2013 - Trois associations du CLIS déclinent une audition du HCTISN
COURRIER du 21/02/2013
En ce qui concerne la transparence du processus décisionnel dans le domaine des déchets nucléaires, nous n’avons aucune illusion. Pour résumer, la transparence se résume à de la communication unilatérale de la part des opérateurs et les décisions se prennent ailleurs.

BURESTOP 55Â (collectif Meuse contre l’enfouissement des déchets nucléaires)
EODRA (association des élus opposés à l’enfouissement des déchets nucléaires)
MNE (Meuse Nature Environnement)
Bar-le-Duc, jeudi 21 février 2013
Au président et membresÂ
du Haut Comité pour la Transparence
et l’Information sur la Sûreté Nucléaire,
Madame, monsieur
Nos trois associations siégeant au conseil d’administration du CLIS de Bure ont bien pris note de votre invitation d’audition le 26 février 2012, dans le cadre du débat public 2013 sur le projet CIGEO et de l’élaboration de votre rapport portant principalement sur la transparence du processus décisionnel et l’inventaire des déchets destinés au stockage. Nous déclinons celle-ci pour les raisons suivantes.
En ce qui concerne la transparence du processus décisionnel dans le domaine des déchets nucléaires, nous n’avons aucune illusion.
Pour résumer, la transparence se résume à de la communication unilatérale de la part des opérateurs et les décisions se prennent ailleurs.
Depuis près de 20 ans la population de la Meuse est confrontée à la main-mise de son territoire de vie par les opérateurs du stockage nucléaire au sein d’un long et condamnable processus qui :
- vend, sous couvert de recherche géologique, avancées scientifiques et prouesses technologiques une immense décharge atomique appelée à fuir un jour,Â
- anesthésie le bon sens de nos élus et des structures locales avec des millions d’euros d’origine publique,
- joue la carte de la non-information totale quant aux risques réels à venir et aux nuisances que vont subir les riverains (contamination, transports, dépréciation des biens etc.), du fait de l’installation d’un site d’entreposage en surface et des risques spécifiques à la grande profondeur,
- a mis en place une véritable politique du chantage au développement économique, à "l’excellence" et au "développement durable" en surface et au sens du sacrifice des riverains,
- cache les véritables enjeux de l’enfouissement définitif des pires déchets nucléaires à savoir la poursuite du programme nucléaire.
Il n’a jamais laissé aucune possibilité aux habitants de choisir et de peser sur leur destin. Ni de globaliser la problématique à la politique énergétique du pays.
Le débat public n’est en aucun cas un moment de "processus décisionnel", juste un alibi.
Le débat public de 2005 sur la gestion des déchets nucléaires mettait en avant la préférence pour l’étude du maintien de ceux-ci en surface, la loi qui a suivi n’a retenu que l’enfouissement... à Bure.
Rappelons que 46 000Â Hauts-Marnais et Meusiens ont demandé en 2005 la tenue d’un referendum pour donner leur avis. Démarche classée sans suite par les élus des deux départements.
Le nouveau débat de 2013 est clairement annoncé comme une campagne d’information sur Cigéo. Il arrive alors que le projet est déjà en phase de conception et que l’Andra, seul maître à bord, ne remet rien en question, malgré toutes les incertitudes majeures sur le sous-sol, les failles et risques mis en évidence par des analyses critiques indépendantes.
Pour votre information, nous appelons au boycott de ce rendez-vous qui, sous de faux habits démocratiques, recouvre une triste réalité. Le débat public n’est pas prévu pour agir sur le fond, c’est à dire sur le projet de stockage souterrain des pires déchets nucléaires, mais pour nous faire accepter la poubelle avec tous les risques majeurs qui sont prévisibles. Il permettra uniquement de recueillir toutes les questions et peurs que suscite BURE : "Ce n’est pas un référendum, mais une photographie," a dit en décembre 2012 le président de la Commission particulière du débat public.
Veuillez agréer, madame, monsieur, nos salutations distinguées.