Massacrer à court terme notre territoire de vie ou le préserver à long terme :
notre choix est vite fait !

Parue le 21 avril 2019 dans l’Est républicain, la page de publicité signée du "collectif de 33 000", voix des entreprises de Meuse et Haute-marne, va droit au but. Seule l’attractivité économique et financière prévaudrait actuellement et devrait être l’axe principal du débat public en cours. Il faudrait donc cesser de s’inquiéter des risques avérés du projet Cigeo et arrêter de s’opposer à ce qu’il vante comme "l’un des plus importants projets industriels de France" ?

Burestop 55 s’interroge sur l’unanimité supposée des 33 000 entreprises et acteurs économiques de Meuse et de Haute-Marne qui soutiendraient massivement ce projet.
Une consultation a-t-elle été opérée, quand et comment ? Qui a répondu ?

STOP à la politique du mépris envers la population
Des acteurs extérieurs se sont substitués depuis quelques années aux décideurs locaux, pour créer une "pseudo" dynamique de développement basée sur le nucléaire. La politique acharnée de séduction mise en place par l’Andra et la filière électronucléaire a créé de l’illusion mais l’emploi n’est pas réellement au rendez-vous, de l’avis de nombreux acteurs économiques locaux.

Des habitant-es ont refusé l’implantation d’entreprises polluantes (projet Bison à Gudmont-Villiers, stockage de déchets nucléaires FAVL). Le projet Unitech à Suzannecourt, qui pourrait avoir un impact désastreux sur les cours d’eau (Marne), soulève de très fortes inquiétudes. Depuis 20 ans, se poursuit l’opposition au projet Cigéo dont l’extrême dangerosité n’est plus à démontrer.
Dans ces conditions, le mépris affiché par le "collectif des 33 000" envers celles et ceux qui - en toute légitimité- ne signeront pas un chèque en blanc à des projets aux conséquences environnementales désastreuses pose question.

OUI à l’information sur la face noire du "deal"
Aborder Cigéo uniquement par son versant économique est extrêmement discutable, même si tout est mis en place par les pouvoirs publics pour jouer sur la corde sensible de l’emploi et des investissements.
Le "collectif des 33 000" déclare qu’ "aucune facette ne doit être cachée pour aboutir un débat démocratique". Il se contredit lourdement car il escamote allégrement les risques industriels, technologiques et environnementaux de Cigéo, toujours en questionnement auprès de nombreux acteurs indépendants ou officiels.
Pourtant, plus personne ne peut nier que le projet de stockage géologique des déchets nucléaires les plus dangereux rencontre de très sérieuses difficultés de mise en oeuvre dans tous les pays ayant investi, depuis des décennies, dans cette voie de recherche (Suède, Finlande, Belgique, USA etc.). La France ne fait pas mieux : le site de Bure ne pourra pas retenir longtemps l’énorme volume de radioactivité enfouie. Le risque d’explosion et d’incendie souterrains est réel et ne doit plus être évacué du débat !

POUR un avenir sans retombées radioactives !
Rappelons la surdité des pouvoirs publics envers les 60 000 électeurs meusiens et haut-marnais qui en 2005 ont réclamé, en vain, un référendum sur la question de Bure. Des milliers de personnes réclament, et à juste titre, l’abandon de ce projet mortifère depuis plus de 30 ans. Elle ne veulent pas d’un développement économique nucléaire en Meuse et en Haute Marne.
Les riverains n’ont jamais eu leur mot à dire quant aux manques à gagner considérables qui les concernent.”ˆUn développement inféodé à Cigéo serait inévitablement synonyme de dévaluation du patrimoine foncier et immobilier, de stérilisation des atouts de nos départements verts, de la fin des appellations contrôlées et labels, de désertification...

POUR une politique de lucidité -en urgence- sur les impacts négatifs de la mégapoubelle nucléaire
En terme d’image de marque, le territoire a gros à perdre. Dernier exemple en date, la campagne de communication lancée par la commune touristique de Bures en Meurthe-et-Moselle, pour se démarquer activement de celle de Bure en Meuse !

Le développement économique auquel nous sommes attachés doit être recherché au travers de voies respectueuses de l’écologie et de l’avenir des générations futures. Le projet Cigéo doit être stoppé, au profit de l’exploration d’autres voies de gestion, dont la sub-surface sur les sites de production, de plus en plus évoquée actuellement.

EST REPUBLICAIN 21042019