14.01.2011

Le devenir des matières radioactives en question et l’alternative des énergies renouvelables.

La projection du documentaire « Déchets, le cauchemar du nucléaire », produit par Arte France, réalisé par Éric Guéret après une enquête de huit mois menée en France, aux Etats-Unis et en Russie avec Laure Noualhat, journaliste à Libération, ouvre le débat.

Dans la chronique : « Comprendre le monde », le 13 octobre 2009, le film retrace « le circuit méconnu et souvent opaque des déchets radioactifs générés par l’industrie nucléaire. Outre les révélations sur l’uranium de retraitement d’EDF stocké en Russie..., l’enquête plonge aussi dans les racines de l’histoire du nucléaire, militaire puis civil, et montre ses conséquences encore sensibles sur certains sites américains ou russes, en s’appuyant sur l’expertise de la CRIIAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité).

Usine COGEMA de La Hague (photo extraite du film)

Outre les nuisances des usines de retraitement telle La Hague qui « rejette directement et légalement ses déchets dans la mer », on apprend que « certains rebuts radioactifs français, loin d’être recyclés, sont stockés en Russie. » « Nos déchets nucléaires sont cachés en Sibérie ! » C’est un constat qui est dévoilé. Les populations ne sont pas informées. Le film dénonce « Le culte du secret ...inscrit dans les gènes de l’industrie nucléaire. et le mutisme qui entoure la gestion des déchets... »

Stokage des déchets en Sibérie vue aérienne ; Photo extraite du Film documentaire

Eric Guéret et Laure Noualhat ont voulu « ... faire un film sur quelque chose qui ne se voit pas, qui ne s’entend pas et pour laquelle on manque d’information. » Une révélation qui veut briser la loi du silence : « Le vrai bilan, dit Éric Guéret, c’est que 90% de l’uranium appauvri que l’on envoie en Sibérie n’est pas réutilisable et reste stocké là-bas à ciel ouvert. Légalement... il est interdit d’importer et d’exporter des déchets nucléaires... en évitant d’utiliser le terme de « déchet » et lui privilégiant celui de « recyclage », la France sous-traite à la Russie le stockage de déchets qui sont censés être ensuite réutilisés, mais ne le sont pas. Officiellement, près de 100% des rebuts produits par l’atome civil sont recyclables. En fait, une proportion importante de matière fissile encombre la filière électronucléaire qui ne sait qu’en faire. »

Si l’on pose la question qui préoccupe le plus les citoyens : « Quels sont concrètement les risques pour les populations, la faune et la flore de la présence de ce stock ? Est-ce qu’on a une idée des effets à court et long termes ? Combien de personnes sont concernées ? »
Laure Noualhat* ne peux que répondre : « Aucune étude n’est menée ou n’a été menée à ce jour. Dans la région de Tomsk, (lieu du stokage en Sibérie) on compte à peu près 600 000 personnes...! »

Voici la réponse d’Areva sur l’exportation des déchets nucléaire : « Si ces rebuts radioactifs français sont stockés en Russie, c’est parce que la France ne dispose pas pour l’instant du procédé d’ultracentrifugation »

Les hauts responsables appellent à la confiance, attendant de l’avenir une solution définitive, la plus moderne proposée : l’enfouissement ! « Il faut un débat sur la sécurité nucléaire » dit Corinne Lepage, Cap 21 « La remise en cause par Areva et EDF de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) est triplement inquiétante. Elle traduit d’abord le manque de confiance des industriels du nucléaire dans leur propre technique. »

Les perspectives en sont vertigineuses, 6000 générations seront sous la menace de ces stocks pour 200 000 ans. « ... délirant » dit Hubert Reeves c’est « hypothéquer l’avenir ».

« l’obligation de subir nous donne le droit de savoir ! » Ce cri d’alerte est la citation de Jean Rostand choisie par La Gazette Nucléaire. Les décisions globales sont prises par les "Corps de Mines". Pour tout ce qui concerne la santé publique et l’avenir de l’humanité, ce sont des décideurs économiques qui en appellent à "la confiance" des populations.

Tour de refroidissement de l’usine de Golfech, près de Toulouse, 11/2009(Régis Duvignau/Reuters)

« C’est ... un mensonge par ommission suggère Laure Noualhat ...mises bout à bout ces choses révèlent une grande difficulté del’industrie nucléaire en général : la gestion de ses déchets. »

Des millions de personnes se posent des questions pour préserver leur droit à l’information, grande est la pression militante et démocratique. « au cours de notre enquête nous avons constaté une nette incompatibilité entre le nucléaire et l’exercice de la démocratie » et cette insécurité incite à se réorienter vers des pratiques plus respectueuses de la vie.

Simon COSSUS, responsable Enercoop-Languedoc-Roussillon a été accueilli à Vieussan, au Moulin de Graïs, un des premiers projets de restauration « bioclimatique » mené avec les conseils et l’aide de l’ADEME.

« Enercoop propose une alternative, l’énergie citoyenne, 100% renouvelable et revendique la pertinence du modèle coopératif d’intérêt collectif appliqué à l’énergie. » Plus de 5 000 consommateurs sont séduits par cette approche écologique et solidaire.

Au bilan de la soirée, c’est le rapport entre le nucléaire et la démocratie qui est au centre du débat mais aussi la prise en compte éco-citoyenne de notre mode de vie sur la planète Terre.

* Pour ce reportage et le montage vidéo les images et commentaires extraits du film ont été autorisés par Laure Noualhat

une réunion d’information sur Enercoop LR aura lieu jeudi 20 janvier à 19h30 dans les locaux de Mobileco 371 Avenue du Marché Gare ZAC de Tournezy 34070 MONTPELLIER.

Une projection débat est organisée le mardi 25 janvier 20h à la fac de sciences (maison des étudiants, bât.34) "Brenilis la centrale qui ne voulait pas s’éteindre."

Portfolio

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