BURE : la géothermie escamotée dès 2002
RAPPEL : En 2002, un géophysicien indépendant démontrait que BURE est situé à l’aplomb de ressources géothermiques importantes. Pourtant l’Andra les nie depuis le début, alors que la Règle Fondamentale de Sûreté dit que stockage de déchets nucléaires et ressources souterraines sont incompatibles.
Communiqué de presse des collectifs locaux BURE-Stop
(52, 54, 55 et 88) - Bar-le-Duc, 09/01/2003
Le site de BURE se situerait sur des ressources souterraines impossibles à négliger !
En 2002, André MOUROT, Ingénieur géophysicien IPGS indépendant et membre du CLIS de BURE, se fiant aux cartes du BRGM concluait ceci :
"Il est donc de notoriété publique que la région entre Meuse et Marne, au sens large, est le siège de ressources naturelles géothermiques qui sont mieux que soupçonnées car elles font l’objet d’inventaires du Bureau de recherches Géologiques et Minières. La conclusion s’impose d’elle-même :
LE SITE DE BURE NE REPOND PAS A LA REGLE FONDAMENTALE DE SÛRETE R.F.S. 2. f."
Dans l’annexe 2 de la RFS, on lit au chapitre 3 : Situations hypothétiques correspondant à l’occurrence d’événements aléatoires de caractère conventionnel, au sous paragraphe 3.1.5. Géothermie et stockage de chaleur : «  cette situation n’est pas étudiée car les sites retenus ne devront pas présenter d’intérêt particulier de ce point de vue. »
C’est donc parfaitement clair, LE SITE DE BURE SE TROUVE DANS UNE REGION OU IL NE DEVRAIT PAS ETRE.
Il est tout de même curieux que l’ANDRA n’en ait jamais parlé. Etait-elle au courant de ce fait bien gênant ?
Il existe de bonnes raisons de penser que oui, l’ANDRA était au courant.
Voir courrier de décembre 2002 : Bure et la règle Fondamentale de Sûreté en fin d’article
FEVRIER 2003, André Mourot s’insurge contre le fait que la Régle Fondamentale de Sûreté ne soit pas respectée
Dans l’annexe 2 de la RFS, on lit au chapitre 3 : Situations hypothétiques correspondant à l’occurrence d’événements aléatoires de caractère conventionnel, au sous paragraphe 3.1.5. Géothermie et stockage de chaleur : « cette situation n’est pas étudiée car les sites retenus ne devront pas présenter d’intérêt particulier de ce point de vue ». Ceci est parfaitement clair. L’existence d¹un stockage de déchets nucléaires est incompatible avec celle d’une ressource d’énergie géothermique importante.
Avons-nous le droit de saccager, de stériliser un gisement géothermique aussi colossal que celui qui est sous nos villages et que nous devrons léguer intact à nos descendants. Ce type de gisement d’énergie ne se transporte pas mais il est très facile de faire venir des entreprises pouvant utiliser sur place une énergie propre et des populations qui pourront bénéficier d’un cadre de vie que beaucoup nous envient, et nous envieront. »
Voir courrier 2003 en fin d’article
BURE disqualifié
Les collectifs démontrent que le site ne répond pas à la règlementation.
Pourquoi l’Andra n’a-t-elle jamais pris en compte cette non-conformité ?
Les installations de stockage nucléaire souterrain sont soumises à une réglementation détaillée, et ce « dès les phases d’études ». Il s’agit de la Règle Fondamentale de Sûreté (RFS III.2.f), publiée le 1er juin 1991 par la Direction de la Sûreté des Installations Nucléaires (Ministère de l’Industrie).
Basé sur les recommandations de nombreux organismes internationaux et nationaux, ce texte réglementaire a pour but de « définir les objectifs pour permettre d’assurer la sûreté après la période d’exploitation » (ou remplissage).
Selon cette réglementation, il est interdit de réaliser un dépôt de déchets nucléaires en grande profondeur si les terrains recèlent, par exemple, charbon, pétrole, cuivre, géothermie... En clair, il faut éviter toutes les zones qui pourraient être exploitées par les populations locales, aujourd’hui ou à l’avenir, et qui auraient, de surcroît, oublié l’existence d’un tel stockage.
" Les sites retenus ne devront pas présenter d¹intérêt particulier du point de vue de la géothermie " (Extrait 3.1.5. de l¹annexe 2 de la RFS).
Or le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) a publié, en 1979 et 1981, deux inventaires des ressources géothermiques concernant la région Champagne-Ardenne et le département de la Meuse.
Il existe bien une région favorable classée en bonne productivité entre la Meuse (fleuve) et la Marne, et même au-delà.
Le projet Bure se trouve en plein milieu.
Le site de Bure, et toute la grande région, sont à l’aplomb d’une nappe d’eau chaude en profondeur potentiellement utilisable pour du chauffage industriel ou/et domestique en surface. (La géothermie entre dans la catégorie des ressources naturelles de production d’énergie.)
Pourtant, l’ANDRA, dans son Référentiel géologique réactualisé du Site Meuse/Haute-Marne, et suite aux études nécessaires et obligatoires conclut à l’absence de ressources exploitables, et ne fait aucune référence à la géothermie : "Les études réalisées ont permis de dégager un certain nombre d’éléments qui conduisent à penser que la zone ne montre pas d¹indication d’une ressource exceptionnelle..." (Tome 2. - chap. II. par. II 5.4 p 14)
Absences de ressources ?
S’agit-il d’un manque de compétences de l’ANDRA , ce qui serait incompréhensible ?
S’agit-il d’une omission volontaire de l’ANDRA , ce qui serait extrêmement grave ?
Pour conclure, les faits sont suffisamment éloquents.
La Règle Fondamentale de Sûreté est formelle, Bure ne peut convenir pour un stockage en profondeur. Bure, son site et sa région sont disqualifiés pour toute mise en oeuvre de l’enfouissement des déchets radioactifs.
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Dans un premier temps, les collectifs ont entrepris, cette semaine, une large campagne d’information par courrier, posant les faits cités ci-dessus :
- aux Membres du CLIS (Comité Local d¹Information et de Suivi)
- aux Conseils municipaux des communes de deux cantons autour de Bure ainsi qu’à diverses municipalités : Bar-le-Duc, Chaumont, Commercy, Joinville, Langres, Neufchateau, Ligny-en Barrois, Saint-Mihiel, Saint-Dizier, Verdun etc...
- aux Conseillers régionaux de Lorraine et Champagne-Ardenne
- au Préfet de la Meuse,
- aux Préfets de Région Lorraine et Champagne-Ardenne,
- aux Parlementaires de Meuse et Haute-Marne.
Ils ont également interpellé - la CNE (Commission nationale d¹Evaluation),
- les Ministère délégué à l¹Industrie, Ministère de l¹Ecologie et du Développement durable, Ministère délégué à la Recherche et aux nouvelles Technologies,
- le Premier Ministre,
- le Président de la République.
Ils demandent à l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) ce qu’elle pense entreprendre comme démarches au sujet de la mise en conformité de ce dossier.
Réaction dans la presse
Est républicain du 10/01/2003 en page région
Le labo de Bure disqualifié par une nappe d’eau chaude ?
Les opposants à l’enfouissement s’appuient sur la présence de ressources géothermiques dans le sous-sol meusien et sur la réglementation en vigueur.
BAR-LE-DUC. - Cette fois, les opposants au laboratoire de Bure pensent avoir mis le doigt sur la faille. En l’occurrence l’existence de ressources géothermiques dans le sous-sol meusien incompatible avec un éventuel stockage de déchets radioactifs en profondeur.
A l’origine de ces révélations, l’ingénieur géophysicien André Mourot appuie son argumentation sur l’inventaire des ressources géothermiques dressé en Meuse il y a une vingtaine d’années par le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), ainsi que sur les textes de la règle fondamentale de sûreté (RFS) à laquelle sont soumises les installations de stockage. D’une part, la zone de Bure y est classée dans la catégorie « bonne productivité » ; d’autre part, la RFS interdit le dépôt de déchets en grande profondeur si les terrains recèlent des richesses exploitables... comme la géothermie.
« Le site de Bure, et toute la grande région, sont à l’aplomb de cette nappe dont la température s’élève jusqu’à 70 degrés, à 1500 mètres sous terre », explique André Mourot. « Et la géothermie entre bien dans la catégorie des ressources naturelles de production d’énergie. »
Deux lectures deux thèses...
Aussi, cette semaine, le collectif national contre l’enfouissement, présidé par la Barisienne Corinne François, a-t-il alerté quelque 330 élus et représentants des autorités sur le fruit des recherches de M. Mourot. « Pour nous, les choses sont claires : le site de Bure est disqualifié par la réglementation », estime la présidente qui s’étonne que l’agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs ait pu ignorer l’existence de ces ressources.
Chargé de communication du laboratoire, Marc-Antoine Martin assure pour sa part que l’Andra n’a jamais nié l’existence de cette nappe. « Si l’on n’en a pas beaucoup parlé, c’est parce qu’il n’y avait rien à dire », précise-t-il. « L’eau de cette nappe est trop salée, boueuse, sont débit est faible et sa température pas suffisamment élevée... En un mot, elle est inexploitable à Bure. »
L’Andra insiste enfin sur l’absence d’intérêt au caractère exceptionnel, tandis que le président du conseil général (UMP) et le député-maire de Commercy (PS) se montrait, hier, plutôt circonspects. En tout état de cause, ils attendront de nouveaux rapports d’experts pour définir leur position. D’autant que le sort de Bure n’est pas entre les mains de l’Andra, mais du Parlement.
(Baptiste BIZE)
Commentaires d’élus en page "Meuse"
François Dosé, député maire de Commercy :
"Il faut raison garder et saisir toutes les autorités compétentes qui permettront de valider l’information. Le Comité local d’information et de suivi(CLIS) a les moyens de faire valider cette hypothèse par un organisme neutre ; nous avons absolument besoin de ce caractère scientifique croisé. Le problème de failles soulevé par ce même M. Mourot n’a, par exemple, pas été validé par les scientifiques. »
« Si richesse il y a, les partenaires concernés doivent réfléchir à son éventuelle exploitation et décliner les possibilités. Car on ne peut pas comparer un potentiel dont on ne se servirait pas et une réalité concrète... Il s’agira aussi de trancher entre une réalité de développement économique local qui s’oppose à une solidarité nationale. En tout état de cause, si cette hypothèse est confirmée, moi je dis Chiche, faisons une étude de faisabilité."
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Bertrand Pancher, président du conseil général
"Le document de M.Mourot ne m’inquiète pas outre mesure ; le problème avec ce scientifique, c’est qu’il semble s’opposer à tout. J’attends donc de voir les études. D’autant que nous ne sommes pas à Bure dans une problématique de stockage de déchets nucléaires, mais d’études. "
« Reste que si tout cela est vrai, ce sera forcément mentionné dans le rapport final ; et je ne vois pas l’Andra ne pas se conformer à la loi. Des études pour exploiter la géothermie ont déjà été menées dans la vallée de Meuse il ya plusieurs années, et il s’était avéré que la température n’était pas suffisamment élevée... Attendons donc de voir avant de juger. "
Printemps 2003 : peu de réponses !
Curieusement, malgré les demandes officielles (330 courriers) et réitérées des collectifs, personne ne veut étudier correctement cette ressource énergétique potentielle ; surtout pas les élus départementaux et régionaux, qui ne répondent pas (un comble) ou qui bottent en touche vers le Clis... ce Clis qui, tout récemment et à bulletin secret, vient pourtant de confier sa vice-présidence à un "opposant".
Seule L’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) répond, disant en gros que la RFS ne fait pas loi et que celle-ci va être refaite !
Novembre 2006
NEGATION DU POTENTIEL GEOTHERMIQUE DE BURE
contre-vérité d’Etat - Position d’abandon d’élus locaux
 A. Mourot, A. Godinot, P. Huvelin
C’était dans les années 1974-83. On réalisait qu’il y avait sous la Meuse et le Nord de la Haute-Marne un gisement d’énergie : de l’eau chaude. Sous l’impulsion de la Direction Régionale de l’Equipement, bien relayée par les acteurs locaux, on projetait de l’exploiter à St Mihiel, Joinville, Bar-le-Duc, St Dizier, Verdun... Mais dès la mi-1982 on en parle moins et le dernier projet est "provisoirement" suspendu. 25 ans s’écoulent sans qu’un seul forage ne soit fait dans cette optique.
C’est qu’il n’y a pas que la géothermie. Le programme nucléaire était accéléré en 1974-75 comme dans d’autres pays, mais avec une ampleur inégalée. En 15 ans, on double la capacité de production électrique en septuplant la dette EDF (de 31 milliards en 1973 à 240 milliards de francs en 1993). Le poids de cette dette va verrouiller pour longtemps toute autre forme d’énergie. On vend de l’électricité à tous nos voisins, on assaille le marché captif du chauffage électrique, qui s’envole de 4% à 67 % pour le bâti neuf entre 1972 et 1986. Concurrente, la géothermie est écartée de ses propres terres et, desservie par des taux d’intérêts élevés et quelques défauts de jeunesse, mise au placard. Pourtant c’est une énergie bon marché et exemplaire, alors que les 2/3 des rejets/déchets de la filière électrique correspondent à de la chaleur jetée dans l’environnement, sans parler du risque nucléaire imposé à tous. Les vendeurs d’autres énergies, dont Gaz de France, obtiendront aussi des avantages fiscaux refusés à la géothermie.
Revoilà le nucléaire à Bure, non plus pour des parts de marché, mais avec les déchets qui résultent de son activité. Mais la géothermie est encore en travers de son chemin. Les techniciens du BRGM en 1980 avaient désigné à l’aide d’un cercle sur la limite Meuse-Haute-Marne une zone particulière classée de « bonne productivité » : Bure ! Simplement parce que ce qui est devenu 15 ans après la "zone de transposition" est très précisément dans l’axe de l’apport de ces vieux sédiments : les "grès lorrains" (ou Buntsandstein, Trias inférieur), dans lesquels se trouve l’eau chaude. Les conditions à Bure sont optimales : a) on est sur l’axe d’apport, il y aura peu de faciès sédimentaires fins, b) l’épaisseur (dont dépend la productivité) est déjà importante et c) la température, qui ira en diminuant plus à l’Est avec la profondeur, est encore élevée à Bure ( Â 65°C). Nulle part en Lorraine la position n’est aussi favorable à la géothermie que sous la "zone de transposition". De plus, au-dessous de ces "grès lorrains", il y a 2000 m de grès argileux plus anciens, d’âge permien, qui eux aussi sont localement perméables. Sur la surface de 250 km2 de la zone de transposition il y a la place théorique pour 40 doublets géothermiques.
Arrive le "Dossier 2005 Argile" (D5A). L’agence nucléaire affirme que l’eau est trop salée, la perméabilité trop basse et le gradient vertical de température particulièrement faible au niveau de ses forages (D5A, II, p. 107, 168). Or le seul forage profond proche (Lezéville, 7km ; Coparex 1989), "oublié" par l’agence, décrit les "grès lorrains" qu’il a atteint comme un "excellent réservoir", avec une "eau vraisemblablement très peu saline" (le sel n’étant de toute façon plus un problème avec les tuyaux composites). Ces nouvelles données sont en accord parfait avec celles du BRGM 1980-81. Quant au gradient vertical de température, il est parfaitement normal à 1070m au forage HTM102 (Cirfontaines-en-Ornois). L’ANDRA camoufle soigneusement cette unique mesure un peu profonde et exhibe, à sa place, de nombreuses mesures en partie haute de la pile sédimentaire, là où le gradient vertical de température est inférieur (diagraphie thermique du forage HTM102 : empreinte thermique non encore dissipée du dernier épisode glaciaire, circulation d’eau...). Mais mesuré à l’approche de la couche profonde où se trouve l’eau chaude, le gradient est normal. La désinformation a donc été soigneusement pensée.
Les experts administratifs (IRSN, Groupe Permanent Déchets, Autorité de Sûreté) disent qu’ils croient l’ANDRA pour le sel et une "faible capacité de production d’eau". Pour eux cette négation de la ressource par l’agence est un immense soulagement puisque leur devoir est de faire appliquer la Règle Fondamentale de Sûreté qui stipule qu’il ne doit pas y avoir sous le site "d’intérêt particulier" en géothermie (annexe 2 § 3.1.5). Une disqualification de Bure, seul site restant en lice, laisserait en rade les déchets civils (68 réacteurs) et militaires. L’alerte est chaude !
Dans le même temps, pour mettre le projet de Bure à l’abri des critiques et protestations possibles des techniciens du BRGM et de l’ADEME, on a mis ces spécialistes sous contrat les mettant au secret après avoir placé à leur tête des hauts fonctionnaires au pouvoir accru, de licenciement notamment, et qui ont comme souci évident de protéger les intérêts du lobby nucléaire (évacuation des déchets, construction de nouveaux réacteurs).
Les synthèses du BRGM de 1980-81 n’ont été connues au CLIS qu’en décembre 2002. Les auditions d’envoyés de l’ADEME et du BRGM qui ont suivi n’ont pas convaincu et le CLIS a commandité une contre-expertise. Celle-ci est catégorique, aucun forage n’a été fait pour la géothermie, il faut arrêter les "études papiers" et, si on veut quantifier la ressource, faire 3 forages sur la "zone de transposition" jusqu’au Permien détritique inclus. On y apprend aussi que "la conjoncture est aujourd’hui favorable à la relance de la géothermie", que "l’ADEME et le BRGM relancent début 2006 un programme de recherche dirigée vers les réservoirs dits « clastiques » qui privilégient notamment les couches argilo-gréseuses du Trias [comme les "grès lorrains"]. Dans ce cadre, la Direction technique de l’ADEME à Sophia-Antipolis confirme son intérêt pour le projet de Bure." (Erdyn 2005, p. 23). On voit bien que la zone géothermique de Bure est intéressante. Par ailleurs l’Europe lance un programme (dit "ENGINE") de réflexion pour une exploitation technique plus ambitieuse de la géothermie et baisse enfin la TVA des abonnements aux réseaux de chaleur géothermique à 5,5%.
Avant le vote de la nouvelle loi sur les déchets, les élus de MeuseHaute-Marne ont été bien informés sur le potentiel géothermique : les collectifs avaient envoyé à tous (330 courriers) les cartes du BRGM de 1980-81, confirmées depuis par le sondage de Lezéville. Cependant, lors du vote des députés, leurs réticences individuelles n’étaient pas faciles à extérioriser en séance parlementaire sans sortir du rang, tout avait été verrouillé en amont. Dans cette loi, il n’y a que Bure, seul site retenu. Le sujet géothermie n’a été abordé par personne. Bien qu’on annonce une envolée des prix de l’énergie dans les prochaines décennies, les élus régionaux ont tout simplement troqué cette ressource contre une dotation financière. Sans même que le site ait été testé par sondages, le droit exclusif du sous-sol a été cédé à l’agence nucléaire (Loi du 15/06/06, art.12 = L.542-8 et L.542-9), dans le but de le farcir de substances redoutables. Cela signifie aussi que l’eau potable et d’irrigation de l’Oxfordien, l’une de nos principales ressources potentielles, qui n’est qu’à quelques décamètres du niveau d’évacuation, serait contaminée, évidemment beaucoup plus vite qu’il n’est dit officiellement.