Cantonales en Meuse et BURE/ 5 candidats répondent au collectif CDR55
COMMUNIQUE CDR55
6 février 2008
Le CDR55 (Collectif meusien contre l’enfouissement des déchets radioactifs) a interrogé les candidats aux cantonales sur l’enfouissement des déchets radioactifs en Meuse (Bure) en leur soumettant 2 questions simples :
Si vous êtes élu (e) aux prochaines élections cantonales, vous engagez-vous à la tenue d’un référendum départemental sur la question de BURE ?
En tant que candidat, quelle est votre conception du développement local pour les années à venir, quelle position tiendrez-vous face au GIP ?
Jeudi 6 mars 2008 - Ce jour, jeudi 6 février 2008, seules 5 réponses nous sont parvenues. Bure et l’enfouissement, un sujet qui dérange ou un sujet tabou ? Comme il s’y était engagé, le CDR55 communique les réponses à la presse.
François VIGNERON / Canton de Verdun-Centre.
Sur un référendum départemental : Je m’engage à soutenir votre démarche visant à l’organisation d’une consultation de la population de notre Département sur la question de Bure.
Sur ma conception du développement local : Trouver toutes les énergies et toutes les synergies pour valoriser au mieux notre patrimoine culturel, historique, touristique, économique, environnemental...
Sur ma position face au GIP : Eu égard à mon manque de connaissance sur ce sujet (le montant des fonds versés, le mode de répartition, les communes ou structures intercommunales qui reçoivent des fonds ? à quoi ces fonds sont ils utilisés, etc), je ne peux pas me prononcer actuellement.
Gérard ABBAS / Canton de Bar-le-Duc sud
La volonté des pouvoirs publics de traiter le probléme de la gestion des déchets nucléaires dans la plus grande transparence et en s’entourant des règles de sécurité maximun m’apparaît évidente.
La consultation des populations concernées par enquêtes publiques le moment venu me semble le moyen juridique le plus adapté.
En ce qui concerne les fonds du GIP (taxe perçue par le département que l’on pourrait assimiler à une taxe professionnelle payée par toutes les entreprise), celle-ci doit être utilisée pour permettre au département d’investir dans les projets structrurants destinés à assurer son développement. (Routes, zones d’activités, formation ...)
Commentaire du CDR55 : Gérard Abbas repousse l’épineuse question de la consultation directe et du référendum : on verra plus tard avec l’enquête publique. On a pourtant vu ce qu’il en était de l’enquête publique concernant le "laboratoire" en 1997 : des milliers d’avis négatifs de citoyens, un avis favorable du commissaire enquêteur au final et Bure mis en chantier.
Marie Françoise NAVELOT GAUDNIK / Canton de Ligny en Barrois
Madame Navelot-Gaudnik pense que le référendum est inutile, d’abord parce qu’il ne fera plus reculer les politiques qui depuis tant d’années ont permis que ce laboratoire soit implanté et que tant d’argent soit investi (...) C’est utopique.
Ensuite, parce que, tout de même, on voit se pointer des emplois (...) Et elle pense que cette compensation n’est que justice.
Aussi, ..., elle serait favorable à un référendum si elle était sûre que les Meusiens aient une réelle, véridique, impartiale, information de la part des scientifiques favorables ou non au projet.
Madame Navelot-Gaudnik ajoute qu’elle ne transigera pas sur le principe de réversibilité.
Commentaire du CDR55 :
Madame Navelot-Gaudnik est bien la dernière à croire encore à cet argument de réversibilité. Les choix sont faits ! Madame Lauvergeon, présidente d’AREVA annonce clairement la couleur dans ses déclarations les plus récentes (France Inter le 27 février dernier) : l’enfouissement sera définitif. C’est d’ailleurs une des conditions techniques de l’enfouissement, afin de limiter le plus longtemps possible l’inévitable remontée de la radioactivité à la surface lorsque les barrières céderont.
Gérard LANDO / Canton de Commercy :
- est favorable à un référendum
- le GIP doit servir au développement économique du département : il veillera à ce qu’il n’y ait pas de débordement
Pierre BURGAIN / Canton de Revigny
... Je serai donc favorable à la tenue d’un référendum départemental sur la question de l’enfouissement des déchets radioactifs sur le site de Bure.
Je ne remets pas en cause le laboratoire dans sa fonction de recherche mais je pense que des études sur le stockage en sub-surface sont nécessaires pour ne pas enfouir en couche profonde. Stocker les déchets sur le lieu de production en indispensable pour limiter les risques liés au transport et permettre d’attendre les travaux de la recherche sur la transmutation.
Sur les moyens financiers qui accompagnent le labo, je partage l’avis de Monsieur le Préfet et je souhaite une visibilité de leur utilisation.
Je voudrai donc que soit mis en place une réelle politique départementale d’accompagnement du développement durable dans le domaine des économies d’énergie et des énergies renouvelables. Aide à la construction de logements HQE (privés et publics), accompagnement sur les énergie renouvelables (géothermie, photovoltaïque, méthanisation, biomasse agricole…) et donc de mobiliser ces fonds en plus des autres aides afin que notre département devienne un exemple en ce domaine et permette de bien vivre en Meuse...
Même si le très petit de nombre de candidats ayant répondu ne peut permettre de tirer des conclusions avancées, il est à noter que quelques candidats ne refusent pas l’idée de référendum. Personne ne remet en cause l’origine des fonds du GIP, un processus qui lie toujours plus dangereusement l’avenir de la Meuse à l’accueil de déchets radioactifs dans son sous-sol.