BURE : on veut rassurer à tout prix
Le directeur scientifique de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs Patrick Landais, chercheur primé pour ses travaux sur les problèmes environnementaux en 2006, s’exprime sur les travaux mené par l’Andra.
Dans l’Est républicain du 23/09/2010, à la suite de questionnements posés par Monique Sené (GSIEN), sur le manque de données de l’Andra, il dit que : " ... l’Andra fait de belles choses.", estime que l’Agence mène toutes les investigations possibles, en partenariat avec divers organismes, au niveau international.
Il conclut : "L’expérimentation in situ nous permet de plus en plus de passer de la constatation à la démonstration".

Il oublie juste un petit détail : l’enfouissement définitif à Bure des déchets nucléaires les plus dangereux est décidé depuis longtemps, voire toujours.
L’Andra ne fait que préparer celui-ci, sans tenir compte des multiples questionnements scientifiques, problèmes éthiques et oppositions que le concept soulève.

Et comment faire confiance à un unique maître d’oeuvre qui travaille depuis toujours sans contre-expertise indépendante, quoi qu’en dise M. Landais ?
Trouver... avant de chercher. Déjà en 2005, l’Andra annonçait des résultats positifs pour un enfouissement en 2025 à Bure, avant même que les orientations définies par le loi de gestion de 2006 ne la missionne pour y travailler.

Modéliser un enfouissement nucléaire est irréalisable. Parce que la radioactivité est incontrôlable, dangereuse sur des laps de temps qui dépasse l’échelle humaine.
Il faut cesser d’idéaliser la mission de l’Andra. En réalité, son objectif est très terre à terre : glisser "la poussière sous le tapis" le plus longtemps possible, avant qu’elle ne revienne inévitablement à la surface.
Repoussé, le problème restera entier, transmis à des générations futures qui n’ont rien demandé.

Rappelons enfin que l’action de l’ANDRA relève aussi (surtout ?) des sciences... humaines, autrement dit de la sociologie.
Trouver une région susceptible de devenir la poubelle radioactive du pays, convaincre ses élus, apporter des finances persuasives, passer au-dessus de l’opinion des habitants, et enfin colporter partout dans le monde que le nucléaire est propre et pérenne...

Pour BURESTOP 55 / CDR55, le déchet nucléaire ne peut continuer à être ainsi banalisé : avant de décider de choix de "gestion" des volumes existants, il faut cesser d’en produire.