Le transport des déchets nucléaires pose aussi le problè­me du stockage. La Com­mis­sion européenne a présenté mercredi un projet de directive demandant d’engager des plans pour cons­truire des dépôts à au moins “300 m de profondeur” . Actuellement, 15 pays de l’Union européenne se sont dotés de centrales nucléaires mais il n’existe que quelques projets de centre de stockage définitif pour les catégories les plus dangereuses de déchets radioactifs.

“La Fran­ce est précurseur sur ce point” , affirme Fabrice Boissier, directeur de la maîtrise des risques à l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). “90”ˆ% des déchets peuvent être stockés en surface, leur radioactivité étant divisée par deux en moins de 30 ans. Les 10”ˆ% restants, à vie longue (des centaines de milliers d’années), sont pour l’essentiel entreposés à La Hague sous le con­trôle de l’Autorité de sûreté nuclé­ai­re. Nous travaillons depuis dix ans pour qu’ils puissent être stockés en 2025 à 500”ˆm de profondeur.”

Ce projet, prévu en Meuse, reste contesté par les mouvements écologistes. "Des recherches sont menées en ce sens en France et en Allemagne mais on attend toujours des décisions, explique Yannick Rousselet, de Greenpeace. Nous sommes opposés à cette solution, car elle semble irréversible et ne garantit pas la sécurité des citoyens sur des centaines de milliers d’années. Il ne faut pas hypothéquer l’avenir des générations futures. Nous sommes favorables à un enfouissement moins profond, car il s’agit d’un processus davantage réversible." Le réseau Sortir du nucléaire avance, quant à lui, les risques de fuites radioactives dans l’environnement.

La question du coût de ce projet, jusqu’à présent évalué à 105 milliards d’euros par l’Andra, est également posée. Au vu des nouvelles normes de sûreté, le chiffre de 35 milliards d’euros aurait été avancé dans le cadre d’un groupe de travail, provoquant, selon le journal Les Echos, les inquiétudes d’EDF, qui doit financer 80% du centre de stockage.