Déchets nucléaires : une gestion sidérante, la preuve par Soulaines (Aube)
COMMUNIQUE
9 novembre 2006
- Une loi "déchets nucléaires" illégitime a été votée cet été : les parlementaires présents pour débattre d’une loi aussi grave étaient si peu nombreux qu’ils représentaient à peine 3% des députés-sénateurs !
- Cette loi programme la contamination du sous-sol par enfouissement des pires déchets radioactifs
- et bien d’autres types de déchets nucléaires attendent depuis des décennies une solution... impossible > qui va recevoir ces futures poubelles à tritium, à graphite, à radium... ?
ANDRA-Soulaines (Aube) : LES SURPRISES DE LA PREMIERE ETUDE INDEPENDANTE
- Aboutissement d’une longue procédure
- L’Andra et le ministère n’ayant jamais répondu de manière sérieuse aux questionnements, demande de financement d’une étude indépendante a été formulée voici quelques années au Conseil Régional de Champagne-Ardenne > 2 refus
- Nouvelle demande au même Conseil Régional suite au changement de majorité > acceptation de financer à 100 %, soit près de 5000 euros
- Malgré toutes les publicités sur sa transparence, Andra a fait payer au Cedra plus de 600 euros pour fournir un exemplaire du dossier de l’enquête publique, dossiers destinés à la poubelle puisque enquête close à cette époque
Les enseignements les plus importants de cette étude, réalisée par la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) :
- Une malhonnêté inacceptable : à la fin des annnées 1980, afin de faire accepter son projet de dépôt nucléaire aux populations et aux élus locaux de la région de Soulaines, Andra affirmait qu’il n’y aurait pas de rejets radioactifs, donc pas d’autorisation à demander > on sait à présent QUE DES L’OUVERTURE du Centre Andra, et ça ne cesse depuis, les rejets radioactifs dans l’atmosphère sont réguliers, de même que dans les eaux...
- Un contenu des plus flous : l’inventaire des éléments stockés à Andra-Soulaines (et leur volume) n’est manifestement pas complet > si l’on ne sait ce que contient exactement ce dépôt, comment calculer son véritable impact sanitaire sur les populations (et les employés du site) ? De plus, l’arrêté d’autorisation de rejet, validé tout récemment par l’Etat ( ! ) fait l’impasse sur un certain nombre de contrôles pourtant nécessaires pour un tel site...
- L’impact sanitaire sur les populations : s’il est à présent très clair que le Centre émet des rejets radioactifs, un certain nombre de "principes" qui limiteraient les rejets (et donc les risques sanitaires) ne sont pas appliqués. De plus les calculs "de dose" posent questions, d’autant que les transports routiers de ces déchets vers le site (100 % par la route) ne sont pas pris en compte alors qu’ils émettent eux aussi des rayonnements...
CONCLUSIONS :
- au vu de ces premières découvertes, le dossier Andra-Soulaines mérite d’être approfondi ; la région Champagne-Ardenne a donné un premier accord de financement, tant pour une analyse plus poussée des documents que pour une campagne d’analyse d’échantillons sur le terrain.
- confiance : au vu des révélations issues de ce rapport, de nombreuses questions se posent sur la santé des populations riveraines de Soulaines mais également sur ce qu’il faut penser de la gestion, dans sa globalité, de tous les déchets issus du nucléaire ; gestion par l’exploitant ANDRA ainsi que par les pouvoirs publics
- Bure : comment croire les promesses lénifiantes, "laboratoire", "réversibilité", "étanchéité du site d’enfouissement"...
Publié le
27 février 2008
- Mis à jour le
9 juin 2024