Décès Sébastien Briat : commémoration 20 ans
REVUE DE PRESSE/PHOTOS
07 09/11/2024
7 novembre 2004, Avricourt (Moselle) : Sébastien Briat, 22 ans, meurt accidentellement en tentant de bloquer un train de déchets nucléaires.
7 novembre 2024 : actions en hommage à ce jeune militant.
EST REPUBLICAIN - 08/11/2024
Mort d’un militant antinucléaire : la mémoire du Meusien Sébastien Briat toujours honorée 20 ans après
Une centaine de personnes réunies à Bar-le-Duc pour se souvenir, 20 ans après, du décès accidentel du jeune militant au passage d’un train de déchets nucléaires.
Sur le parvis de la gare de Bar-le-Duc, des bougies ont été allumées. Elles brillent dans cette nuit déjà tombée depuis longtemps. Des fleurs ont aussi été déposées. Un peu plus loin, on se relaie pour porter un calicot en tissu sur lequel on peut lire : « En mémoire de Sébastien Briat, on n’oublie pas. » Si celles et ceux, présents en nombre à ce « rassemblement commémoratif », ont tenu à braver la froidure de ce 7 novembre, c’est pour porter le souvenir de ce Meusien de 22 ans, qui, exactement 20 ans plus tôt, a perdu la vie sur une voie ferrée du côté d’Avricourt en Meurthe-et-Moselle, percuté par un train lors d’une action contre un convoi de déchets nucléaires (Castor) de La Hague vers l’Allemagne. Il y a là des parents, des proches, des copains de lutte. D’autres ne l’ont pas connu mais sont venus parce que c’est l’occasion de rendre hommage au combat antinucléaire auquel le jeune homme participait et qui demeure d’actualité dans ce département où s’esquisse un projet de stockage des déchets les plus radioactifs.
« Faut pas oublier, on lâche rien »
Alors que quelques instants plutôt, on discutait par petits groupes, on se retrouvait avec joie après s’être peut-être parfois perdu de vue, le silence soudain s’installe, sans que personne n’ait envie de le briser.
Jusqu’à ce que Nicolas, un camarade de Sébastien Briat, attrape un micro. « Un grand merci à tous d’être venus. À la mémoire d’un frangin. Faut pas oublier et dans l’idée, on lâche rien », lâche-t-il. Et de prendre sa guitare pour jouer un morceau de musique comme les deux potes aimaient le faire. Guillaume à son tour prend la parole : « 20 ans, c’est très long et on peut vraiment sentir les choses s’éloigner. Mais pour autant, la mémoire reste vraiment très vive, confie-t-il, et j’en veux pour preuve qu’une amie allemande m’envoie systématiquement, chaque 7 novembre, un message... »
Avec les mêmes valeurs
Guillaume, Nicolas, ces deux amis de Sébastien Briat, tenaient à être là au nom « de valeurs morales, éthiques et politiques très fortes, qu’on a fait perdurer dans nos vies, qu’il aurait gardées ». Au nom de convictions qui les unissaient, qu’ils avaient commencé à forger avec des engagements forts. Guillaume en dresse le portrait tel qu’il l’a gardé : « Quelqu’un de sympa, qui avait une conscience écologique et de gauche. » Sébastien et lui s’étaient croisés à la fac à Nancy autour « d’une table de presse », pratique courante à l’époque pour diffuser de l’information, avant de se retrouver lors d’une réunion d’un groupe antinucléaire qui s’y était constitué. « Quand on est étudiant, c’est le moment où l’on peut se politiser un peu, parce qu’on quitte le giron des parents, qu’on se met à travailler. C’est l’occasion de rentrer dans la vie d’adulte... » Plus encore à cette époque.
« Ça a marqué tout le monde »
« Dans ma tête, ça reste un militantisme bon enfant, gai », témoigne Guillaume, qui participait à l’action qui a coûté la vie à Sébastien Briat. « J’ai vu quelqu’un mourir devant moi, bien sûr que ça m’a marqué. Ça a marqué tout le monde, même ceux qui n’étaient pas là. Il y a eu une commémoration monstre avec des centaines de personnes à Bar-le-Duc. On le voit encore avec ces gens que ça touche. » Nicolas avait 18 ans quand il a connu Sébastien Briat. « On était tout le temps ensemble, à jouer de la gratte, à faire des projets d’avenir », raconte-t-il, « à militer à droite et à gauche, à faire du cirque. On bossait dans le même secteur, on se retrouvait en semaine, c’était génial. »
Et de lâcher : « Ce blocage de train, c’était quand même pour montrer la dangerosité de ces transports. Manque de pot, on a réussi. »
----------------------------------------------------------------------------
REPORTERRE - 07/11/2024
Il y a 20 ans, Sébastien Briat mourait lors d’une action antinucléaire
Le 7 novembre 2004, Sébastien Briat mourrait happé par un train de déchets radioactifs qu’il voulait bloquer. Reporterre rend hommage à ce « gars en or » et raconte comment la lutte antinucléaire a surmonté ce traumatisme.
Sébastien Briat est mort le 7 novembre 2004, écrasé par le train de déchets radioactifs qu’il tentait de bloquer, près d’Avricourt (Moselle). C’était il y a vingt ans. Son ami Nico avait passé la matinée sous un arbre, dans le froid et la brume, à guetter le passage du convoi. Il se souvient : « C’est dans la voiture, au retour, qu’on a appris par la radio qu’il y avait eu un accident. Ça a été la confusion, l’incompréhension, la colère et une énorme tristesse. » Le choc de cette perte hante toujours le mouvement antinucléaire, comme celle de Vital Michalon, tué en 1977 par une grenade des forces de l’ordre lors d’une manifestation contre la centrale de Creys-Malville.
Le drame s’est produit peu après la gare d’Avricourt, en sortie d’une courbe, vers 14 h 30. Quatre militants, parmi lesquels Sébastien Briat, 22 ans, avaient passé leurs bras dans des tubes d’acier glissés sous les voies — un procédé tout à fait habituel pour ce genre de blocage. Le train est arrivé sur eux à 98 km/h. Malgré un freinage d’urgence, le conducteur n’a pas réussi à l’arrêter. Les « bloqueurs » se sont dégagés en catastrophe mais Sébastien Briat a été happé par ce convoi de 400 mètres de long et de 2 000 tonnes lancé à pleine vitesse, explique Corinne François, porte-parole du collectif Bure Stop.
LIRE > LA SUITE ARTICLE
Action militante & artistique à la mémoire de Sébastien Briat
7 novembre 2004, Avricourt (Moselle) : Sébastien Briat, 22 ans, meurt accidentellement en tentant de bloquer un train de déchets nucléaires.
7 novembre 2024, Val d’Ornain (Meuse) : la résistance contre les transports radioactifs se poursuit ! En mémoire de Sébastien, nous avons érigé ces derniers jours un mur de 25m2 sur l’ancienne voie ferrée que l’État veut réhabiliter pour les besoins de Cigéo, le projet d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure.
VOIR LA PAGE Action militante & artistique à la mémoire de Sébastien Briat
PHOTOS DU MUR (portfolio)
ACTION A AVRICOURT
Action menée par Achille Lorentz des BURE Haleurs avec le soutien du CLANCHE (Comité Lunévillois Anti-Nucléaire et Contre l’Hérésie de l’Enfouissement) en commémoration de cette mort qui nous a tous marqué...
Il s’agit d’un affichage avec fleurs et bougie sur le pont au-dessous de la voie ferrée à AVRICOURT tout près du lieu de drame en mémoire de Sébastien Briat.
Bien à vous et à tous les militants du monde.
A transmettre sans modération.
PHOTOS AVRICOURT 07/11/2024 (portfolio)
Hommage à Sébastien 2004-2024
LES HABITANTS VIGILANTS DE GONDRECOURT
"A sa manière, l’association des Habitants Vigilants a tenu à rendre hommage à la mémoire de Sébastien Briat tué , il y a tout juste 20 ans, lors d’une sensibilisation au danger des transports radioactifs en apposant un bandeau noir sur le panneau d’information des dangers des transports des déchets radioactifs autour de Bure Gondrecourt.
Si le projet Cigeo a lieu, des centaines de wagons circuleront dans les villages au mépris de la sécurité de la population ?"