Sainte-Ménehould
Déchets radioactifs : L’ultimatum de Rocha
L’Union
Propos recueillis par Thomas Duprat
04/09/2009
Le chef d’entreprise et élu menace de délocaliser sa firme si le dossier du centre d’enfouissement revient sur le tapis.
Il était hors de lui, hier matin, l’entrepreneur et conseiller général Bernard Rocha, à la lecture de l’union. Il a tenu à faire une mise au point et mettre le maire de Sainte-Ménehould devant ses responsabilités.
L’union : Comment avez-vous réagi face à l’annonce du maire d’une éventuelle candidature de la commune au centre d’enfouissement des déchets ?
Bernard Rocha : « Je suis ulcéré que ce projet revienne une fois de plus sur la table. Il y a trois mois et avec la première remise du rapport d’étude de l’Andra, je pensais que la cause était entendue, que ce projet de centre d’enfouissement était définitivement plié.
Aujourd’hui, c’est reparti pour un tour. On parle de la mauvaise entente entre les élus mais il y en a qui cherchent vraiment à mettre de l’huile sur le feu. »
Que comptez-vous faire concrètement ?
« C’est très simple, si ce projet reprend du poil de la bête, je me tire de Sainte-Ménehould avec mon entreprise et mes employés. Ainsi, on pourra parler de perte de population brutale et de désertification du secteur.
Mais ce ne sera pas la faute à la conjoncture mais plutôt à une décision municipale et à un entêtement. En tant que chef d’entreprise, je refuse de laisser mes employés au contact de cette zone d’enfouissement de déchets.
Il y a de la place ailleurs, nous ferons nos bagages. Quand à Bertrand Courot, il est arrivé à la mairie avec une petite valise, il repartira de la même sorte lors des prochaines élections. »
Toucher à la forêt ou à des terrains agricoles, ce n’est pas envisageable pour vous ?
« Si ce centre d’enfouissement de déchets radioactifs ne présente que des avantages, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le construire au centre de Paris. Si c’était une si bonne opportunité que cela, croyez-moi que d’autres auraient déjà tiré la couverture à eux.
Et pour le territoire même, ce projet est grotesque. la seule plus-value de notre secteur est notre forêt. On voudrait foutre cela en l’air. On marche vraiment sur la tête. Et si on compte relancer l’économie avec cela, je souhaite bon courage au premier magistrat de Sainte-Ménehould. Mais beaucoup de personnes, moi y compris ne sont pas prêtes à se laisser faire. Nous ferons entendre notre voix contre cette déclaration qui constitue une faute majeure, à mon sens, pour un élu local et un président de communauté de communes. »