Philippe Dallemagne, le maire de Soulaines et président de la communauté de communes de ce secteur, est formel : « Nous nous sommes prononcés pour favoriser des investigations pour des sondages géologiques, mais pas pour la construction d’un centre de stockage ». Les élus de l’intercommunalité se sont réunis mercredi soir. Le vote en faveur des recherches, et précisément des carottages, a été obtenu à une large majorité : 39 membres présents, 41 votes recueillis y compris les pouvoirs, 33 votes « pour », 8 votes « contre ».
Les responsables de l’Andra sont venus présenter aux élus le nouveau processus de recherche pour un site de stockage des déchets FAVL (faiblement radioactifs à vie longue : ndlr). Si les élus ont donné leur feu vert pour les investigations, des conditions ont aussi été posées : « Notre accord est subordonné à la mise en place d’une véritable structure de concertation. Il convient par ailleurs de voir quelles seront les modalités d’accompagnement. Si les conditions devaient ne pas être respectées, alors notre accord serait caduc », précise Philippe Dallemagne qui met en exergue l’importance « d’une transparence totale vis-à-vis des élus et de la population ».

Les noms des communes

Les carottages pourraient notamment intervenir sur les finages des communes de Morvilliers, Epothémont, Juzanvigny, Crespy-le-Neuf, La Chaise et Villy-le-Bois. Les autorisations seront délivrées par le préfet de l’Aube et seront effectuées au cours du deuxième semestre 2013. « Le but est de vérifier la couche d’argile », confie le maire de Soulaines qui évoque un projet de stockage « en subsurface ».
En octobre dernier, le ministère du Développement durable évoquait sur son site internet un stockage dans une couche géologique peu perméable et d’épaisseur suffisante d’au moins 50 mètres. Deux types de stockage seraient étudiés : le stockage à couverture remaniée avec une excavation à ciel ouvert pour accéder au niveau du stockage, puis un remblaiement une fois les déchets stockés ; un stockage à couverture intacte consistant à creuser en sous-sol, l’accès étant effectué par des galeries longitudinales destinées à être remblayées une fois les déchets stockés.
Mais au fait, pourquoi choisir la communauté de communes de Soulaines ? Réponse de Philippe Dallemagne : « Le rapport remis au ministre par le Groupe Permanent « Matières et Déchets Radioactifs » indiquait qu’il fallait commencer à effectuer des recherches sur un secteur proche d’une installation nucléaire de base, et avec des communes candidates, ce qui est notre cas ».

Philippe Dallemagne : « Si les conditions devaient ne pas être respectées, alors notre accord serait caduc »

Jean-François LAVILLE