avais su que nous serions les seuls dans le département, j’aurais peut-être agi autrement », soupire-t-il, un rien agacé par la subite notoriété de son village.La semaine dernière, le maire de Baronville et son conseil municipal ont reçu la visite d’une délégation de l’association Sortir du nucléaire. Pendant une heure et demie, les militants ont tenté d’obtenir des élus qu’ils reviennent sur leur décision. « Comment accepter qu’une dizaine d’élus puissent décider, seuls, ce qui est bon pour des milliers de concitoyens et leurs descendants pendant plus de 10 000 générations ? », répètent à l’envie les « anti-enfouissement ». Jean-Paul Peltier et ses collègues ont tenu bon, d’autant plus que leur délibération était déjà validée par la préfecture.
Le maire veut bien comprendre les arguments de l’association. « J’aimerais même bien qu’on trouve d’autres solutions que l’enfouissement, admet-il. Mais s’il s’avère que c’est la seule solution, je pense qu’il serait criminel d’y renoncer ! » Cela dit, Jean-Paul Peltier tient à minimiser l’impact de la décision du conseil municipal. Surtout parce qu’il ne s’agit que d’autoriser des études du sol. Si l’Andra s’en trouvait satisfaite et souhaitait aller plus loin, alors… « Là, ce serait autre chose. C’est sûr qu’il faudrait consulter la population, et pas seulement celle de Baronville, mais de bien au-delà », souligne-t-il. On en reparlera, peut-être, en 2010. « D’ailleurs, on a peu de chances ou de risques d’être retenus, note M. Peltier : l’Andra souhaite trouver un terrain de 120 hectares d’un seul tenant, ce qui n’est pas évident chez nous. »
Les élus baronvillois ont, en somme, voulu tenter l’expérience. Sans cacher que la perspective, même « hypothétique », de taxes foncières et professionnelle et d’emplois nouveaux ne les a pas laissés indifférents. « On n’en est pas là, mais au moins, on aura une étude géologique qu’on n’aurait pas pu se payer sans ça », plaisante Jean-Paul Peltier. Qui reste surpris de présider le seul conseil municipal mosellan acceptant le défi. « Disons que c’est sûrement plus facile de dire non… »
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JHM / Robert Costanza correspondant 22.11.08
Enfouissement des déchets : c’est la politique de l’oubli
Suite à la demande des élus rimaucourtois, Jean-Marc Fleury, de l’Association des élus meusiens et haut-marnais opposés à l’enfouissement et Michel Marie, du Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) ont tenu séance jeudi soir à la salle polyvalente de Rimaucourt.
Pendant deux heures, les deux hommes se sont relayés et ont dressé un véritable réquisitoire contre le procédé projeté, tout comme ils l’avaient fait une quinzaine de jours auparavant à Andelot, déjà à la demande des élus rimaucourtois. Ces derniers, qui se sont récemment réunis en conseil, ont voulu revoir le dossier bien qu’ils aient déjà fait acte de candidature.
C’est du reste ce qu’a souligné le maire, Marie-Louise Jeanniot, en ouvrant la séance. Elle a remercié le public, qui n’était pas seulement de Rimaucourt, d’être aussi nombreux. Elle a indiqué avoir été inondée de milliers de courriers électroniques relatifs à la position de Rimaucourt et a déclaré : « Quinze personnes ne peuvent décider alors que tout un canton est concerné. »
Un conseiller municipal, qui avait été favorable à l’enfouissement, a fait référence au rapport d’une association, pourtant agréée par le ministère de l’Environnement, disant notamment que personne ne peut garantir la pérennité du procédé d’enfouissement.
C’était tendre la perche aux deux hommes considérant que l’enfouissement des déchets radioactifs, en l’occurrence de faible activité à vie longue, est une solution d’oubli. Si ces déchets demeuraient en surface, il faudrait s’en occuper et cela coûte beaucoup plus cher. En effet, il faudrait périodiquement les conditionner pour maîtriser leur nocivité.
Il est fort probable que les élus rimaucourtois, qui pourraient consulter la population, vont revoir le dossier, encouragés en cela par Jean-Marc Fleury et Michel Marie, lesquels souhaitent que beaucoup de municipalités reviennent sur leur acte de candidature. Cela aurait pour effet de réduire le nombre de communes que proposera l’Andra au gouvernement. « S’il n’y a pratiquement pas de candidats, il faudra bien que l’on se mette tous autour d’une table. L’Andra avait été conviée ce soir. Elle a décliné l’invitation. »
Jean-Marc Fleury et Michel Marie ont également insisté sur le fait que le département, qui se désertifie, surtout au niveau de la jeunesse, n’a pas besoin d’un nouvel écueil, et de taille, qui aggravera la situation.
Le pas a été franchi avec l’atteinte à la santé publique, à moyen et long terme. Cela faisait suite à une interrogation selon laquelle il paraissait inouï, s’ il y un tel risque de radioactivité, que l’Etat continue dans le même sens. La réponse a fusé : « Il a fallu attendre combien de décennies pour prendre des mesures contre les installations contenant de l’amiante ! »
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L’Union / Jérôme Gorgeot 20.11.08
Sainte-Ménehould / Déchets radioactifs : des réponses de l’Andra
Le sujet des déchets radioactifs est sur toutes les lèvres. Les Argonnais se posent encore bien des questions. Voici donc quelques réponses fournies par l’Andra aux élus municipaux.
LORS de la réunion à huis clos organisée la semaine dernière entre édiles et représentants de l’Andra, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, d’autres informations d’importance ont été communiquées.
Le conseiller municipal de la Grange-aux-Bois, Steve Lebel, a en effet demandé aux représentants de l’Andra si ce futur centre de stockage devait être forcément implanté en forêt. « Absolument pas » a répondu le secrétaire général, Jean-Paul Baillet.
Quel terrain pourrait être choisi ?
Le terrain recherché doit disposer d’une couche d’argile de plus ou moins 100 mètres d’épaisseur, « en fonction de son imperméabilité ».
Le dit terrain doit avoir en outre une superficie d’une centaine d’hectares. M. Baillet ajoute : « On peut très bien acheter un terrain ou procéder à un échange. S’il s’agit d’un agriculteur, il est dédommagé de deux ou trois récoltes. En théorie, nous pouvons procéder à une expropriation. Mais jusqu’ici, nous avons toujours pu faire autrement. C’est évidemment ce que nous préférons ».
Pourquoi des imprécisions ?
Le chef de file de l’opposition, Olivier Aimont a souligné que sur plusieurs points techniques concernant ce futur centre de stockage, l’Andra n’apportait pas d’informations détaillées. Le secrétaire général explique quant à lui que ce n’est qu’en 2013 qu’on pourra se montrer plus précis. « Le projet évoluera sur le plan technique en fonction des qualités des couches du sol choisi ».
Convois : route ou train ?
Rien n’est décidé à ce propos. Les convois pourraient se faire par la route mais également par voie ferrée. Le directeur du laboratoire de Bure, Pierre Forbes assure : « Tout ça se décidera dans le cadre d’un aménagement territorial concerté. Ce serait peut-être alors l’occasion de refaire certains ouvrages d’art ». Une douce musique aux oreilles des élus… en tout cas ceux de la majorité !
Traçabilité
Le secrétaire général a assuré que chaque fût possédait son code-barres spécifique. « On sait très exactement d’où il vient, ce qu’il y a dedans et où il est stocké. »
Le vrai danger
Selon les responsables de l’Andra, un site de stockage comme celui-là n’est nullement exposé à un quelconque risque d’explosion (et donc que du radioactif se promène à l’air libre !).
Le vrai souci, comme l’ont expliqué assez franchement les spécialistes de l’Andra aux élus argonnais, c’est ce que ces déchets deviendront dans 300 ans ou plus. Car après quelques siècles, les couches censées les couper du reste du monde finiront forcément par perdre de leur imperméabilité. La science aura-t-elle suffisamment progressé d’ici là pour régler cette question ? Personne ne peut le dire. Le secrétaire général de l’Andra, assez honnête, a déclaré : « Comment voulez-vous que nous prenions des engagements au-delà d’une certaine durée ? A quoi ressemblera la société des hommes dans un millier d’années ? Nul ne le sait ». Le directeur du laboratoire de Bure enchérit : « Cinq ou six générations après nous, on sait où l’on va. Ensuite, c’est sûr que c’est moins clair… ».
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La Liberté de l’Est / Vosges / Eric Nurdin 20.11.08
Rouvres-en-Xaintois fait volte-face
Après s’être portée candidate à un site d’enfouissement de déchets radioactifs, Rouvres-en-Xaintois a annulé sa décision suite à une opposition populaire.
La vaste campagne de recherche d’un site d’enfouissement pour des déchets faiblement radioactifs mais à vie longue (FAVL) engagée par l’ANDRA (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) concerne plus de 3 000 communes. Parmi elles, cinq communes vosgiennes ont voté pour une candidature à ce site.
Après la défection récente de Fréville, c’est au tour de Rouvres-en-Xaintois de faire volte-face. Ce brusque retournement de situation s’est déroulé mardi soir, à 18 h 15, lorsqu’un vote du conseil municipal roburien a changé la donne quelques semaines seulement après un vote unanime favorable à une implantation. Par 6 voix contre et 4 voix pour, la municipalité décidait de changer sa position en refusant de poser sa candidature pour le site de stockage devant un parterre d’habitants venus marquer leur opposition à cette éventualité nucléaire. Ce revirement est le fruit d’une mobilisation rapide d’un groupement de personnes farouchement opposées à ce stockage dans leur commune. La fronde de quelques habitants a vite pris de l’ampleur pour faire tache d’huile avec une partie de la population. "Nous voulons des explications sur la raison pour laquelle le conseil municipal a décidé de prendre une décision sans nous concerter", lançait une instigatrice du groupement farouchement opposé à ce projet.
Une réunion publique passionnée le lundi 10 novembre dernier permettait de mettre en lumière les divergences avec une bonne partie de la population. Face à ce phénomène, le maire a donc décidé de réunir en catimini son équipe municipale. "C’est avant tout pour éviter de couper en deux la commune que je propose que nous procédions à un nouveau vote sur la candidature ou non de Rouvres-en-Xaintois pour un site de stockage de déchets radioactifs", annonçait Bernard Charles, mardi, en préambule du scrutin à bulletins secrets. Visiblement secoués par la réaction populaire, six conseillers ont donc changé d’avis, inversant ainsi la tendance de manière spectaculaire et inéluctable. De là, le premier magistrat se pliait au résultat démocratique.
C’est donc la seconde commune qui effectue une marche-arrière après Fréville. Seules restent Grand, Soulosse-sous-Saint-Elophe et Aouze.
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L’Est Républicain / Meuse 17.11.08
Gondrecourt : la voix du maire
Une séance houleuse, avec un vote plus que serré, une abstention, 7 voix pour, 7 voix contre. La voix prépondérante de Stéphane Martin a fait pencher la balance.
Pour ou contre la tenue d’une consultation populaire sur la candidature pour un site d’enfouissement de déchets nucléaires de faible activité et de longue durée ? Telle était la question sur laquelle le conseil municipal de Gondrecourt devait délibérer. Après la réunion du jeudi 11 septembre et la manifestation du samedi 27 septembre, le groupe des « habitants vigilants » avait envoyé une lettre au maire pour demander que soit portée à l’ordre du jour de la prochaine réunion de conseil la question d’une possible réflexion avec l’ensemble de la population.
Ces habitants s’appuyaient sur une loi du 13 août 2004 (art L.1112-15 à 1112-22) permettant alors que soit portée à l’ordre du jour d’une réunion extraordinaire du conseil une consultation de la population, dès lors qu’une liste des 1/5e des électeurs inscrits ont exercé leur droit de pétition.
Habitants venus en nombre
Stéphane Martin, le maire, pour sa réunion du conseil, avait mis en point n°1 cette question épineuse, acceptant la présence de nombreux habitants dans la salle de réunion. Tout en leur précisant qu’il refusait toute manifestation. Après un petit historique de cette situation, Stéphane Martin a estimé que sur les 300 manifestants de septembre, seule une centaine habitaient bien Gondrecourt et que de plus, bon nombre de signatures avaient été obtenues à l’usure, que certaines n’étaient même pas valables. Le maire a ensuite tenu à lire quelques lettres lui ayant été adressées. Et de préciser qu’aucune pression n’avait été exercée sur ses conseillers lors du dernier vote. Pour Jean-Sébastien Huon, conseiller, « selon la façon dont les choses sont amenées en conseil, on peut diriger une réponse. » Pour Jean-Marie Simon, autre conseiller, « un débat public doit avoir lieu maintenant. De toute façon, nous avons délibéré sans aucun membre de notre commune fusionnée qu’est Luméville ». Stéphane Martin a précisé, pour sa part, que déjà 25 communes de la France s’étaient portées candidates et qu’une première sélection de trois communes aurait lieu. « A l’issue de ce choix, il sera peut-être temps de faire cette réunion débat public. Je me suis engagé par écrit à ce qu’une telle réunion ait lieu, attendons le résultat. De toute façon, nous ne sommes que candidat, et à l’issue des deux années d’étude du sous-sol, nous pourrons refuser cette candidature ». Un conseiller a alors pris la parole en précisant qu’il n’était pas sérieux de se positionner de la sorte : « Un candidat à une élection, quelle qu’elle soit, ne refuse pas au dernier moment son élection. » Un autre a fait remarquer que la proximité de Bure était peut-être encourageante pour les pouvoirs publics : « Que faisons-nous du site Natura 2000 ? »
Vote à main levée
Un membre du conseil a demandé des informations sur une prochaine réunion publique du 27 novembre dans la cité. Stéphane Martin a assuré ne pas être au courant tout en précisant qu’il serait au salon des maires et qu’il lui semblait improbable de faire venir des scientifiques indépendants.
De remarques en remarques, le public présent grondait et le maire précisa qu’il allait demander le huis clos si le silence n’était pas respecté. Puis d’ajouter : « Ce n’est pas parce que l’on a 400 € de dotation par habitant que l’on dit oui à tout. N’oubliez pas qu’il y a 100 emplois à la clé ».
Pour Jean-Marie Simon et Jean-Sébastien Huon, le risque sanitaire est trop important pour ne pas le prendre en compte. Pour le maire, la pollution agricole était sûrement plus importante et pas due à l’Andra. Cette remarque a provoqué un tollé de la part des agriculteurs, membres du conseil.
A l’issue de cette joute oratoire, où à plusieurs reprises le public a pris la parole, le maire a demandé que délibération soit prise à main levée : pour ou contre la mise en place d’un référendum populaire. Contre toute attente, le vote fut en partie chamboulé avec 7 voix contre, une abstention et 7 voix pour.
Stéphane Martin, fort de sa voix prépondérante, a affirmé le refus de son conseil pour une telle réunion. La demande d’un conseiller, suite à cette délibération, de voter à bulletins secrets, a été renvoyée aux calendes grecques. La foule en colère envoya quelques paroles invectives à l’égard du conseil avant de quitter la salle.
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L’Est Républicain / Meuse / Lysiane Ganousse 17.11.08
Réactifs au projet radioactif
La candidature de Chassey-Beaupré aussi commence à générer du remous. Une pétition réclame que la population soit consultée sur le projet de stockage de déchets nucléaires.
Chassey-Beaupré, 138 habitants, son église, son château d’eau, sa scierie... et peut-être bientôt son centre de stockage de déchets radioactifs...
Le projet n’en est encore qu’à l’état de candidature, une parmi 25 communes françaises qui ont déjà répondu à « l’appel d’offres » lancé par l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). Mais contrairement à Gondrecourt, sa remuante voisine, également candidate pour accueillir ces déchets de type FAVL (faible activité à vie longue), le petit village de Chassey-Beaupré, lui, tente de passer discrètement entre les gouttes de l’averse médiatique. Silence radio côté mairie.
« Je ne communique pas avec la presse », assume l’édile, Gilles Gauluet. « Cette candidature, ce n’est qu’une première étape. On travaille dans l’intérêt de la commune et on continuera comme ça. Mais sitôt que le projet sera engagé (NDLR : autrement dit, si l’Andra devait retenir cette candidature), alors on communiquera. Pas avant. »
Mais espérer faire profil bas, c’était compter sans les voisins, et le collectif des « habitants vigilants du canton de Gondrecourt ».
Scénario identique
Non contents de fédérer l’opposition au projet sur le chef-lieu, ses membres sont en effet allés frapper aux portes des villageois de Chassey, pour leur demander leur avis. Et les enjoindre à signer une pétition réclamant que la population soit consultée dès maintenant. Scénario point pour point identique à celui tourné simultanément à Gondrecourt.
« Et nous n’avons essuyé que très peu de refus », certifie Christian Polato, l’un des solliciteurs. « En tout cas, avec 26 signatures, nous atteignons le quota de 1/5e du nombre d’inscrits sur les listes électorales, ce qui oblige le maire à prendre acte de cette réclamation. »
Ce à quoi le maire, qui a reçu ladite pétition vendredi soir, répond : « On en tirera les conclusions qui s’imposent. » Lesquelles ? A priori pas de réunion d’information, ni de consultation publique. « Pas avant que l’Andra ne s’exprime sur la candidature du village. » Procédé qui, on l’aura compris, ne fait pas l’unanimité dans un village où planent encore quelques tensions post-municipales. « Ça fonctionne un peu de façon clanique, au conseil municipal, ils se mettent d’accord entre eux d’abord », remarque une administrée, qui tient à garder l’anonymat, « pour ne pas en rajouter dans la guéguerre ».
Jeu démocratique
L’intéressée a déjà une idée sur le fond (« On a déjà le labo de Bure, c’est assez de cochonneries pour les environs »), mais c’est d’abord la forme qu’elle conteste aujourd’hui. « Peut-être qu’on pourrait nous demander notre avis, sur un sujet aussi important ! » Même irritation chez Denys Thibault : « J’ai été averti par le journal, vous trouvez ça normal ? », s’insurge-t-il. « Certes, l’équipe municipale a été mise en place par la population, mais connaissent-ils vraiment les problèmes de leur commune, et les dangers qu’implique cette aventure ? Je ne suis ni contre ni pour puisque, précisément, je n’ai aucune information ! »
Sur le modeste petit village, dont l’argile souterraine attise les convoitises de l’Andra, la pétition n’a donc pas laissé de marbre. Quitte, d’ailleurs, à refuser de la signer. À l’exemple de Chantal Cannelle, qui ne voit aucun inconvénient à la méthode municipale.
« On a élu ce conseil, c’est à lui de prendre la décision », estime cette dame. « C’est ça, la démocratie. D’autant plus que cette candidature ne nous engage pas définitivement. Après, si la commune était retenue, il sera bien temps d’informer et de consulter. »
Et sur le principe de l’enfouissement, un avis ? « Alors là, pas encore. Je ne suis pas assez bien renseignée pour ça. » Et c’est bien là toute la question...
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AFP : 26.10.08
Stockage de déchets nucléaires : une commune lorraine revoie sa copie
NANCY - Le conseil municipal d’Houdelmont, petite localité de 230 âmes située en Meurthe-et-Moselle, est revenu dimanche sur sa décision d’accueillir un site de déchets radioactifs, un mois après avoir donné un premier accord de principe, a-t-on appris auprès de la mairie.
Les onze conseillers municipaux se sont "clairement" prononcés contre l’installation sur la commune d’un site de stockage de déchets radioactifs à faible activité et à longue durée, a indiqué à l’AFP le maire Gérard Peultier.
Selon M. Peultier, neuf élus se sont opposés au projet, contre une abstention et une voix pour. "C’est un rejet clair. La commune ne sera donc pas retenue" par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), a-t-il commenté.
Il y a un mois, Houdelmont s’était pourtant déjà prononcée sur le projet. Un premier vote passé inaperçu mais qui s’était soldé par deux voix favorables et neuf abstentions, ce qui constituait un accord de principe pour des études préliminaires.
La nouvelle, qui avait fini par "filtrer" dans la presse locale, avait suscité un certain étonnement dans la commune. "Les abstentions ne sont pas comptées, c’était automatique que ce soit pris pour un +oui+", se défend M. Peultier, qui minimise également la "colère" de ses administrés.
Et si les conseillers s’étaient majoritairement abstenus, c’était uniquement par "manque d’information", ajoute l’édile, rappelant que la commune pouvait se prononcer "jusqu’à fin octobre".
Finalement, une réunion d’information récente avec l’Andra aura fini de convaincre une majorité d’élus municipaux : "On ne pouvait pas rester sur un manque de connaissance (...) les gens ont réfléchi et se sont prononcés avec plus d’informations, en leur âme et conscience", explique M. Peultier.
Houdelmont faisait partie des 3.115 communes, réparties dans vingt départements et huit régions, retenus par l’Andra comme pouvant être compatibles avec l’accueil d’un centre de stockage de déchets radioactifs "de faible activité à vie longue".
Ces communes ont encore jusqu’au 31 octobre pour faire connaître à l’Andra leur intérêt pour le projet.
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La Nouvelle République - Indre 25.10.08
"Le conseil municipal a annulé, hier soir, sa délibération du 7 octobre. Il n’y aura pas de déchets nucléaires enterrés à Vicq...."
La suite :
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Déchets radioactifs : plusieurs centaines de manifestants à Gondrecourt (Meuse)
AFP - 27/09/2008 - Entre 350 et 400 personnes (selon la police et les organisateurs) ont manifesté samedi après-midi contre l’enfouissement des déchets radioactifs à Gondrecourt-le-Château (Meuse), à quelques kilomètres de Bure où est installé un centre de recherche sur les déchets nucléaires.
Les manifestants, dont plusieurs maires et conseillers municipaux, ont défilé avec des poubelles noires sur lesquelles avaient été apposés le symbole nucléaire ainsi que la mention "déchets nucléaires : référendum !", a indiqué à l’AFP Corinne François, du collectif contre l’enfouissement des déchets nucléaires. Ils se sont ensuite rassemblés devant la mairie de Gondrecourt où ils ont entassé les sacs poubelles, a-t-elle ajouté.
"Gondrecourt est situé à une quinzaine de kilomètres de Bure" où a été installé un centre de recherche sur le stockage sous-terrain définitif des déchets nucléaires, a indiqué Mme François, qui dit redouter l’installation d’un "nouveau site dans la région". La municipalité de Gondrecourt s’est portée candidate il y a une quinzaine de jours auprès de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) pour accueillir un site d’enfouissement, a déploré pour sa part Véronique Pourkat, conseillère municipale de Delouze-Rosières, commune voisine de Gondrecourt.
Les élus se sont prononcés "sur la base d’une plaquette partiale de l’Andra", a-t-elle assuré, regrettant le manque d’information envers la population. Selon Mme Pourkat, une pétition réclamant "une réunion d’information, un référendum local ainsi qu’une nouvelle délibération" du conseil municipal a recueilli "plus de 500 signatures" et sera adressé à la mairie "prochainement".
Le réseau Sortir du Nucléaire organisait samedi 17 rassemblements dans quinze villes de France contre l’enfouissement des déchets radioactifs, avant l’expiration le 31 octobre de l’appel à candidatures lancé auprès des communes. Selon le réseau, "3.115 communes (sont) menacées dans 20 départements". Les maires ont été contactés par l’Andra, en quête de sites d’enfouissement.
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France 2 - Dimanche 28 septembre - Journal du 13H
http://jt.france2.fr/13h/
cliquer sur Dimanche 28 septembre
amener curseur à 7’30 (reportage jusqu’à 9’45)
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JHM (Journal de la Haute-Marne) - Ph.L. 28.09.08
Les opposants au centre de stockage se mobilisent
Hier matin, à l’invitation du Cedra, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant la préfecture pour rappeler leur opposition à un centre de stockage de déchets radioactifs FA-VL.
Une petite cinquantaine de sympathisants du Cedra se sont réunis hier matin devant les grilles de la préfecture de Haute-Marne. L’appel à la mobilisation concernait l’actualité du moment avec l’appel à candidatures à quelque 150 communes de Haute-Marne, lancé par l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) pour un centre de stockage de déchets à faible activité et à vie longue (FA-VL). « C’est un scandale que de faire miroiter à de petites communes rurales sans beaucoup d’argent des sommes considérables dont on ne connaît d’ailleurs pas le montant », scandait le porte-parole du Cedra, Michel Marie.
« J’habite en Haute-Marne et je ne veux pas avoir de déchets radioactifs chez moi ni ailleurs. On sait que l’enfouissement n’est pas la solution », rappelle Edith, une militante. Et de poursuivre : « S’il y a bien un potentiel dans le département c’est le tourisme et le nucléaire ne va pas avec le tourisme. » Pour Franck et Karinne, « pourquoi choisir de très petites communes avec peu de population ? Quelque part cela signifie qu’il y a un risque. Pourquoi ici, plus qu’ailleurs ? », interroge le couple. « Cette formule qui consiste à acheter les consciences des conseils municipaux sans en référer aux citoyens me fait bondir », souligne un autre militant.
Le Cedra a profité de cette opération qu’il appelle Boomerang pour déposer un courrier par avocat interposé à la préfecture, demandant la liste officielle des communes haut-marnaises concernées par l’appel à candidatures de l’Andra. Un appel qui prendra fin au 31 octobre.
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Nota Cedra : le journaliste va un peu vite en besogne > bien que le Collectif ait amplement relayé l’action de Vouziers (et celle de Châlons), c’est bien le groupe des Ardennes -et lui seul- qui est à féliciter, pilote de bout en bout de cette opération
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L’Union / Ardennes 28.09.08
Nucléaire : va cacher tes déchets ailleurs !
La pétition « Ni ici ni ailleurs » a recueilli hier matin plus d’une centaine de signatures. Sensibilisation contre le projet de déchetterie nucléaire, hier sur le marché. Face à la faible information de la population, les militants locaux relayaient une opération nationale.
« ÇA fuit quand on enfouit », pouvait-on lire hier au détour des étals du marché. À l’appel du Cedra - Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs - Vouziers participait à l’opération antinucléaire Boomerang menée à travers l’Hexagone. Pour rappel, l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) recherche un site pour accueillir un centre de stockage de déchets nucléaires de « faible activité à vie longue ». Dans les Ardennes, les communes des cantons de Machault, Monthois et Vouziers peuvent se porter candidate jusqu’au 31 octobre.
« Les communes n’ont pas l’air intéressées, mais le souci c’est que les habitants sont très peu informés », indique Muriel Martin, militante locale du réseau Sortir du nucléaire. « Parmi les 47 communes des cantons visés, seules Vouziers et Hauviné ont fait une information publique. Nous, on demande à ce que les déchets restent sur site et ne soient pas transportés ailleurs. » Distributions de tracts et discussions passionnées, ponctuaient ainsi les emplettes des habitués du marché. « Certains affichent leur accord avec le projet, mais dans l’ensemble les gens y sont massivement opposés », note Michel Coistia, militant antinucléaire.
Au cours de la matinée, la pétition contre « ce projet de poubelle nucléaire », « ni ici ni ailleurs », a reçu plus d’une centaine de signatures, et sera transmise au sous-préfet. « Il faut penser à nos jeunes », glisse Janine, 70 ans. « Mais je ne suis pas très optimiste, je ne vois pas de volonté de développer l’énergie propre. » Résignés et révoltés se côtoient parmi les signataires. « Tu fumes, tu bois, t’attrapes le cancer et tu respires des cochonneries radioactives t’as rien ? Faut arrêter de prendre les gens pour des nanards ! », s’exclame Christine de Grivy-Loisy. « On paie 32 euros par an pour faire pipi, à cause de la pollution parce qu’on n’a pas de champ d’épandage et pour des déchets nucléaires on va nous faire croire que ça ne craint rien ! »
Les militants dénonçaient aussi le procédé utilisé. Pour éclairer leur décision, les communes concernées n’ont reçu qu’un dossier d’information de l’Andra. « Or, ce rapport dit faiblement radioactifs des déchets qui ne le sont pas, comme le radium 226 », note Gilles Roger du Cedra. « On ne peut pas dire que ce n’est pas dangereux. » Le collectif vient d’éditer une analyse critique du projet à destination notamment des collectivités locales concernées.
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"Opération boomerang" : une réussite à CHAUMONT (Haute-Marne)


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Le Républicain lorrain 20.09.2008
Du poison sous les pieds
La proposition de créer un site de stockage de déchets radioactifs a obtenu un “non” collégial....
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La Nouvelle République 18.09.2008
Déchets nucléaires : "Informer pour lutter"
Châteauroux. Le Collectif antidéchets nucléaires de l’Indre (Cadni) appelle à manifester le 27 septembre contre le projet de centre de stockage dans le berry...(lire la suite)
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La Croix de la Haute-Marne / Bertrand Puysségur 19.09.08
Déchets nucléaires : à qui le tour ?
T’en veux ou t’en veux pas ?
Peu de communes font savoir leur position en faveur du projet de stockage des déchets nucléaires FA-VL. L’une d’elle, Bricon, par voie de presse, s’est dite "candidate". Depuis, la position de la commune est un peu moins claire.
La directrice de I’Andra en personne est venue animer une réunion à Saint-Blin sur le projet de centre de stockage de déchets nucléaires de faible activité et à vie longue (FAVL) le 5 septembre dernier. En présence de Bruno Sido et du préfet, Marie-Claude Dupuis ne s’attendait sans doute pas à voir débarquer les opposants du Cedra qui ont animé à leur façon cette réunion. Est-ce pour convaincre les réticences, nombreuses, que suscite un tel projet dans le département que la directrice de l’Andra avait spécialement fait le déplacement ? Le but de la réunion était bien de faire le point avec les élus du canton sur le sujet.
"Un maire soutenu par les autres maires et le conseil général aura la préférence", aurait déclaré, selon les opposants au projet, Marie-Claude Dupuis. Depuis on a appris dans le quotidien départemental que la commune de Bricon dans le canton de Châteauvillain était candidate. Cependant, la maire du village, Catherine Baes, n’est pas aussi catégorique que cela. Si une délibération a bien été votée en juillet portant la commune candidate, c’est, selon la première magistrate, "pour obtenir des informations".
"On ne s’est pas prononcé pour le projet. On attend d’avoir un dossier plus complet pour prendre une décision", insiste Catherine Baes. Une réunion est donc programmée fin septembre avec l’Andra et les onze conseillers municipaux de Bricon pour obtenir davantage de précisions sur le projet. "Dans le conseil il y a des pour et des contre, j’ai des conseillers qui se posent des questions", reprend la maire qui laisse planer le doute sur sa future décision.
La dernière minute
La délibération en vue d’une candidature ou non pour accueillir Ie centre de stockage se fera, comme pour de nombreuses communes, au dernier moment, c’est-à-dire fin octobre. "Est-ce qu’on aura le droit de dire quelque chose", se demande Catherine Baes ajoutant "on veut beaucoup de choses mais pas de contraintes...". Une réponse "normande" qui ressemble à celle du maire de Soulaines qui, lui, a d’abord voté contre pour mieux "discuter" de l’accompagnement économique.
Dimanche dernier, alors que le centre de stockage de l’Aube ouvrait ses portes, Philippe Dallemagne lâchait, "Est-ce qu’on reviendra sur notre décision ? La dernière minute fait partie de l’heure... ". Jeu de dupes ? Toujours est-il qu’il est bien difficile de faire dire clairement à un élu favorable à ce projet sa position. Ce qui n’est pas le cas des opposants. Dans l’Aube, le Cedra était venu aux portes du centre de stockage, "au pays du mensonge permanent".
Que ce soit à Bricon, à Soulaines ou à Bure, le proiet FA-VL suscite toujours autant d’interrogations. Ce serait, s’il est implanté dans la région, le quatrième centre de stockage de déchets nucléaires avec Soulaines, Morvilliers et Bure.
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Une enquête sanitaire de l’lnvs
L’institut de veille sanitaire a entamé son enquête d’impact sur la santé dans la région de Soulaines. C’est suite à une première enquête de la Criirad qu’un collectif "les citoyens du coin" des cantons de Montier-en-Der et Doulevant, voisin du centre de stockage de l ’Aube, a saisi l’lnvs. "On veut savoir par rapport aux rumeurs, on veut quelque chose de scientifique", indique Louise Berthelot du collectif. Des rumeurs qui font état d’un taux de cancers anormalement haut dans la région. L’Invs va donc enquêter sur les registres de décès et les maladies longue durée dans un rayon de 15 km autour du centre de Soulaines et un peu plus vers I’Est à cause des vents dominants. Cette démarche a reçu l’appui de 15 maires haut-marnais dont deux conseillers généraux (Jean-Jacques Bayer et Jean-Marc Fèvre). Un protocole doit être conclu avec l’lnvs en octobre. Quant aux résultats de l’enquête, cela pourrait prendre un à deux ans.
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La démocratie bancale
En dépit de la pression populaire, la commune de Gondrecourt-le-Château sera candidate à l’enfouissement de déchets nucléaires.
(Est-Républicain - 13/09/2008)
Les réunions des conseils municipaux se succèdent. A Gondrecourt, l’ambiance lors du vote était tendue.
Vingt-cinq personnes de Gondrecourt ont été admises à la réunion de la mairie, jeudi 11 septembre 2008.
Parce que leur sous-sol correspond à certains critères favorables à l’enfouissement de déchets nucléaires, 3.115 communes de France ont été destinataires de demandes de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs pour leur proposer d’accueillir des déchets radioactifs de faible et moyenne activité, à très longue durée de vie .
En Meuse, 335 dont les communes sont localisées sur seize cantons, de Gondrecourt à Montmédy via l’Argonne et le parc naturel de Lorraine ont été contactés. A charge pour eux d’accepter, moyennant finances ce type de déchets.
Demande « suspecte »
A titre d’exemple, dans le canton de Gondrecourt, les maires confirment avoir reçu deux courriers, l’un du Préfet, l’autre du président du conseil général enjoignant les élus « de porter leurs communes comme candidates à l’enfouissement d’une quantité très importante de déchets radioactifs de faible et moyenne radioactivité mais à très, très longue durée de vie ».
« Un enfouissement dit de subsurface mais qui pourrait avoir lieu à près de 200 m », poursuit un élu qui ajoute. « Une demande qui nous paraît suspecte après la décision de fermeture et de démantèlement dans les années à venir de neuf réacteurs nucléaires à graphite, dont Bugey et Marcoule entre autres. » Comme une date butoir semble avoir été imposée, celle du 31 octobre. Les réunions de conseils communaux se succèdent. Une commune se prononce pour et peu de temps après, se demande si elle n’a pas agi trop rapidement sans aucune réflexion.
Gondrecourt OK
D’autres, une majorité, préfèrent s’imprégner des réflexions de leur population avant de prendre décision. Une autre encore se dépêche de se porter volontaire en espérant la manne providentielle. A Gondrecourt, le maire Stéphane Martin a agi différemment. Il a proposé le 16 août, un rendez-vous en mairie entre ses conseillers et des responsables de l’Andra. Une réunion d’information, tout simplement. Aucun avis n’étant alors demandé. Toutefois, alors que jeudi soir se tenait une réunion des maires du canton, sous la houlette de Daniel Lhuillier à la codecom de Gondrecourt afin de réfléchir sur la question de ce volontariat communal, la municipalité de Gondrecourt décidait de tenir au même moment une réunion de conseil afin, entre autre, de prendre une décision sur l’engagement du Bourg. Un véritable pied-de-nez à l’effort de cohésion cantonal. Il est vrai que la dotation annuelle de 600.000 € pour la présence dans le périmètre des 10 km autour de Bure est alléchante.
Manifestation
« Le beurre et l’argent du beurre en quelque sorte », lanceront les opposants reprochant à Stéphane Martin d’avoir publié un article dans Le Monde daté du 26 août dernier, faisant l’éloge d’un enfouissement et proposant la commune comme choix évident. Tout comme son intervention aux infos de FR3 et se portait garant de la décision de son conseil. Du coup, à 18 h 30, jeudi, plus de 200 personnes se sont rassemblées devant l’entrée de la mairie de Gondrecourt. Revendiquant toutes, des habitants du bourg pour beaucoup, une décision enfin démocratique. Le maire, a décidé enfin de laisser 25 personnes mais uniquement de Gondrecourt, assister à la réunion. Des pancartes implorant une réflexion populaire sont portées haut.
Vote
Après s’être justifié de ses interventions médiatiques, le maire a évoqué les retombées financières avant de passer au vote. Sur 13 conseillers, dont un absent ayant donné procuration, 8 se prononcent pour la candidature du bourg, 4 s’abstiennent et deux conseillers votent non.
Dehors, l’ambiance est chaude. La foule applaudit certains conseillers à leur sortie. En hue d’autres, conspuant une décision qu’elle qualifie « d’autoritaire ».
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JHM (Journal de la Haute-Marne)---11.09.2008
Déchets radioactifs à faible activité : « Une image qu’il faut chasser »
Une séance d’information sur le projet d’enfouissement des déchets radioactifs à faible activité à vie longue (FA-VL), qui a réuni environ 80 personnes, essentiellement des élus, a eu lieu vendredi à Saint-Blin.
Marie-Claude Dupuis, directrice générale de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), secondée par Thibault Labalette, directeur de projets, a présenté le projet. Ce dernier a mis l’accent sur le fait que s’exprimaient souvent les opposants et que l’on entendait peu ceux qui sont favorables. Bruno Sido, quant à lui, a insisté sur la nécessité de ne pas faire d’amalgame entre les différents types de déchets radioactifs. Vers la fin de son exposé, Marie- Claude Dupuis a souhaité qu’il y ait une véritable marque d’intérêt pour ce projet tout en ayant bien noté « qu’il ne déclenche pas l’enthousiasme des foules ». Dans le cadre des réponses qu’elle a apportées aux nombreuses questions, elle a dénoncé « cette image de poubelle qu’il faut chasser ». Par exemple, elle a mis en relief que le site de Soulaines fait l’objet de 20 000 prélèvements de contrôle par an.
Débat
Sur toute l’assistance, il y a eu une demi-douzaine d’intervenants, une majorité contre le projet. Elles émanaient parfois de personnes bien au fait du sujet et pour cause, s’agissant, par exemple, d’un représentant du Cedra (Collectif contre l’enfouissement des déchets nucléaires). Une autre personne s’est inquiétée de savoir ce qu’elle laissera en héritage à ses enfants. « Qui voudra acheter une maison dans une poubelle nucléaire ? » Un maire, n’ayant aucun a priori, a demandé pourquoi ce projet d’enfouissement des FA-VL ne se situerait pas purement et simplement à Bure. La directrice générale a répondu qu’il fallait la solution la plus appropriée à chaque type de déchets, en l’occurrence coût et délai, ajoutant que l’Andra a la double mission de présenter un projet à moindre coût tout en ayant à protéger l’environnement et la santé des personnes. La séance a pris fin avec l’intervention du préfet. Il a expliqué qu’il représente l’Etat et, à ce titre, il est chargé d’appliquer les directives dont les lois. Il a mal accepté que certains aient douté de la capacité des parlementaires à voter la loi de 2006. Il avait été relayé en cela par Bruno Sido, lequel avait été justement le rapporteur de cette loi au sein du Sénat.
De notre correspondant Robert Costanza
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Bricon candidate au centre de stockage
Bricon est la seule commune, pour l’heure, ayant fait acte de candidature au projet de centre de stockage de déchets radioactifs à faible activité et à vie longue dans le département.
Si nombre de communes ont déjà délibéré pour repousser l’appel à candidatures de l’Andra pour un centre de stockage FA-VL (faible activité et vie longue), Bricon (canton de Châteauvillain) est la seule pour l’instant a avoir pris un délibéré favorable. Elle ne devrait pas être la seule. On connaît la position de Bruno Sido sur le sujet qui verrait d’un très bon oeil une commune de son canton faire acte de candidature (lire plus haut).
Cet appel a été lancé le 6 juin par la préfecture de Haute-Marne à quelque 250 communes du département. Il émane de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs. Le projet prévoit de construire un centre de stockage d’ici 2015-2019. Le volume estimé est d’environ 170 000 m3 qui seront enfouis dans un sous-sol à dominante argileuse ou marneuse à une profondeur située entre 50 et 200 m.
Au total, 3 115 communes de France sont concernées. Des Conseils généraux se sont prononcés contre l’accueil d’un tel centre sur leur territoire, à l’instar du Lot et du Bas-Rhin. Pour certains, l’Est de la France est déjà suffisamment “cerné” par le nucléaire. Entre Soulaines, Bure et Morvilliers un nouveau site est apparu avec Epothemont (Aube) qui doit accueillir une usine de tri, de reconditionnement et de stockage de déchets radioactifs par la société Daher. « Le journal Le Monde avait titré “L’est poubelle nucléaire de la France” . Cela ne fait même pas réagir les élus qui ne montent pas au créneau dans ce département alors que l’on nous parle de développement durable », tance Michel Marie, porte-parole du Cedra.
La préfecture, de son côté, rappelle qu’une commune ayant fait acte de candidature peut se désister à tout moment en fonction d’informations nouvelles sur le futur centre de stockage des FA-VL. Et pour l’heure, les opposants, Cedra en tête, remuent ciel et terre pour dénicher un contre-argumentaire. C’est ce qui s’est déjà produit dernièrement après s’être appuyé sur une note de la CNE (Commission nationale d’évaluation) dont nous nous étions fait l’écho dans nos colonnes.
Ph. L.
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Est Républicain Meuse / Jean-Claude Midon-11.09.2008
Dormez, braves gens !
Thibaut Villemin et les membres du conseil fédéral du PS dénoncent l’absence de transparence sur les dossiers militaires et nucléaires.
« Dormez tranquilles, braves Meusiens, moins vous en saurez, mieux vous vous porterez » : Thibaut Villemin, premier secrétaire, et les membres du conseil fédéral du Parti socialiste meusien, ont choisi un ton résolument critique pour effectuer une rentrée politique autour des deux thèmes qui préoccupent actuellement les Meusiens : « les restructurations militaires » et « la recherche de sites susceptibles d’accueillir des dépôts d’enfouissement de déchets radioactifs à vie longue et à faible activité. »
Aucune réponse
Entouré des conseillers généraux Pierre Burgain, Roland Corrier, Daniel Lhuillier, et du maire de Commercy Bernard Muller, Thibaut Villemin évoque d’entrée le dossier militaire : « Pour nous, la date du 26 juillet restera celle d’une journée de dupes... à la suppression annoncée du 8e RA ne correspondent ni date de dissolution, ni confirmation officielle de l’arrivée d’un des trois régiments cantonnés en Allemagne et plus ou moins promis à sept sites, ni confirmation des compensations économiques par l’État destinées à équilibrer le départ des militaires, voire des incertitudes liées à l’avenir du régiment ». Bernard Muller enfonce le clou en confirmant qu’il « n’a toujours aucune réponse à la demande d’audience qu’il avait adressée à Nicolas Sarkozy ». Les deux courriers que lui a envoyés le maire de Commercy sont restés lettre morte. Il a prévu de récidiver afin de ne pas se contenter des propos au demeurant optimistes transmis par les parlementaires de la majorité, le député Bertrand Pancher et le sénateur Gérard Longuet.
« Situations identiques pour le devenir des chasseurs de Thierville et du régiment d’hélicoptère de combat d’Étain », poursuit Thibaut Villemin en insistant sur le « flou » des déclarations du chef de l’État, du ministre de la Défense et l’absence totale de mesures d’accompagnement mises en place pour compenser les pertes d’effectifs. Avec un tacle à l’intention de Sarkozy : « Certes, nous avons intégré que l’armée n’est pas faite pour répondre aux besoins d’aménagement du territoire, mais ni la Région, ni le conseil général n’ont pour mission de compenser les insuffisances de l’État. » Au passage, les responsables socialistes en profitent pour s’inquiéter du devenir des brigades de gendarmeries dont le maintien reste « moins qu’assuré », compte tenu des propos puis des écrits du député Pancher.
Cause nationale
Autre sujet d’inquiétude, la campagne engagée par l’Andra auprès des maires d’un certain nombre de communes meusiennes afin de leur suggérer d’accueillir sur leur territoire communal des déchets radioactifs à vie longue et faible activité. « Un coup de force mené avec l’ aval des autorités préfectorales », dénonce Thibaut Villemin qui ajoute : « Ce type de dossier relève d’une prise de conscience et d’un véritable débat démocratique au niveau national »
« Comme l’avait préconisé en son temps Bertrand Pancher », ironise Pierre Burgain en dénonçant à son tour une sorte de « passage en force » de l’Andra et des pouvoirs publics sur ce dossier « promesses de manne financière à la clef et de chant des sirènes auxquels les élus ont du mal à résister » En la matière, les responsables socialistes continuent à réclamer un « véritable débat », évoquant la nocivité de ce type de déchets à toutes fins de transparence.
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L’affranchi de Chaumont-12.09.2008
Une poubelle nucléaire peut en cacher une autre
Une réunion -à laquelle la presse n’était pas invitée- s’est tenue à St-Blin au sujet du stockage des déchets nucléaires FAVL. En présence du préfet, du président du Conseil général et de la directrice générale de l’ANDRA.
Saint-Blin fait partie des quelque 3115 communes françaises qui ont reçu au début de l’été une lettre du préfet et un dossier de l’ANDRA leur indiquant qu’elles se situent dans une zone géologique propre à accueillir un enfouissement des déchets nucléaires à faible activité et à vie longue (FAVL).
Une réunion dite d’information, à laquelle la presse n’était pas invitée, s’est tenue le vendredi 5 septembre dans cette commune en présence du préfet, du président du Conseil général et sénateur, et de la directrice générale de l’Andra.
L’assistance était composée d’une soixantaine de personnes, principalement des élus, mais aussi quelques militants du CEDRA, c’est-à- dire des opposants à l’enfouissement qui se sont invités et ont eu le don d’agacer notre bon préfet (lire en page 2).
Il faut dire qu’après avoir épluché des rapports de l’Autorité de sûreté nucléaire et de la Commission nationale d’évalution, le CEDRA en conclut : que « la durée de nocivité d’un tel enfouissement se comptera en dizaines de milliers d’années » ; que « nul ne sait vraiment ce que contiendrait cette décharge » ; que « le piégeage de ces déchets nucléaires est loin d’être garanti car on est confronté à un problème plus complexe qu’il n’y paraît pour stocker les déchets graphites » ; et qu’« un tel projet est d’une complexité extrême (lixiviation, dégazages, pressions, tassements, irradiations, sismicité, etc. »
Bref, de quoi faire douter quelques élus. D’autant qu’après Soulaines (Aube), Morvilliers (Aube) et Bure (Meuse), il s’agirait de la quatrième poubelle nucléaire dans la région.
Au cours des débats, l’Andra a toutefois reconnu que la géologie de Saint-Blin n’était peut-être pas la plus adéquate. Et le préfet a précisé qu’il y avait moyen d’organiser sur ce sujet une consultation de la population locale.
D’aucuns se demandent toutefefois pourquoi la directrice générale de l’Andra a pris la peine de se déplacer, sachant qu’elle ne se rendra vraisemblablement pas dans les 3114 autres communes concernées...
Amusé par le « coup de sang » du préfet...
Suite à la réunion du 5 septembre à Saint-Blin, le citoyen haut-marnais Michel Marie a envoyé un « courriel public » au préfet Yves Guillot. « Présent à la réunion de Saint- Blin vendredi dernier, je tenais à vous exprimer mes chaleureux remerciements pour le coup de sang que vous avez piqué », écrit-il. « Je vous laisse imaginer, en effet, le bonheur qu’ont procuré vos paroles au "chercheur de démocratie" que je m’efforce d’être. Défendre ainsi, au mépris de votre tension artérielle et donc de votre santé, tout ce qui fait notre fameux système de "gouvernance" m’a laissé admiratif. Quelle noble mission que la vôtre : la défense de l’Etat de droit tel que nous le connaissons, et l’Etat de droit étant basé sur la loi, "faire respecter la loi, la faire respecter telle qu’elle a été votée".
« Quel dommage que votre actuel confrère de Meuse vous ait devancé voici quelques mois en gratifiant le bureau du CLIS d’une envolée identique à la vôtre.... avant qu’un malotru -forcément- ne lui fasse remarquer le mutisme général quand la loi du 30 décembre 1991 (dite loi Bataille) fut bafouée, et de manière pourtant cinglante ! Rappelez- vous : cette loi obligeait à ce qu’il y ait non pas un mais DES laboratoires souterrains, or les parlementaires, nos législateurs, se sont délibérément assis sur cette loi lorsqu’ils ont voté celle du 28 juin 2006. Sidérant ? En effet.
« Depuis ce jour se pose pour moi la question de la CONFIANCE, et une question me taraude : où donc étaient les dits défenseurs de l’Etat de droit, et où sont-ils passés depuis ? car, manifestement, celles et ceux que l’on a vu se dresser ne sont pas de ces rangs-là !
« Veuillez croire, Monsieur le Préfet, en mon engagement persistant envers ce peuple (souverain ?) dont je suis... et bien des choses à Edvige.
Chantage terminé
En mai dernier, le Conseil général de la Meuse avait fait du chantage en liant le sort du 8e régiment d’artillerie de Commercy dans le cadre de la réforme de la carte militaire et la poursuite de l’activité du laboratoire de Bure. Mais, comme L’affranchi s’en est déjà fait l’écho, cela n’a pas empêché le ministre de la Défense de considérer cet été la fermeture du 8e R.A. de Commercy comme « inéluctable ».
Le 4 septembre, la Meuse a voté une nouvelle motion exigeant du gouvernement « le maintien du 8e R.A. ou sa compensation militaire ».
Mais cette fois sans aucune référence à Bure, ni dans les débats ni dans le texte adopté à l’unanimité. Il faut dire que le « labo » constitue une véritable manne financière pour ce département (comme pour celui de la Haute-Marne). Et il serait dommage de perdre en même temps les militaires et les déchets nucléaires !
C.P.
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Dans l’Indre :
Crevant se mobilise pour refuser les déchets...
la suite dans la Nouvelle République du 08.09.2008
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La Croix hebdo de Haute-Marne. 05.09.2008
Déchets nucléaires - Inquiétude du côté de Soulaines
Bertrand Puysségur
L’Andra est toujours à la recherche d’un site pour accueillir les déchets radioactifs de faible activité à vie longue (FA-VL). Alors que la Haute-Marne est bien placée, entre Soulaines et Bure, il semble que peu de communes soient pour le moment volontaires.
Depuis le mois de juin, l’Andra a commencé sa prospection envers 3000 communes françaises situées dans 20 départements pour trouver un site qui puisse accueillir un centre de stockage pour les déchets FA-VL. La Haute-Marne cernée par Soulaines (déchets radioactifs de moyenne activité) et le projet d’enfouissement de Bure-Saudron est idéalement placée pour ce troisième centre. Cependant, les candidats ne semblent pas se bousculer au portillon.
Dans un article du Monde du 26 août intitulé "L’Est, "poubelle nucléaire" de la France ?", les maires de Reynel et de Briaucourt ne cachaient pas leur crainte de voir arriver une nouvelle "poubelle nucléaire" par chez eux. Un sentiment peut-être encore plus prégnant dans le canton de Montier-en-Der, voisin de quelques kilomètres du centre de stockage de l’Aube à Soulaines-Dhuys. Un certain nombre de communes se sont déjà opposées à cette future implantation.
A Ceffonds, distante de 10 km de Soulaines, Claudette Jacquier et son conseil municipal ont dit "non" à l’unanimité. "Tout autour il y en a déjà pas mal..., lâche la mairesse dont les frontières de la commune flirtent avec l’Aube, ça suffit comme ça." De fortes interoogations sont partagées par les élus sur les questions de santé publique liées au centre de stockage de Soulaines. "Les études sur la santé ne sont pas très rassurantes", reprend Claudette Jacquier.
"Non" également à Soulaines
C’est ainsi qu’une étude a été demandée par un collectif, les Citoyens du coin, établi dans le secteur. Le maire de Sommevoire Christian Adam en fait partie. Sa commune est également contre le projet. "On a déjà une poubelle à Soulaines à 10 km et une autre à 30, à Bure", fait-il remarquer. L’étude est conduite par l’INVS (Institut de veille sanitaire) et devra rendre ses conclusions au printemps 2009. ’On n’est pas forcément inquiets mais on sait qu’il y a déjà eu des rejets", poursuit Christian Adam.
Conseiller municipal à Louze, Daniel Monnier ne voit pas non plus d’un très bon oeil un nouveau centre de stockage dans le coin. "Ca finit par faire beaucoup... On ne peut pas faire valoir un tourisme rural au Der et accepter des poubelles nucléaires", assure l’élu. Chsoe plus surprenante, la commune de Soulaines elle-même s’est prononcée, par une première délibération, contre la nouvelle implantation. Cependant, le maire de la commune, Philippe Dallemagne, paraît fataliste et quelque peu tacticien dans son choix. "Stratégiquement, on est plus fort quand on dit non", reprend-il laissant planer le doute sur un possible revirement.
Ce qu’il y a de sûr pour lui, c’est que l’Andra va tenter "la passe de trois" en réalisant son centre de stockage soit dans la région de Soulaines, soit dans celle de Bure. "Si c’est pas nous, c’est eux... Il y a des endroits sollicités qui me font rire doucement", lâche Philippe Dallemagne. Les communes concernées ont encore jusqu’au 31 octobre pour poser leur candidature. Soulaines, Bure ? Rien ne dit que la Haute-Marne ne soit pas directement ou indirectement une nouvelle fois concernée.
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