2011 - Le Clis dit oui au labo, les opposant.es s’opposent
22/04/2011
Réunis en assemblée générale, les membres du Comité local d’information et de suivi du laboratoire de l’Andra ont donné leur accord à la demande de poursuite d’exploitation du laboratoire de recherche, à Bure...
Réunis en assemblée générale, les membres du Comité local d’information et de suivi du laboratoire de l’Andra ont donné leur accord à la demande de poursuite d’exploitation du laboratoire de recherche, à Bure.
Cette décision prise par une grande majorité a cependant suscité de nombreuses prises de parole et constitué le principal débat de cette assemblée générale. Avec une question de l’un des participants que beaucoup se posent : « A quoi sert véritablement cette prise de position ? Que l’on vote pour ou contre, de toute façon, cela continue ». Un fatalisme que l’on retrouve dans la difficulté de réunir le quorum.
Les opposants au laboratoire et surtout à la perspective de stockage des déchets nucléaires ont répété leurs arguments pour refuser la poursuite des travaux qui vont « amener à un stockage irréversible de déchets nucléaire dans notre terre » et à la « pollution de notre pays ». Les partisans du laboratoire ont défendu le fait que dire oui au laboratoire, ce n’est pas dire oui sans condition au stockage de déchets.
Réversibilité et calendrier
La question de la réversibilité a été au cœur des interrogations, certains la jugeant indispensable alors que d’autres, résignés, estiment que c’est de la poudre aux yeux.
Autre sujet débattu, le calendrier que beaucoup jugent trop court. Roland Corrier, qui a voté contre alors que Daniel Lhuillier s’abstenait, a souligné « l’incohérence entre les délais et les dates ». Présent dans la salle, l’Andra a rappelé que la demande de prolongation de l’exploitation du laboratoire s’appuyait sur la volonté « d’avoir un outil pérenne de recherche. Au-delà de 2015, on fera de la recherche innovation ».
Les débats menés par Jean-Louis Canova, le président du Clis, ont été passionnés mais calmes. La présence de gendarmes à l’extérieur de la salle Jean-Barbier, de Ligny-en-Barrois, s’est avérée inutile car aucun manifestant hostile à l’Andra ne s’est présenté. Avant le vote, le vice-président, Roland Fernbach, a estimé que dire non, c’était perdre « une chance que l’on nous entende ».
L’avis adopté est motivé par des propositions ajoutées parfois au fil de la discussion : la recherche doit se faire « dans le respect de l’environnement et de la population à long terme », la possibilité de demander « des délais supplémentaires pour la finalisation des recherches », la « mise à disposition dans le laboratoire de niches dédiées à des expérimentations réalisées par des organismes extérieurs, indépendants de l’Andra ».
Le budget de 2010 n’a pas été équilibré en raison notamment du financement de l’étude menée par l’IEER (127.000 € sur deux ans dont les deux tiers en 2010). Mais les finances du Clis ne sont pas pour autant en péril car il dispose justement de réserves pour assumer le coût de telles opérations.
Pour 2011, le Clis souhaite se faire mieux connaître et sensibiliser davantage le grand public à son action, notamment en communiquant sur le travail réalisé pour son compte par l’IEER et par le biais de contacts avec les médias nationaux.
Des déplacements dans des laboratoires étrangers, des rencontres avec des représentants du Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire et de la commission nationale d’évaluation seront organisés ainsi que des réunions publiques. Pour le Clis, l’idée est de lutter contre « l’indifférence générale » autour du projet.
S.G.