TOUJOURS PLUS DE NUCLEAIRE ET DE... DECHETS INGERABLES !
CIGEO/BURE, vendredi 25 janvier 2019, d’une pierre deux coups !
à Paris : le gouvernement réaffirme l’inféodation au nucléaire (PPE)
à Bure : une ministre réaffirme l’attachement étatique à Cigéo
"A la question sur la bonne manière de gérer les déchets les plus radioactifs, on va retomber sur la solution qui est développée ici", a déclaré la secrétaire d’Etat à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, lors de sa visite du 25 janvier 2019 au labo de Bure.
Joli timing, le même jour, le gouvernement publiait son projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Un plan qui enterre une sortie du nucléaire attendue par une majorité de citoyen(nes) et pire, redonne des moyens à un programme de renouvellement des installations nucléaires.
Cigéo, un petit coup de pouce ministériel en situation de crise ?
Une visite éclair, un discours déjà écrit, une leçon bien apprise pour soutenir le projet Cigéo, le ministère de la Transition écologique formate des émissaires bien peu curieux, ou véritablement malhonnêtes... Car les gendarmes du nucléaire avaient envoyé un très mauvais signal en janvier 2018. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait notamment demandé à l’Andra de revoir sa copie sur la difficile - impossible ?- démonstration de la sûreté de Cigéo. Par ailleurs, la concertation post-débat public 2013 qui devait traiter du poste RTE a été stoppée fin 2018 et le débat public sur le plan national de gestion des matières nucléaires (PNGMDR) prévu en septembre dernier est encore repoussé, à mars.
Gestion des déchets atomiques à haute activité et à vie longue : le rouleau compresseur
Plus le temps passe, plus la sûreté des projets d’enfouissement devient un sujet devient brûlant. Le scénario écrit dans les années 1970 faisait du stockage géologique la solution pour les déchets nucléaires sans l’avoir vérifiée et le sésame pour construire des centaines de réacteurs dans le monde. Il se heurte partout dans le monde aux mêmes questions et des incertitudes majeures se révèlent.
Ainsi la décision de construire le centre de stockage en grande profondeur en Suède a été retoquée début 2018 et l’agence qui gère le projet avait un an pour présenter les solutions qu’elle propose aux graves soucis de conditionnement des déchets pointés par des experts indépendants. Pour l’instant pas de nouvelles...
En France, c’est un savant mélange de communication ministérielle mensongère et de répression absolue de l’opposition qui tente de faire passer en force le projet Cigéo. Le tout emballé dans une promesse de « débat public » qui n’a de démocratique que son nom. Et Gérard Longuet d’en remettre une couche : "avec les élus haut-marnais et meusiens, j’ai rappelé nos demandes simples : mise en œuvre des travaux préparatoires pour confirmer la certitude du projet et mobiliser les salariés et les entreprises locales..." Monsieur Longuet veut mettre le pays devant le fait accompli du plus grand chantier industriel du siècle, quels qu’en soient les risques phénoménaux !
Le débat public encadré, formaté et qui donne ses conclusions par avance
Cette fois ce n’est pas l’opposition qui le dit, c’est la secrétaire d’Etat. Le nouveau débat, annoncé pour mars, servira à re-communiquer sur le projet et sur son habillage, pas à ouvrir la porte à une véritable concertation décisionnelle et citoyenne. Pour elle : la voie du stockage géologique n’est pas négociable, c’est la meilleure des solutions.
Burestop55 dénonce une nouvelle fois l’absurdité du projet de poubelle atomique au service non pas de la préservation des générations futures, mais bien d’un nucléaire toujours plus « totalitaire » ! Le collectif refuse une fois de plus toute participation au débat public annoncé.