Le président du conseil général de la Meuse, Christian Namy, réclame 20 millions d’euros annuels supplémentaires alors que le département touche déjà 30 millions à titre compensatoire pour BURE et ses déchets nucléaires.

Selon l’Est républicain du 6/05/2010 Christian Namy a déclaré : « Pour Bure, La Zira est actée. Parfait. Maintenant il faut avancer. Une réévaluation des fonds accordés au GIP doit s’inscrire dans le temps ... Il faut donc faire évoluer la loi pour parvenir à 50 millions pour la Meuse, 30 millions pour la Haute-Marne ».

Cette posture de "maquignonnage" est immorale.
Christian Namy négocie tout seul et sans état d’âme un département, son patrimoine, son sous-sol, ses terres et... ses habitants.
Sans qu’il n’y ait jamais eu, en 16 ans, aucune consultation des principaux intéressés. A rappeler que 45 000 électeurs meusiens et haut-marnais demandent, par voie de pétition, un référendum sur la question de l’enfouissement nucléaire sous leur pied, à leurs conseils généraux respectifs depuis 2005. Sans réponse.

Le président du conseil général sait pourtant qu’il sacrifie la Meuse et que le projet Bure n’est et ne sera pas porteur.
La meilleure preuve ?
Dans les 32 pages du magazine "Meuse 55" d’avril du Conseil Général de la Meuse qui vient de sortir, les mots de Bure, stockage, enfouissement, déchets nucléaires, Andra, etc. n’apparaissent pas une seule fois.
Seule allusion à Bure : le GIP cité 2 fois. Sauf que... qui sait que derrière ce sigle se cache l’organisme chargé de distribuer l’argent de Bure ?
Par contre on y trouve des photos d’éoliennes, de grenouilles, de chevreuils, un hommage à la belle nature meusienne.
On y parle de "Biodiversité, un capital à préserver", "L’avenir en vert", " transports éco-responsables", "de renforcer la biodiversité", "d’emplois durables", ...

Un lecteur qui ne connaît pas le projet de Bure ne peut en aucun cas s’imaginer que la Meuse va devenir la poubelle atomique de la France.
Propre et irréprochable au dessus - contaminant et dangereux en dessous : telle est la politique de communication engagée depuis 2006 par le département sous la pression de l’Etat.

Alors que les premiers camions-vibrateurs commencent dès lundi prochain leur campagne d’annexion des 4 villages du sud meusien de la ZIRA,
le collectif s’indigne de ces méthodes qui engage toujours plus la Meuse dans un piège irréversible.


ANNEXE / ARTICLE EST REPUBLICAIN - mercredi 5 mai 2010

La rentrée de Namy

Profitant d’une pause opérationnelle, le président du conseil général s’est fixé des objectifs stratégiques.« J’ai un peu dégusté », dit-il avec un fatalisme sobre pour évoquer son opération. Un pack de glace posé sur le genou, les béquilles « oubliées » dans un coin de son bureau, Christian Namy évoque les aspects positifs de cette pause contrainte et forcée de trois semaines : « Un peu moins de terrain, un peu moins d’opérationnel, cela donne du temps pour réfléchir. À envisager des stratégies. À fixer des objectifs ».

Bure : la Meuse d’abord
Premier point : Bure. « La Zira est actée. Parfait. Maintenant il faut avancer ». Traduction : la Zira est dans la Meuse qui est plus « donnante » que la Haute-Marne.
Elle doit donc être mieux lotie. La formule est élégante : « Une réévaluation des fonds accordés au GIP doit s’inscrire dans le temps ».
Et pour cause : les 30 millions de dotation constituent un maximum fixé par la loi. « Il faut donc faire évoluer la loi pour parvenir à 50 millions pour la Meuse, 30 millions pour la Haute- Marne ».

Le GIP et les dotations
Autre problème lié aux fonds du GIP, la différence de traitement entre les communes ! « Aujourd’hui, 15 communes (3.886 habitants) dans la zone des 10 km autour de Bure touchent 409 € par habitant. Sans condition aucune. À plus ou moins un kilomètre, selon qu’une commune est incluse ou hors de cette zone, elle peut toucher 20 € ou 409 €. Soit un écart de 1 à 20.

Ces effets de seuil sont ingérables. » Là aussi, Christian Namy souhaite que la loi évolue.

La fiscalité locale
Réduction des dépenses tous azimuts, 5 millions de dettes remboursés par anticipation : Christian Namy a fait voter un budget équilibré, sans provocation mais pas sans inquiétude : « Le poids du social est important sur des critères que nous ne maîtrisons pas. Et ce, dans une conjoncture difficile. L’État doit compenser.Il doit déjà 3 milliards d’euros à l’ensemble des conseils généraux ».Pour ce faire, Christian Namy et six autres présidents de départements (2 de la majorité, 5 de gauche) ont décidé de faire un groupe de lobbying auprès des parlementaires. « Si cela ne suffit pas, nous saisirons le conseil constitutionnel », prévient Christian Namy.

Pascal BAUDOIN