2009 : Comme le rapporte l’Affranchi de la Haute-Marne : "Président du CLIS depuis moins d’un an, le député du Nord Christian Bataille a rendu sa démission. Père de la loi du 30 décembre 1991 sur la gestion des déchets radioactifs et farouche partisan du nucléaire, c’est un peu à lui que l’on doit le labo et le projet de poubelle nucléaire qui va avec. C’est pourquoi les opposants à l’enfouissement avaient considéré comme une véritable provocation la décision des présidents des conseils généraux de la Meuse et de la Haute-Marne de le nommer président du CLIS.


2009 - Analyse sociologique

Extrait du rapport : "Les formes d’argumentation autour de la notion de réversibilité dans la gestion des déchets radioactifs, (Pierrick Cézanne-Bert, Francis Chateauraynaud - GSPR EHESS- 2009

(...) Le 2 octobre 2007, l’Est républicain annonce la nomination de Christian Bataille à la présidence de la nouvelle formule du Comité Local d’Information et de Suivi du laboratoire de Bure, sur conseil de MM Namy et Sido, respectivement président du Conseil Général de la Meuse et de la Haute-Marne.
Le nouveau président du Clis démissionne du conseil d’administration de l’Andra le 4 avril 2007, mais cela ne suffit pas pour éviter la colère des associations d’opposants à l’enfouissement siégeant au Clis. Elles interprètent cette nomination comme la volonté affichée des promoteurs du centre de stockage d’avoir une main mise sur le Clis.

Voici comment est relatée cette information sur le site Internet du collectif BureStop, mis en ligne le 14 février 2008 : « BATAILLE, président du CLIS ? La farce n’est pas drôle ! (...) la parodie de suivi et d’information des populations continue.(...)

Monsieur BATAILLE est le père de la loi du 30 décembre 1991 qui porte son nom, le site de BURE en résulte. Son curriculum vitae est éloquent:Inventeur du concept de laboratoire de recherches géologiques « que des recherches, jamais de déchets nucléaires en Meuse », ou... paravent de première heure, masquant un enfouissement nucléaire refusé catégoriquement sur plusieurs sites depuis 1978,

  • promoteur de l’achat légal des consciences, ou arrosage financier légalisé destiné à piéger durablement les départements de Meuse/Haute-Marne,membre actif de l’OPECST (Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques),
  • grand acteur de la fabrication sur mesure de la seconde loi de gestion des déchets nucléaires (juin 2006), qui a estampillé BURE en fermant les yeux sur toutes les incertitudes scientifiques qui entourent ce site et demeurent,
  • promoteur de l’argument de la « réversibilité à durée déterminée » de l’enfouissement ou... poudre de perlimpinpin, nucléocrate convaincu, il est un des artisans de la ligne pro-nucléaire au parti socialiste.

Juge et partie, M.Bataille fait les lois et passe aux commandes.Provocation ou inconscience ?
Un tel profil laisse présager du pire. Les collectifs d’opposants et les élus opposés à l’enfouissement dénoncent dès maintenant:la centralisation et la concentration du pilotage du CLIS,la validité et la légitimité du futur Comité qui siègera en Préfecture,la partialité de l’instance et de ses futures orientations, la non-indépendance de sa mission d’information, la fuite de responsabilité des élus M.M.Namy et Sido qui déléguent « ailleurs » les conséquences d’un centre d’enfouissement toujours aussi contesté ».
Dans ce communiqué, on retrouve tous les arguments des opposants au laboratoire, dont la responsabilité est attribuée à Christian Bataille, comme le laboratoire cheval de Troie d’un futur centre de stockage, ou le concept de réversibilité instrument d’acceptation du projet. Le Clis, auquel Bataille avait reproché dans un rapport parlementaire de 2005 d’avoir « été transformé en instance d’expression unique des opposants au laboratoire, au lieu de jouer son rôle d’information et de débat »,est désormais dénoncé par ces mêmes opposants comme une instance aux« moyens considérables pour faire « accepter BURE et aussi pour avoir main-mise sur les résultats des expertises qu’il pourra diligente ».Le 19 juin 2008, le Clis se réunit enfin, pour la 1èrefois depuis plusieurs mois. Si les collectifs d’opposants sont présents à cette réunion, c’est pour manifester leur mécontentement et leur refus de participer aux travaux du Clis tant que Christian Bataille sera à sa tête. Le lendemain, un article du Journal de la Haute-Marne fait le récit de cette réunion :« Hier soir, le Comité local d’information et de suivi du laboratoire souterrain de Bure a tenu sa première réunion depuis des mois. (...)

C’est sous les quolibets des opposants à I’enfouissement des déchets nucléaires que Christian Bataille, député PS du Nord, est arrivé à Montiers-sur-Saulx (Meuse) pour présider sa première réunion du Comité local d’information et de suivi (Clis) du laboratoire souterrain de Bure. Les " Bataille = canaille, on n’est pas du bétail ! ", " Bataille, tu crains, retourne dans ton patelin ! " ou " Bataille, t’es pas clair, t’es vendu au nucléaire " ont fusé devant une salle surprotégée par les forces de gendarmerie." (...) Une réunion à laquelle les opposants n’ont fait qu’une brève apparition. Membre de droit du Clis en tant qu’associations, les militants anti-nucléaires ont refusé de siéger. "Tant que Christian Bataille sera président, nous ne siégerons plus au Clis. Nous voulons un président neutre", a déclaré Jacques Leray, porte-parole du Collectif contre I’enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) ».Christian Bataille se défend des attaques dont il fait l’objet en réaffirmant sa volonté d’impartialité :« Je suis autant qualifié que quelqu’un d’autre pour diriger le Clis. Je ne suis pas un anti-nucléaire, voilà ce qu’on me reproche. Mais rien ne dit dans la loi que le Clis doit être présidé par un antinucléaire, explique Christian Bataille. Je ne suis pas non plus un partisan fanatique de I’énergie nucléaire. Elle est très utile, mais il faut trouver d’autres perspectives. Je pense que le solaire ou le photovoltaïque ne sont pas assez connus en France. Le nucléaire n’est pas la solution à tous nos problèmes, mais on ne peut pas faire l’impasse dessus". (...)


2007 - COURRIER D’UN ELU LOCAL
Monsieur Christian Bataille au Conseil d’Administration de l’ANDRA - 13/12/2007
Question orale déposé par Roland CORRIER au nom des Elus de gauche - séance plénière du Conseil général de la Meuse le 13 décembre 2007

Monsieur Christian Bataille au Conseil d’Administration de l’ANDRA
Monsieur le Président,

Lors de mon vœu d’urgence du 4 octobre dernier, nous avions déjà regretté votre décision de proposer au Député du Nord, Christian Bataille, la présidence du CLIS de la Meuse.

Or, je viens de découvrir que le Sénat, dans un communiqué du 29 novembre 2007 http://www.senat.fr/presse/cp20071129b.html , précisait « Par ailleurs, M. Christian Bataille, député, a été désigné pour siéger au Conseil d’administration de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA). »

Il apparaît donc que si ces deux désignations sont confirmées, Monsieur Christian Bataille siégera dans les deux instances ANDRA et CLIS.

Aujourd’hui, nous vous demandons d’expliquer à notre Assemblée, et à nos concitoyens, quelle crédibilité pourra avoir le CLIS et comment il pourra en toute neutralité et objectivité assurer ses différentes missions.

Roland Corrier


LE FIGARO - 18/10/2007
Lire l’article > Stockage des déchets nucléaires : explorations autour de Bure

Extrait conclusion :
(...) « Il y a une opposition au projet. Je la respecte », assure la directrice de l’Andra, qui considère le Clis comme son interlocuteur privilégié mais se déclare aussi ouverte à des discussions avec le public. L’Andra a d’ailleurs embauché un sociologue pour l’aider dans ses rapports avec les populations.
L’incertitude tient pour l’instant au Clis lui-même. En effet, son prochain président pourrait être Christian Bataille, député PS du Nord et auteur de la loi sur les déchets nucléaires. Sa candidature a été proposée par le président du conseil général de la Meuse. Mais fera-t-elle l’unanimité ?
M. Bataille est une personnalité extérieure à la région, connue pour ses positions en faveur du nucléaire. Il a critiqué dans un récent rapport le fonctionnement du Clis, qu’il accuse de faire trop de place aux antinucléaires.

RAPPORT 2009 - GSPR-EHESS / Chateauraynaud