« Non, non, l’Andra ; ton pognon, on n’en veut pas ». À gauche, devant la mairie de Gondrecourt-le-Château, une trentaine d’opposants à Bure. À droite, les représentants des communes de la Codecom du Val-d’Ornois venus voter un budget équilibré… grâce aux subventions de l’Andra. Face à face...

« Non, non, l’Andra ; ton pognon, on n’en veut pas ». À gauche, devant la mairie de Gondrecourt-le-Château, une trentaine d’opposants à Bure.

À droite, les représentants des communes de la Codecom du Val-d’Ornois venus voter un budget équilibré… grâce aux subventions de l’Andra.

Face à face. Chacun son trottoir. Il est 19 h. La réunion devait commencer à 18 h 30…

« La Codecom, c’est un espace de démocratie », explique Claude Kaiser, maire de Ménil-la-Horgne, membre de l’association des élus anti-Bure. « Or, ici, la démocratie est bafouée. La gestion des fonds de l’Andra est une grande première dans l’Histoire. On distribue du pognon avant que le projet n’existe. Aujourd’hui, il n’y a pas de nuisances à Bure. Les subventions de l’Andra ne correspondent pas à des compensations. C’est une corruption institutionnalisée. Ce soir, cette Codecom va valider un budget équilibré par 548.000 € de subventions, des fonds d’accompagnement. Et c’est sans compter sur les 400 € par habitant que touchent les petites communes ».

Un authentique dialogue de sourds

Une relance dans le porte-voix : « Non, non, l’Andra ; ton pognon, on n’en veut pas ». Et Claude Kayser reprend l’argumentaire. « Quelque 40.000 Meusiens veulent un référendum. Pas un débat qui sera presque insolite. Car, ici, plus rien ne se réalise sans l’argent du nucléaire. Cette démocratie, nous l’exigeons ». C’est dit.

Le dialogue qui s’installe entre les pragmatiques et les dogmatiques vire à la surdité.

Sur le trottoir d’en face, élus et représentants s’impatientent. Il est 19 h 30 quand les gendarmes arrivent en force.

La presse est là. Donc, habilement, l’option de déloger quelques « antis » qui bloquent l’accès à l’arrière du bâtiment est retenue. À l’abri des objectifs. Et c’est finalement sous les applaudissements narquois des manifestants qu’une poignée d’élus franchit la porte entre les gendarmes.

Le maire d’Amanty a ouvert le bal en quittant les lieux. Daniel Lhuillier a suivi, enfourchant son vélo, refusant l’usage de la force.

À 20 h 10, un bon tiers des élus avait déjà déserté les lieux.

Bref, le show n’a pas été très chaud. Tant mieux.