BURE : des habitants "sacrifiés" à leur insu... comme en 14 !!!
Selon le Fait du jour de l’Est Républicain du 9 janvier 2008, Christian Namy, président du Conseil général de la Meuse, a interpellé l’Etat lors de la cérémonie des voeux à Commercy. Selon lui, "La France le doit bien", et en vertu des bons et loyaux services rendus par le département à la nation, le gouvernement se devrait de maintenir en place les deux régiments meusiens et de pourvoir au poste de sous-préfet vacant.
Selon M. Namy toujours, les Meusiens ont fait leur devoir en étant "les seuls à accepter l’implantation de Bure", et en "s’étant toujours mis au service de la nation, comme il y a un siècle, lors de la Grande Guerre en versant plus de larmes et de sang que les autres". L’Etat aurait donc une grosse dette envers ce département.
Le marchandage continue donc, les parallèles douteux aussi. Hier, la Grande Guerre et Verdun ; aujourd’hui, Bure et les déchets atomiques. Hier, de la chair à canon à qui l’on n’avait pas demandé son avis, aujourd’hui la terre du sud-meusien et les nappes phréatiques environnantes vouées à la radioactivité, contaminant de nombreuses populations à leur insu.
Les collectifs tiennent à dénoncer quelques contre-vérités :
1 - Ce sont, seuls, une trentaine d’élus siégeant au Conseil général qui ont donné leur accord à Bure, engageant du coup 192 000 Meusiens. Sur un dossier d’une telle envergure, la représentativité électorale n’est plus du tout légitime.
2 - Sa conception du "Devoir" n’engage que M. Namy.
De très nombreux Meusiens refusent de se voir ainsi sacrifiés - à leur insu et sur l’autel d’enjeux industriels majeurs qui les dépassent-, sans consultation, sans débat de fond sur le projet.
50 000 électeurs meusiens et haut-marnais attendent toujours, par voie de pétition, deux référendum départementaux sur la question de BURE.
3 - Ce "sacrifice pour la nation" se joue depuis 1994 à coup de pressions et de persuasion financières, au-delà de toute considération éthique, ce qui enlève beaucoup de panache à celui-ci !
4 - Les déchets nucléaires et leur radioactivité ne s’arrêtent pas aux frontières de la Meuse. La Haute-Marne est fortement impliquée dans le processus, par la voie financière et une fois encore à l’insu de ses habitants. Les deux régions Lorraine et Champagne-Ardenne ont aussi leur part d’engagement dans le dossier.
Bure n’est en aucun cas une solution pour les déchets nucléaires. Faire porter aux Meusiens la responsabilité de ce qui s’y prépare, et la carte du "nucléaire propre et exportable", contre le maintien de deux régiments sur leur territoire, tient plus de l’escroquerie que d’un véritable engagement pour la défense de leurs intérêts.
Déchets nucléaires : surtout ne pas enfouir, arrêter d’en produire.