Les organisateurs entendent dénoncer Cigéo le projet d’enfouissement des déchets nucléaires les plus dangereux à Bure, piloté par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

Marion, porte-parole du collectif "Les Bure’lesques" explique : "c’est un festival de résistance au projet destructeur Cigéo. Nous créons un espace propice aux rencontres et aux échanges qui attire à la fois des gens du coin, mais aussi des personnes qui viennent d’un peu partout en France. Cette année, nous avons aussi des Allemands et des Néerlandais". Pendant trois jours, le festival propose des spectacles, des concerts, des projections de documentaires ainsi que des espaces pour les médias alternatifs, les associations et les librairies indépendantes.

Notre envie avec le festival, c’est de nouer des liens avec les habitants et d’organiser des choses ensemble.
Marion, du collectif "Les Bure’lesques"

Face à ce qu’ils dénoncent comme le rouleau compresseur de la communication de l’Andra et de l’État, le collectif entend opposer une contre-information en mettant cette année l’accent sur les conférences : "nous avons mis en valeur les conférences avec un espace dédié deux fois plus grand que lors de l’édition précédente. Il y a aussi des ateliers pour poursuivre les échanges en petits groupes, avec des intervenants qui viennent de toute la France et qui sont très intéressants". Pour sa quatrième édition, le festival a choisi un lieu symbolique : entre la rivière l’Ornain et une voie ferrée désaffectée.

Cette ancienne ligne de chemin de fer est devenue un point de cristallisation de la lutte anti-Cigéo. L’Andra a prévu de la réhabiliter pour le transport des déchets radioactifs destinés à l’enfouissement.

Pour les opposants, "rien n’est joué"

Le projet Cigéo quant à lui, continue à avancer. La demande d’autorisation de création (DAC) est en cours d’instruction. Il s’agit de transformer ce qui n’est encore qu’un simple laboratoire en établissement industriel de stockage des déchets radioactifs les plus dangereux pour une durée de 100.000 ans.

La mobilisation antinucléaire sur le territoire a commencé voilà trente ans. Une longévité qui a permis aux associations de se structurer. De festivals en manifestations, les mobilisations font désormais partie du paysage. Militants, élus, agriculteurs farouchement opposés à Cigéo estiment que "rien n’est joué" et qu’il est encore temps d’empêcher la construction de ce qu’ils appellent : la poubelle nucléaire.
Défendre un "plan B"

L’Autorité environnementale (Ae), dans son avis du 27 juin 2024 a demandé à l’Andra de préciser ses solutions pour les risques environnementaux qui subsistent et la garantie d’accès des citoyens aux résultats d’expertises. Deux incertitudes en particulier concernent les risques de dissémination des radionucléides dans l’environnement et le comportement des déchets bitumés instables, susceptibles de s’enflammer. L’Andra déposera prochainement un mémoire pour apporter ses réponses aux remarques de l’Ae.

Le collectif "Les Bure’lesques" entend promouvoir son "plan B" : l’abandon de la filière nucléaire, le développement des énergies alternatives et un changement total de modèle de société plus sobre et respectueux de l’environnement. Le festival se poursuit jusqu’au dimanche 18 août.