CLIS de BURE : nouveau président, opération séduction
CLIS de BURE : nouveau président, opération séduction
Le successeur de Christian Bataille, nouveau président du CLIS (Comité Local d’Information et de Suivi), par ailleurs conseiller général de la Meuse, serait-il un nouveau porte parole des opposants à l’enfouissement des déchets nucléaires ?
Dans un article de l’Est républicain de ce jour, suite à la séance plénière du CLIS qui s’est tenue hier à Bar-le-Duc, M. Canova se dévoile : homme de terrain, inquiet des avancées de l’Andra. Il demande contre-expertise et transparence : "il est temps d’avoir un avis scientifique en toute transparence". Selon lui, il faut faire une information scientifique compréhensible et "s’approprier le dossier autrement qu’à travers l’aspect économique".
Son objectif : que le CLIS devienne un lieu officiel de contre-pouvoir : "il faut qu’il faut qu’il y ait un contre-pouvoir aux expériences menées par l’ANDRA".
Surprenante pirouette et habile manipulation
Les déclarations de M. Canova ne s’apparentent-elles pas à un grand écart, dont le Conseil général du département est coutumier ? Rappelons qu’en 2006, les élus meusiens votaient à l’unanimité contre l’enfouissement en Meuse. Avril 2008, Christian Namy, son président, déclarait : "il faut assumer BURE", en livrant le sud-meusien aux prospectives, forages et annexation de l’ANDRA ?
Ces déclarations ne sont-elles pas une nouvelle forme de communication, avec l’appropriation des arguments de l’opposition, après des années de mise au ban, pour mieux la désamorcer ?
Y-a-t’il un lien avec le récent passage des deux sociologues du GSPR (Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive) payés par l’Andra, en mission d’investigation une semaine dans notre région le mois dernier ?
(A noter que le CDR55 et l’association des élus EODRA ont refusé de jouer les cobayes avec eux).
Le CDR55 tient à préciser que les missions du CLIS se limitent à l’information et au suivi. Le CLIS a été créé pour accompagner le chantier BURE et le mener à son terme.
Réversibilité et récupérabilité : on joue sur les mots
Tout est fait pour rassurer les populations, en les amenant progressivement sur le terrain unique de la "réversibilité", prochain hochet des débats parlementaires de 2015.
C’est ainsi que M. Canova souligne " c’est pour cela que la question de la réversibilité des déchets (!) est importante,(...). C’est aussi une demande des gens du secteur."
Que l’on ne s’y trompe pas, la prochaine étape, ce n’est pas "on enfouit ou non", c’est "on enfouit tout court".
Ce que veulent les gens, c’est qu’on puisse retirer les déchets enfouis, soit la récupérabilité des déchets nucléaires.
Précision importante : cela ne figure pas au programme de l’Andra.
Pour preuve : deux définitions que le nouveau président du CLIS devrait se faire un devoir de diffuser auprès de la population.
Selon l’AEN (Agence pour l’Energie nucléaire) - NEA (Nuclear Energy Agency)
Récupérabilité et réversibilité sont des concepts liés mais de natures différentes. L’un est technique, l’autre relève de la gestion :
– Le rapport NEA-3448 définit la “réversibilité” comme la possibilité de revenir sur une ou plusieurs étapes de la planification ou du développement d’un stockage géologique définitif, à quelque stade que ce soit.
– Le rapport NEA-3448 définit la “récupérabilité” comme la possibilité d’inverser l’action de mise en place des colis de déchets proprement dite et donc de les retirer (de les récupérer).
La réversibilité est juste un accompagnement technique du processus d’enfouir. Elle valide toutes les étapes de construction du site mais ne remet en rien en cause son but ultime, l’enfouissement irréversible, après la phase de remplissage de la poubelle nucléaire.
Le collectif sera vigilant quant à la nouvelle utilisation de ce CLIS, suivra de près les orientations données par son président
et rappelle :
- Tous les mercredis de 11h à 15h, action VIGIE 55 devant l’Hôtel du département pour exiger un référendum sur la question de BURE.
- Près de 45 000 électeurs meusiens et haut-marnais attendent l’organisation de celui-ci.
- Une demande de moratoire sur l’enfouissement a été relayée par 16 associations de Lorraine-Champagne Ardenne.