2001 - IEER / Arjun MAHKIJANI : "opter pour le moins pire"
Arjun MAHKIJANI est physicien nucléaire. Américain, il dirige l’Institut de Recherche sur l’Energie et l’ Environnement (IEER). Marié à une Française, il était dans notre pays cet été et en a profité pour découvrir la réalité du chantier à Bure, tandis qu’il tenait conférence à notre demande le soir à Bar-le-Duc (27 juillet 2001).
Morceaux choisis
« Au début je croyais à une solution raisonnable pour les déchets nucléaires, mais après 20 ans de recherche je sais aujourd’hui qu’il n’y a pas de bonne solution. La transmutation n’est pas applicable aux déchets en grande quantité (il faudrait construire de nouveaux types de centrale pour ce travail qui va engendrer de nouveaux déchets et ainsi de suite : un cercle vicieux) et l’enfouissement n’est pas fiable pour piéger la radioactivité (ses travaux dans le Névada ont prouvé que les strates géologiques n’étaient pas nettement séparées et que les fuites étaient inévitables). »
« Il faut alors opter pour le "moins pire" : le stockage des déchets sur leur lieu de production, sachant que ça ne peut être que temporaire. » « Il faut avoir un vrai débat sur le nucléaire et sur les déchets (...) Il faut surtout arrêter les travaux (de Bure) parce qu’un trou ça deviendra politiquement très, très attirant. On ne pourra pas résister à y envoyer les déchets. »