Des citoyens seront présents devant le Conseil Général de la Meuse tous les mercredis de 11h à 15h pour dénoncer l’opportunisme des élus du département, exiger une consultation populaire sur l’enfouissement des déchets nucléaires et pointer l’économie artificielle liée au projet de Bure.
Le CDR 55 (Collectif meusien contre l’enfouissement des déchets radioactifs), Bure Zone Libre
et les Habitants Vigilants du Canton de Gondrecourt-le-Château lancent une action intitulée VIGIE CG 55.

Des élus opportunistes

En avril 2009, Christian Namy président du Conseil Général déclare : "Nous devons assumer Bure. ... On sait maintenant que le site d’enfouissement se fera en Meuse.
Assumer Bure [...], c’est défendre ainsi plus efficacement les intérêts de nos territoires et de leurs habitants."
(Est Républicain/25 avril 2009)

En avril 2006, l’Assemblée Départementale à l’unanimité refusait solennellement tout stockage souterrain des déchets radioctifs (Est Républicain/28 avril 2006).
Elle posait par écrit neuf exigences au gouvernement et au législateur dont celle "d’une nécessaire consultation des populations".

A trois ans d’intervalle, sans aucun scrupule, les conseillers généraux ont - ou laissent leur président avoir - des déclarations totalement opposées, ils sont capables de dire une chose et son contraire au gré des cironstances. Ont-ils oublié le texte écrit en avril 2006 ?
Aujourd"hui, c’en est assez !
La posture des conseillers généraux emmenés par leur Président, Christian Namy, est intolérable.
La Meuse n’appartient pas aux élus.
Que vaut la durée d’un mandat au regard d’un tel projet ?
De plus, ils s’arrogent le droit de parler au nom des Meusiens alors qu’ils se gardent bien de leur demander leur avis.
En 2005, 52000 Meusiens et Haut-Marnais ont signé une pétition pour demander un référendum sur Bure.
Les récentes consultations populaires qui ont eu lieu au moment du projet de stockage de déchets nucléaires dits FAVL, ont montré que les outils nécessaires à une réelle démocratie peuvent être mis en place.
Nous contestons la consultation "made in Andra" qui utilise, ainsi que les pouvoirs publics, les mots de concertation, débat public, processus de décision et les vide de leur sens. La consultation façon Andra n’existe que comme "argument-clef en main" pour les élus favorables à l’enfouissement et ses conclusions n’ont pas valeur de décision .
Nous voulons décider de notre avenir et nous voulons que le Conseil Général mette en place une consultation populaire concernant l’enfouissement des déchets atomiques et les choix énergétiques du pays, consultation populaire assortie d’une réelle information du public, objective et impartiale.

Une réelle démocratie, c’est ça !

Economie artificielle

Christian Namy déclare (ER du 3/04/09) : "Nous devons assumer l’arrivée de l’Andra [...] et transformer le GIP en véritable outil de développement économique.
En réalité, l’Andra colonise le département depuis 14 ans en distribuant largement de l’argent aux collectivités locales. Pour créer l’illusion d’un développement économique du Sud meusien, elle appelle à la rescousse ses compagnons de toujours, Areva et EDF : archives d’EDF à Bure, stockage de pièces détachées à Velaines, archives d’Areva à Houdelaincourt. En réalité, ces installations relèvent d’une économie artificielle qui permet aux élus locaux de brandir le sacro-saint argument de l’emploi.
Ces trois installations génèrent à chaque fois des emplois de gardiennage, elles ne produisent pas de richesse.

Quant à Bure, on sait ce qu’il en sera. Comme pour tout autre projet lié au nucléaire, il n’y a pas de véritable ancrage local en ce qui concerne les emplois. Par exemple, la pointe des Ardennes où est située la centrale de Chooz connaît un taux de chômage de 23% alors que les promoteurs faisaient miroiter aux élus (toujours !) des créations d’emplois. En réalité, les travailleurs des centrales viennent effectuer des "missions" et ne s’installent pas là.
A Bure c’est la même chose : le pseudo-laboratoire voit défiler des cadres, ingénieurs et autres directeurs sans que ceux-ci ne s’installent avec leur famille (pour preuve, les collèges du sud-meusien qui voient inexorablement leurs effectifs diminuer).

Il n’y a pas de fatalité à la désertification de la Meuse, il y a tant de possibles pour nos territoires !
Développer une économie réelle de proximité liée à nos ressources agricoles, penser localement et consommer localement : la Meuse exportatrice de yaourts, de salade, de lentilles... au lieu d’être vouée au rôle de premier département de France importateur de déchets nucléaires, c’est possible ! Production locale dans de nombreux domaines : agricole, artisanal, énergétique, touristique,.. . Il y a là un vrai gisement d’emplois.

La Meuse est un beau département. Plus que jamais il faut défendre une Meuse verte dessus ET dessous.