Les membres de la CNE ne sont pas venus de Paris présenter leur dernier rapport n° 13, à l’assemblée générale du CLIS, réunie ce jeudi 21/11 à Joinville. En cause : un surprenant souci de location de véhicule de transport.

Résultat : de nombreuses questions écrites (27) lues mais restant sans réponse et d’autres fusant dans la salle en vain.

En ce qui concerne CIGEO, la CNE a rendu un rapport des plus succint avec un avis globalement positif et de moins en mois de doutes quant à la faisabilité du stockage souterrain à BURE. Les incertitudes qui subsistent arrivent en seconde lecture.
Selon elle, la démonstration de la qualité du site en tant que barrière géologique est établie, les connaissances sont robustes, la demande d’autorisation de création (DAC) pourra être déposée en 2020.
Sans vergogne, elle rappelle qu’il a fallu trouver des volontaires pour accueillir un ’labo" et que rien n’aurait pu se faire sans les mesures d’accompagnement (financier) et la création des GIP. Elle encourage donc les initiatives d’accompagnement économique du territoire et recommande des actions de formation locale pour élever le niveau de compétences de la population.

Des questionnement sont émis sur les raisons de l’optimisme affiché par la CNE alors que de lourdes incertitudes subsistent, dont voici quelques exemples :

  • sur la"maîtrise" de l’hydrogène ou risque ATEX (atmosphère explosive),
  • sur le traitement des bitumes ou déchets radioactifs représentant un risque d’inflammation, dont le volume représente 18% des colis destinés à l’enfouissement,
  • sur la nature du sous-sol hôte, qui selon certains experts, n’est pas de l’argile pure, réputée parfaitement étanche. Elle serait formée de plusieurs natures de roches, tantôt marneuses, tantôt riches en carbonates ou sel de calcium, tantôt d’argilite. Ce qui donne un milieu beaucoup moins stable que ne le prétend la "légende".,
  • sur la version mensongère qu’elle entretient sur le cas de la Suède (panorama international). La CNE affirme que "le processus d’autorisation de stockage définitif se poursuit sans obstacle particulier". Selon elle la Cour de l’environnement -qui avait bloqué le processus début 2018- "ne serait pas à nouveau sollicitée". Le gouvernement suédois prendrait une décision en 2020.

La réalité est autre. Si SKB a déposé sa demande d’autorisation de création de son site d’enfouissement en 2011, tout a été remis en question en 2018. Le risque de corrosion rapide du cuivre qui compose les conteneurs de combustible irradié a été admis. Le gouvernement suédois a suspendu son feu vert et SKB depuis lors n’arrive pas à convaincre sur le plan de la sûreté. Les rapports se succèdent sans convaincre et les retards s’accumulent.
Des questions se posent aussi pour la Finlande : si la CNE estime que "le transfert des premiers conteneurs contenant du véritable combustible usé pourrait débuter vers le milieu des années 2020", qu’en est-il du cuivre qui compose aussi l’emballage de ceux-ci ?

La CNE participe à la marche de Cigéo à sa manière, en mêlant affirmations et doutes, et c’est bien là le problème.

Elle annonce en introduction de son rapport que des "progrès sont toujours possibles". Et que la phase industrielle pilote répondant au joli nom de "Phipil" fournira l’occasion d’avancer en ce sens. Merveilleux. Et si finalement cette commission ne servait à rien, sauf à donner un semblant de regard scientifique extérieur, qui conforte un des pires projets industriels du siècle sans impartialité critique ?

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COMPTE RENDU de l’Assemblée générale du CLIS de BURE (sans CNE)