CIGEO/BURE, nous entendre avant qu’il ne soit trop tard !

La Coordination BURESTOP déplore vivement les évènements qui ont marqué la journée de mobilisation du 15 août, provoquant de nombreux blessés. Il est intolérable, de la part des pouvoirs publics, de continuer à mener une campagne de répression locale démesurée, au quotidien et lors de manifestations, tout en pratiquant une politique d’autisme incompréhensible autour du projet Cigéo.

Ce n’est pas faute d’avoir mis en garde.
En région, comme au niveau national, avec d’autres associations, nous avons clairement posé la question des risques pour les personnes, quelles qu’elles soient : combien de blessés graves faudra-t-il ? Combien de morts ? Attend-t-on que Bure ne devienne un nouveau Malville ou un second Sivens ?

Elle rappelle avoir interpellé par deux fois, et sans réponse à ce jour, le ministre de la Transition écologique et solidaire. Le premier courrier envoyé le 2 juin 2017 se faisait sous forme de lettre ouverte intitulée : « M. Hulot, protégez les Hiboux de Bure ».

Son second courrier alertait à nouveau Nicolas Hulot sur une situation préoccupante, qui ne pouvait que s’aggraver face à l’autisme des pouvoirs publics, en ces termes : (...) Aujourd’hui, il y a urgence. Nous vous informons que la situation autour de Bure, en Meuse, est de plus en plus tendue, avec une mobilisation accrue et déterminée, tant sur le terrain que sur le plan juridique. Le climat social se dégrade de jour en jour entre les partisans et les opposants au projet. Les opérations d’intimidation policière et de répression prennent une tournure inquiétante. Le Bois Lejuc, site stratégique pour les futures implantations de l’Andra est occupé depuis un an par des personnes y vivant courageusement, dans des conditions difficiles, témoignant par là de l’ampleur de l’enjeu. (...).

Les associations demandent pour la troisième fois un rendez-vous avec le ministre.
Devant la gravité de la situation, il est urgent :

  • de prendre en compte l’immense inquiétude provoquée par un projet d’enfouissement qui n’apporte aucune solution crédible à la gestion de ces déchets et à leur mortelle radioactivité,
  • de reconnaître l’ampleur d’une opposition forte, argumentée et solide, impossible à museler depuis plus de 20 ans à Bure,
  • de considérer les territoires ruraux comme des territoires de vie et de projets, et non des terrains de jeux politiciens,
  • de stopper la politique de l’autruche française. En refusant de sortir du nucléaire, l’Etat laisse grande ouverte la vanne de la production de déchets totalement ingérables, tant technologiquement que socialement.

Comme tant d’autres, le projet Cigéo a été plaqué, sans véritable concertation avec les populations concernées, en utilisant dissimulation des risques, achat des consciences et répression : il porte en lui, depuis toujours, les germes de l’échec.

COMMUNIQUE / 16 août 2017
COORDINATION BURESTOP (BURESTOP 55 + BURE ZONE LIBRE + HABITANTS VIGILANTS + MNE + MIRABEL LORRAINE ENVIRONNEMENT)