CLIS de Bure : Christian Bataille démissionne
L’affranchi de Chaumont / C.P. 24.04.09
CLIS de Bure : Christian Bataille démissionne
Président depuis moins d’un an du Comité local d’information et de suivi (CLIS) du laboratoire de Bure, le député du Nord Christain Bataille a rendu sa démission. Père de la loi du 30 décembre 1991 sur la gestion des déchets radioactifs et farouche partisan du nucléaire, c’est un peu à lui que l’on doit le labo et le projet de poubelle nucléaire qui va avec. C’est pourquoi les opposants à l’enfouissement avaient considéré comme une véritable provocation la décision des présidents des conseils généraux de la Meuse et de la Haute-Marne de le nommer président du CLIS.
Il faut dire que Bataille l’avait aussi un peu cherché en épinglant dans un rapport parlementaire, en 2005, la gestion de ce CLIS, alors présidé par le préfet de la Meuse. "Pendant une période trop longue, le CLIS a été transformé en instance d’expression unique des opposants au laboratoire, au lieu de jouer son rôle d’information et de débat", avait-il reproché.
Résultat : les opposants ont refusé de participer au CLIS tant que Bataille en serait le président. Et pour se protéger des autres enquiquineurs, Bataille a décidé que toutes les réunions du CLIS, y compris les assemblées générales, se dérouleraient désormais à huis clos, à l’écart du public et de la presse.
Les présidents de conseils généraux appelés à désigner un nouveau président
Mais le 9 avril, comme L’affranchi s’en est fait l’écho, les membres de l’assemblée générale ont violemment critiqué -en son absence- la gestion de Christian Bataille. Et ça n’a pas fait un pli : dès le lendemain, l’intéressé envoyait une lettre de démission aux deux présidents de conseils généraux qui l’ont nommé : Bruno Sido et Christian Namy. Lesquels, selon nos informations, n’ont pas encore répondu. Mais vu le climat de défiance qui règne désormais au CLIS, on voit mal comment ils pourraient refuser sa démission.
Il va donc falloir désormais qu’ils choisissent un nouveau président parmi les membres actuels du CLIS. Car la loi du 28 juin 2006 précise bien que le président de cette instance doit être désigné conjointement par les présidents des conseils généraux et non, comme cela se fait dans toutes les autres associations, par le conseil d’administration.
JHM (Journal de la Hte Marne) / Pierre-Julien Prieur 26.04.09
Une victoire pour les opposants à l’enfouissement ?
Les élus meusiens et haut-marnais opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs tenaient leur assemblée générale hier après-midi. Au cours de la réunion, le président de l’association a annoncé que Christian Bataille, actuel président du Clis de Bure, aurait présenté sa démission. Une nouvelle qui, si elle se confirme, devrait ravir tous les opposants.
Christian Bataille serait-il sur le départ ? Selon les informations de Jean-Marc Fleury, maire de Varney (Meuse) et président des élus meusiens et haut-marnais opposés au laboratoire de Bure (AEMHM), le député du Nord aurait remis sa lettre de démission aux présidents des Conseils généraux de Meuse et de Haute-Marne. A la tête du Comité local d’information et de suivi (Clis) depuis début 2008, son arrivée avait provoqué un tollé chez les opposants. Surnommé affectueusement "le Père de l’enfouissement" par les opposants, Chritian Bataille est en effet l’auteur des deux textes de loi fondamentaux sur le sujet et ancien membre du conseil d’administration de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). Autant de raison pour les opposants de rejeter sa nomination.
Les opposants ne siégeaient plus
Si l’information se vérifiait, ce serait une grande victoire pour eux. "Depuis son arrivée, notre association et d’autres refusaient de siéger au Clis, explique Jean-Marc Fleury. Lors de la dernière assemblée générale, il semblerait que Christian Bataille ne soit pas venu, ce qui a irrité les autres membres. De notre côté, nous avions déposé un recours contre sa nomination devant le tribunal administratif. C’est peut-être tout ça qui l’a forcé à partir."
Si cette démission est une victoire pour les élus opposés à Bure, ils n’en oublient pas pour autant leur mission principale. Car si "le Clis ne fonctionne plus depuis deux ans, l’Andra, elle, continue ses activités, précise Jean-Marc Fleury. Pendant que Bure avance, l’Andra nous sort le stockage des déchets FA-VL (Ndlr : de faible activité à vie longue). Pour nous, c’est important de se mobiliser aussi contre ça et de faire comprendre à ceux qui sont pour l’enfouissement qu’ils se trompent. Avec les FA-VL, l’Andra nous ressort les mêmes mensonges que pour Bure, promettant notamment un développement économique pour les territoires concernés. Alors qu’on sait très bien que Bure, ce n’est pas le développement de nos régions, c’est tout le contraire. Est-ce qu’on veut que nos régions deviennent les poubelles nucléaires de la France et rapidement, de l’Europe ? Pour nous, c’est clairement non."
Adieu AEMHM, bonjour Eodra
Et afin de montrer que son combat ne se limite désormais plus seulement à Bure, l’AEMHM a décidé de changer de nom. Il faudra désormais parler de l’association des élus de Lorraine et Champagne-Ardenne opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs (Eodra).
Nouveau nom et nouvelle politique : "Nous allons essayer d’être plus présents sur le terrain pour diffuser l’information, souligne Jean-Marc Fleury. Nous voulons aussi inviter d’autres élus, favorables ou non à l’enfouissement, pour en débattre. Nous continuerons aussi les réunions d’information et le tractage et le soutien aux nombreux collectifs qui existent désormais dans le secteur". Dans cette tâche, l’association pourra compter sur ses adhérents. Même s’ils sont moins nombreux depuis les dernières élections, 46 élus à titre individuel, et quatorze communes sont encore adhérents.