BURE et déchets nucléaires : la propriété privée balayée
BURE et déchets nucléaires : la propriété privée balayée
L’arrêté préfectoral qui autorise l’Andra à aller n’importe où, est la négation totale des droits des habitants de la région de Bure.
Le CDR 55/BURE Stop, les Habitants vigilants du canton de Gondrecourt le Château
estiment que l’arrêté préfectoral* pris le 23 mars 2010 autorisant l’ANDRA à toutes investigations, avec le concours de la force publique [1] , est un véritable passage en force pour l’enfouissement des déchets nucléaires les plus dangereux.
Les habitants des 4 communes de la ZIRA [2] établie fin décembre 2009 n’ont donc plus aucun droit sur leur propriété. [3]
C’est ainsi qu’avance le nucléaire : creuser d’abord, discuter plus tard.
Soutien indéfectible de l’Etat et piétinement des droits des citoyens.
Rappelons pourtant que le projet d’enfouir pose toujours autant de questionnements et d’oppositions :
- Le Maire de Bonnet, l’un des 4 villages concernés par la ZIRA, M. Remmelé, a établi une délibération des communes, le 20/01/2010, contre tout stockage de déchets nucléaires, en vertu du Principe de Précaution. Il a reçu l’arrêté préfectoral comme les autres communes.
Il lui aurait été répondu par ailleurs que le débat public de 2013 suffirait pour exprimer toutes les inquiétudes.
- Le CLIS de Bure avait demandé un délai supplémentaire pour rendre son avis. Il venait de lancer un appel d’étude de contre-expertise des travaux de l’Andra. A quoi sert-il alors ?
- Les populations locales et régionales n’ont jamais été consultées sur ce projet qui les concerne dans leur vie quotidienne et conditionne leur avenir :
45 000 électeurs meusiens et haut-marnais demandent en vain un référendum sur BURE à leurs conseils généraux.
- L’opposition à l’enfouissement nucléaire est récurrente depuis les années 1980 et a donné lieu à de nombreuses manifestations sur tout le territoire français. Pourtant celle-ci n’a jamais été reconnue par aucun gouvernement. Le débat Public en 2005, préalable à la loi sur la gestion des déchets nucléaires de 2006, concluait sur la nécessité de ne pas enfouir mais de laisser l’option de stockage de surface pérenne. Il n’en a rien été retenu.
Il faut rappeler aussi que le projet d’enfouissement recèle des zones d’ombre qui n’ont jamais encore exposées aux maires et aux populations :
- l’Andra fait état de Zones Intermédiaires de Surface : zone d’entreposage de longue durée des déchets atomiques en attente de refroidissement ? Quelles surfaces, quels dangers ? Quel statut ?
- Le problème des transports nucléaires dans cette région non nucléarisée reste entier.
- Les déchets FAVL cherchent toujours commune preneuse et risquent bien de trouver asile en Lorraine/Champagne-Ardenne, dont on a décidé en haut lieu et de façon arbitraire qu’elles pourraient devenir la poubelle atomique de la France !
Sortir du nucléaire et de ses déchets : une véritable urgence !
ANNEXE : L’arrêté préfectoral
[1] Article 3 de l’arrêté
[2] ZIRA : Zone d’Investigation et de Reconnaissance Approfondie
[3] L’Andra a demandé la "permission pour ses agents et ceux des entreprises qu’elle aura accréditées, de pénétrer dans les propriété publiques et privées situées dans une zone de prospection délimitée, afin d’acquérir certaines données scientifiques sur le terrain"