PARIS ”” Electricité de France (EDF) souhaiterait assurer la construction du projet de stockage profond des déchets nucléaires prévu dans la Meuse, car le groupe public s’inquiète de son coût, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier, confirmant une information des Echos.

Le coût de ce projet, mené par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), était jusqu’à présent évalué à 15 milliards d’euros.

Mais le chiffre de 35 milliards a été avancé dans le cadre d’un groupe de travail chargé de réévaluer le coût du projet au vu des nouvelles normes de sûreté, a indiqué la même source.

Le Parlement a en effet adopté en 2006 une loi actant le principe de la réversibilité, c’est-à-dire la possibilité de récupérer les déchets une fois qu’ils sont stockés, rendant nécessaire une évolution du projet de stockage.

"Le chiffre de 35 milliards n’est pas définitif, il n’est pas confirmé", a toutefois prévenu cette source.

Aux termes de la loi, EDF doit financer 80% du centre de stockage, contre 15% pour le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), le reste se répartissant entre les autres producteurs de déchets (Areva, etc.).

"EDF est inquiet de devoir réajuster ses provisions à la hausse pour les déchets mais on a aussi un peu le sentiment qu’EDF aimerait faire le projet lui-même", a expliqué cette source.

Selon Les Echos, Henri Proglio, le Pdg d’EDF, s’est rendu jeudi sur le site pressenti pour le futur centre de stockage, près de Bure dans la Meuse, et "en a profité pour manifester son étonnement sur la dérive des coûts".

"Il l’a fait savoir dans une lettre adressée au ministère de l’Environnement", ajoute le quotidien économique.

Contacté par l’AFP, EDF n’a pas fait de commentaire.

Le président de l’Andra, François-Michel Gonnot, n’a pas souhaité se prononcer sur le coût du projet.

Toutefois, "il n’y aura pas de solution à la gestion des déchets s’il n’y a pas d’acceptation des populations", a-t-il souligné à l’AFP.

"Pour obtenir cette acceptation, il faut que la population soit rassurée notamment en terme de sûreté. Le problème du coût passe après. Le coût ne peut pas être un argument pour moins de sûreté", a ajouté M. Gonnot.