1990, Christian Bataille utilise la mine d’Asse comme référence

Il vante l’exemplarité du site, l’absence d’eau, le parfait état des fûts de déchets entreposés. La réalité aujourd’hui le contredit totalement, comment ne pas s’interroger ? Et si à BURE on allait droit dans le mur aussi. Incroyable méconnaissance du sujet ou intolérable tromperie de sa part ?

RAPPORT BATAILLE n° 1839/Assemblée Nationale – décembre 1990 - Page 36 "Comment se débarrasser définitivement et en toute sécurité des déchets nucléaires à haute activité ?

« Votre Rapporteur a eu l’occasion de visiter la mine de sel de ASSE en Allemagne. Dans cette ancienne mine de sel où ont été au début entreposés des déchets nucléaires à faible et moyenne activité sont aujourd’hui conduites des expériences sur le comportement des formations salifères au contact des déchets à haute activité.(...)
Les visiteurs de la mine de Asse ne manquent pas d’être impressionnés par ce site et en particulier par la totale absence d’humidité dans les galeries et par le parfait état de conservation des fûts de déchets à faible activité entreposés depuis 1967.
A moins de cataclysme géologiques bouleversant toute l’écorce terrestre, on ne voit pas comment la radioactivité pourrait, en l’absence de toute circulation d’eau, remonter à la surface même après une très longue période.

Toutefois le choix du sel comme lieu de stockage présenterait un grave inconvénient. Cette roche est un minerai qui pourrait avoir dans l’avenir un intérêt économique. Il faudrait donc avant de choisir cette roche, réfléchir sérieusement aux moyens d’interdire les intrusions humaines. »

ASSE : le stockage nucléaire qui fuit aujourd’hui

Une effroyable illustration de ce qui peut arriver

La Mine d’Asse est une ancienne mine de sel en Basse-Saxe, qui a été exploitée depuis 1965 comme mine de recherches, et entre 1967 et 1978 comme site d’essais techniques en vraie grandeur, et utilisation, pour le stockage définitif des déchets radioactifs.

La déformation des galeries, soumises à la pression des roches atteint une telle extension que le sel sous tension perd peu à peu sa cohésion.
L’eau pénètre dans une mine de sel, si la barrière de sel que l’on laisse en place tout autour de la mine est endommagée – soit parce que cette barrière a été perforée accidentellement, soit parce que la déformation de l’architecture en sel y provoque des déchirures.
La mine d’Asse est spécialement menacée par l’eau parce que la barrière de sel n’est parfois que de quelques mètres. Le 11 juin 2008, le Braunschweiger Zeitung rapporte que de la potasse dans Asse est contaminée avec du césium-137.
Le danger de telles entrées d’eau avait déjà été souligné en 1979 dans une étude critique ! La publication du rapport d’état et son interprétation, en 2008, en particulier par le ministre fédéral de l’Environnement Sigmar Gabriel ont fait les gros titres dans toute la République Fédérale. Le ministre avançait de graves reproches contre le gestionnaire et les autorités d’autorisation minières. Les deux avaient omis de respecter la réglementation nucléaire. Le stockage de combustibles nucléaires contredisait des affirmations antérieures. Il était également « incroyable » que le manque d’étanchéité de la mine ait été connu depuis 1967, et pas découverte dans le rapport de 1988.

Conclusion en forme de double interrogation

1 – ON PEUT AVOIR PEUR :
L’enfouissement des déchets nucléaires a trouvé en Christian Bataille un ardent défenseur. Citer le stockage à Asse dans son rapport de 1990 relève-t-il d’ignorance, incompétence ou cynisme ?
2 – LES LIMITES
Les ressources du sous-sol, le sel à ASSE sont à prendre en compte, tant du point de vue de son intérêt économique, que des risques d’intrusion futurs qui mettent en péril les générations futures.
Pourquoi à à Bure, l’Andra n’a pas tenu compte des ressources géothermiques situées à l’aplomb du site ?