2003 - Failles et séismes dans la région de Bure
Séisme de février 2003
REACTION de deux experts indépendants :
M. Mourot, Licencié es sciences de l’Université de Strasbourg et Ingénieur géophysicien
M. Müller
RISQUES SISMIQUES
Les failles identifiées dans la zone de Bure peuvent-elles se rouvrir et bouger dans certaines conditions ? Oui, si elles sont soumises à des évènements sismiques (tremblements de terre).
A ce sujet des scientifiques indépendants ont été entendus par La Commission Nationale d’Evaluation (CNE) chargée de suivre le dossier « Bure » et de rendre un rapport annuel. Parmi ces scientifiques, M. Mourot, Licencié es sciences de l’Université de Strasbourg et Ingénieur géophysicien.
Extrait du rapport qui a été remis à cette occasion :
Compte-rendu de la réunion du 4 avril 2002 pour l’examen du document « Failles et séismes dans la région de Bure », élaboré par Messieurs Mourot et Muller
Monsieur Mourot et Monsieur Müller font observer à Monsieur Meyer (IPGP) qu’il ne définit pas ce qu’il entend par "faille active" : pour eux, une faille peut être qualifiée d’active si elle est le siège d’un séisme. Ils indiquent qu’il existe une large gamme de failles "actives", des plus faiblement aux plus fortement "actives". Ils notent que les séismes enregistrés au cours des vingt dernières années sont de magnitude relativement faible : les failles correspondantes peuvent donc être considérées comme "faiblement actives". Monsieur Mourot indique qu’un séisme de magnitude assez faible peut avoir des effets observables, notant que le séisme du 16 octobre 1992, de magnitude 2,9, a provoqué de légers dommages à Maizières-les-Joinville ( déplacement, de quelques centimètres, de linteaux en pierre de plusieurs fenêtres, lézardes dans le mur d’une maison, le long des pierres d’angle). Monsieur Mourot indique enfin que des déplacements de quelques centimètres dans les plans de failles sont suffisants pour rouvrir certaines failles à la circulation de l’eau.
Monsieur Sterpenich (secrétaire scientifique du CLIS) avance que certains des séismes de faible intensité pourraient avoir une origine anthropique : des investigations entreprises par des enseignants-chercheurs de Nancy montrent que les épicentres des séismes sont parfois proches des principales carrières régionales, et de la carrière de Gudmont en particulier ( ce point est à vérifier).
22 février 2003 : un séisme de 5,4 degrés secoue l’est de la France
Séisme dans le grand est : Les faits
LE MONDE | 24.02.03 |
Un séisme de magnitude 5,4 a fait trembler le quart nord-est de la France samedi 22 février
Le tremblement de terre a duré une dizaine de secondes. Son épicentre était situé près de Saint-Dié-des-Vosges, il a été ressenti jusqu’à Paris mais n’a provoqué que peu de dégâts.
Un grondement sourd venu des entrailles de la terre, suivi d’un coup de tonnerre sec, et d’une secousse importante. C’est ce qu’ont ressenti les Vosgiens, samedi 22 février, pendant près de dix longues secondes. Il était 21 h 42, et la région située entre Saint-Dié-des-Vosges et Rambervillers (Vosges) (90km de Bure Ndlr) venait d’être touchée par un séisme de magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter.
Près d’un quart de la France a été secouée par ce tremblement de terre...
Séisme dans le grand est : Réaction de l’Andra
Sur le site internet de l’Andra, voilà ce qu’ils disaient à propos du séïsme de Saint-Dié (au 16 mars 2003). Des extraits ci-dessous avec noss commentaires en rouge.
En titre (lien vers la page spécifique) :
Le point sur le séisme du 22 février à Saint-Dié - Les observations effectuées, grâce notamment aux écoutes sismiques autour du Laboratoire de recherche souterrain, confortent la description de ce site comme ayant une sismicité très faible.
Cet évènement serait sans importance... pourtant :
Enregistrement par le réseau d’écoute sismique Andra (RES) ; site Meuse/Haute-Marne
Les événements (séisme et répliques) ont bien été détectés par les trois stations.
On disposera d’informations scientifiques sur les caractéristiques locales de ces séismes (passage des trains d’onde émis depuis la zone source située vers Saint-Dié) lorsque tous ces enregistrements auront été analysés.
Ils ne savent pas tout puisque les analyses ne sont pas terminées...
Cet événement fera bien évidemment partie des éléments pris en considération pour les analyses d’aléa sismique régional pour les sites Andra (Meuse/Haute-Marne, Aube).
Ils prennent toutefois l’évènement en compte mais... voir plus bas.
Faille source
Il s’agit d’une faille de socle dont les caractéristiques restent à préciser, avec l’analyse des enregistrements du séisme et de ses répliques (études sismotectoniques qui débutent / missions de surveillance du territoire des opérateurs nationaux LDG et RéNaSS).
Il n’est pas possible au stade actuel d’analyse de l’événement de déterminer précisément la direction de la faille qui est à l’origine du séisme.
Actuellement, les répliques sont suivies et analysées (notamment en terme de déplacement des foyers). Dans ce cadre, une analyse poussée des données permettra de déterminer le mécanisme au foyer (type de mouvement de la faille).
Par ces trois phrases, ils nous redisent qu’ils ne savent pas encore grand chose de cet évènement.
Incidence sur les estimations d’aléa sismique/ Andra
De par sa magnitude et son éloignement du site Meuse/Haute-Marne, comme du site de l’Aube, ce séisme n’est pas de nature à modifier les estimations d’aléa sismique faites pour les périodes d’exploitation - surveillance de stockages implantés sur ces sites.
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