L’Etat vient de jouer au Père Noël, qui, avec l’argent public se permet d’acheter le silence de la Meuse et de la Haute-Marne. Le silence sur un projet de gigantesque poubelle nucléaire souterraine vouée à condamner à court terme ces deux départements. Tout cela au service du tout puissant monopole industriel du nucléaire.

D’après l’Est Républicain de ce jour, le Conseil général de la Meuse annonce que non seulement quinze communes autour de Bure pourraient percevoir 400 euros par habitants et par an mais aussi que les fonds du GIP passent de 9 à 20 millions d’euros annuels ! On attend de savoir quels seront les résultats à la loterie pour le département voisin de la Haute-Marne, mais on imagine sans peine que le même dispositif grossier est prévu par le gouvernement.

De telles sommes parlent d’elles-mêmes. Elles sont à la mesure de l’enjeu considérable qui se joue à BURE. Attend-on en contrepartie que les habitants des 15 communes concernées se taisent sur la mort programmée de leur lieu de vie, sur la dévalorisation de leurs biens, se taisent aussi au passage des camions radioactifs devant leur maison ? Attend-on que les habitants de ces deux départements se contentent d’empocher sagement la manne financière et ferment les yeux sur ce qui se prépare, soit la contamination programmée et incontrôlable de territoires entiers ?
Tout a été prévu depuis longtemps, à grands frais d’études sociologiques et de communication.
Ce printemps a vu fleurir un nombre considérable d’éoliennes en Meuse et de dispositifs liés à la promotion des énergies renouvelables, par exemple des prêts aux particuliers à taux zéro, "dans le cadre de l’accompagnement économique du laboratoire de Bure". Mais pourquoi en Meuse/Haute-Marne seulement, pourquoi pas sur tout le territoire français, dans le cadre d’un programme énergétique conçu autrement qu’au service du nucléaire ?

Propre au-dessus et irradié en dessous, l’illusion pourra-t-elle tenir longtemps ?
Les collectifs dénoncent et refusent ces méthodes légalisées et humiliantes de corruption, qui ont pour unique but de faire passer en force un projet rejeté partout ailleurs en France, en contradiction flagrante avec les conclusions du débat public de 2005.
Plus de 50 000 électeurs meusiens et haut-marnais attendent toujours l’organisation d’un référendum sur la question.
Dans la proche période électorale les différents candidats seront interpellés sur ces méthodes inacceptables.