Poubelle nucléaire de BURE, la croisade des opportunistes ?

Arsène Lux, maire UMP de Verdun et conseiller général, vient d’adresser une lettre ouverte à Christian Namy, président du Conseil général de la Meuse, où il appellerait à résister contre la "poubelle nucléaire" de BURE. Ce courrier fait suite au refus d’introduire un amendement sur la "réversibilité", lors de l’avis positif récent du Conseil général de la Meuse sur le renouvellement de l’autorisation du laboratoire de l’Andra à Bure dans le cadre de la procédure d’enquête publique.

Le Collectif BURESTOP 55 met en garde : attention aux sirènes !

Après 17 ans de ballets effarouchés autour d’ " un labo géologique mais jamais de déchets nucléaires " ;
de marginalisation systématique de toute opposition ;
de refus de tout processus de consultation des habitants ;
et, il faut le dire, pas loin de 200 millions d’euros déjà déversés sans autre contrepartie que le silence des décideurs politiques,
clamer qu’il faut résister à la poubelle nucléaire est risible...
... de la part d’un maire, conseiller général et autrefois député de la Meuse, Arsène Lux, qui se réveille sporadiquement sur la question (n’hésitant pas à pratiquer le grand écart intellectuel, lorsqu’il condamne en réunion publique l’enfouissement des déchets radioactifs en soutenant l’industrie nucléaire génératrice de ces mêmes déchets).
Pour créer le buzz... politicien, avant de se lancer à l’assaut du Conseil général et de son rival ?

Une pièce de boulevard dont on connaît déjà tous les acteurs ?

Christian Namy, interpellé, rappelle la motion du Conseil général en 2006 qui, sans complexe, disait non à l’enfouissement mais oui à la poursuite de la recherche. Il n’en est pas à une contradiction près.
Le Conseil général se réfugie derrière les débats publics à venir, lisses et sans effet sur l’Histoire, bien commodes pour refuser la demande de référendum local à des milliers d’électeurs meusiens.
La "réversibilité" fait office de chiffon rouge, agité pour détourner les regards et les esprits, pendant que l’Andra, après la phase BURE, prépare la poubelle atomique.
Quelques conseillers généraux se la jouent opposants, font le jeu de la "réversibilité", ce qui leur suffit.
Les élus locaux qui n’ont fait qu’accompagner depuis 1994 la colonisation nucléaire du département, comme un seul homme ou presque, se succèdent. Ils n’auront jamais le courage de représenter l’immense majorité de leurs électeurs, de défendre leur territoire avec fierté.

Le Collectif BURESTOP 55 appelle à résister à la poubelle à BURE, sur des raisons inchangées depuis 17 ans. Refuser l’enfouissement nucléaire, bombe à retardement pour nos descendants ; refuser la poubelle nucléaire qui n’est pas encore creusée ; refuser les pièges tendus à venir : pseudo réversibilité, pseudo débat public à venir en 2012/2013 et enfin refuser la mort programmée d’un département qui a tellement d’atouts à ne pas gâcher.


ANNEXES : ARTICLES Est Républicain / 26/01/2011

Verdun : Lux en croisade contre la "poubelle" de Bure
Les déchets nucléaires viennent de s’inviter bruyamment dans la campagne des cantonales de la Meuse. Au cœur de la polémique, le laboratoire Andra de Bure. Dans une lettre ouverte, Arsène Lux (UMP) appelle à résister contre l’implantation d’une « poubelle nucléaire ». Du pain béni pour les écologistes. Un pied de nez à la majorité centre-droit du conseil général mais aussi au gouvernement.

Le courrier au vitriol envoyé par le maire de Verdun au président du conseil général de la Meuse, Christian Namy, est une déclaration de guerre contre son rival mais surtout contre le laboratoire de l’Andra qu’il qualifie de « poubelle nucléaire ». Le déclenchement de ce « combat essentiel car il concerne les générations futures » selon Arsène Lux, trouve son origine dans un vote du conseil général de la Meuse jeudi dernier. Les élus meusiens devaient donner un avis sur le renouvellement de l’autorisation du laboratoire de l’Andra à Bure dans le cadre de la procédure d’enquête publique. Arsène Lux qui siège dans un groupe d’indépendants et les élus socialistes avaient demandé l’ajout à la délibération d’un amendement sur la réversibilité. Il a été refusé et aucun mot évoquant la problématique de la récupération des déchets afin de pouvoir les retraiter en cas de progrès techniques n’apparaît dans le texte adopté.

Arsène Lux a donc décidé de dénoncer l’attitude de Christian Namy et de sa majorité. « En refusant cet amendement, vous avez accepté et validé le principe de l’enfouissement inscrit dans la loi de 2006 », écrit Arsène Lux. « Cette décision autorise de fait la création d’une poubelle nucléaire à Bure à court terme puisque la loi prévoit la mise en service du centre d’enfouissement dès 2025 ». À ses yeux, il était en effet nécessaire de rappeler par vote l’opposition de la Meuse à voir Bure devenir un centre d’enfouissement. « En 2006, nous avions adopté une motion l’expliquant mais la loi ne l’a pas reprise. Donc il est aujourd’hui nécessaire de rappeler notre opposition à la poubelle. », insiste Arsène Lux. Il dénonce durement « le reniement de la position » de Christian Namy et de ses collègues, ce qui « constitue une véritable trahison à l’égard de la population meusienne, actuelle et future. Face à cette trahison condamnable qui insulte l’avenir en agressant notre jeunesse d’aujourd’hui et demain, il n’est plus d’autre solution que d’en appeler à l’opinion et à la mobilisation publiques. »

Selon Arsène Lux, le sujet doit être au cœur de la campagne des cantonales de mars. « Après les élections, il faudra un débat sur le sujet dans la nouvelle assemblée », estime Arsène Lux. Et si les élections ne suffisent pas à « sanctionner tout candidat favorable à la poubelle nucléaire », il compte bien mobiliser la population. Et pour justifier cette bataille, il s’appuie sur l’histoire : « En tant que conseiller général de Verdun, terre de résistance s’il en est, je prendrai toute ma part au combat à venir à la participation duquel j’appelle chaque Meusien, chaque Lorrain. C’est le combat moral qui incombe aux responsables d’aujourd’hui pour préserver l’avenir ». Une approche qui bouscule les lignes dans la Meuse.(Sébastien GEORGES)

Christian Namy conteste

Verdun. Le président du conseil général, dont le mandat de conseiller général est renouvelable en mars comme celui d’Arsène Lux, conteste formellement l’analyse du maire de Verdun, la nature et la forme des propos que ce dernier lui a adressés. Il dénonce « une outrance inversement proportionnelle à la pertinence et à l’honnêteté des accusations qu’il profère » et regrette « qu’Arsène Lux puisse instrumentaliser les craintes et la vigilance nécessaire des Meusiens et de ses élus dans un but électoral. »

Selon Christian Namy, « la motion adoptée par la majorité du conseil général de la Meuse ne remet pas en cause les préoccupations sur la réversibilité. Nous lui avons proposé de faire un texte avec un amendement reprenant notre vote de 2006. Il ne l’a pas souhaité car il veut que ce soit son texte. Or, notre motion de l’époque est toujours valable et la question qui nous a été posée ne concernait pas l’enfouissement mais la recherche. Nous avons dit oui à la poursuite de la recherche. Arsène Lux fait de la polémique car c’est la chose qui l’intéresse ».

Selon le président du conseil général de la Meuse, il y a l’obligation d’une nouvelle loi sur la question de la réversibilité en préalable à toute autorisation de stockage. Christian Namy rappelle également qu’un débat public local et un vote du parlement sont programmés de 2013 à 2015. Surtout, il évoque le débat scientifique sur la réversibilité : « La réversibilité éternelle est une hypothèse de plus en plus contestée compte tenu des risques objectifs qu’elle représente pour les populations et l’environnement ». Des analyses qui ne manqueront pas d’animer les discussions déjà passionnées. S.G.