La BD "100 000 ans, Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires" fâche l’Andra

Les collectifs BURESTOP 55, CEDRA 52 et EODRA saluent la qualité tant journalistique qu’artistique de l’ouvrage et soutiennent totalement la démarche d’information indépendante entreprise par les auteurs et leur éditeur.

L’Andra a pour impossible mission de faire passer les déchets atomiques pour quasi inoffensifs et enfouissables, quoi qu’il en coûte et au prix de "grosses" omissions, sur les risques technologiques phénoménaux ou sur la présence rédhibitoire d’une ressource géothermique importante in situ par exemple. Ajoutons à cela la légalisation de la distribution outrancière de millions d’euros, depuis 1994,qui ne font qu’affaiblir et piéger notre région...

En se fendant d’un long communiqué (A PROPOS DE LA BANDE-DESSINEE - 30/11 2020) et en égrenant des mots vides de sens : transparence absolue de sa démarche, ouverture et concertation, miracle de l’argile de Bure ou développement local, l’ag ence donne le sentiment de vouloir se justifier.
Pourtant ce récit illustré, appuyé sur des faits établis, retrace de plus de trente années d’opposition nationale et locale. C’est celle de milliers de citoyen-nes contraints à avaler une seule vérité officielle, à croire à une seule théorie scientifique et à sacrifier au passage un bout de leur territoire sur l’autel de la "solidarité nationale".

Que vive la multiplicité des voix et des visions !
Les récentes tentatives de réécrire les lois n’ont pas encore neutralisé la liberté d’expression, fondement essentiel de notre démocratie.

Il n’est certainement pas évident pour une parole critique de percer tant l’Andra s’est rapidement transformée en une agence de communication aux moyens colossaux. Publicités dans les journaux locaux, achats de youtubeurs, financement de publi-reportages : elle dispose d’une palette d’outils divers et variés pour occuper tout l’espace médiatique et contrôler son image. Pourtant, il est évident qu’elle ne supporte aucune contradiction ! Alors qu’elle consacre plus d’un million d’euros à la promotion de Cigéo chaque année, il suffit de la publication d’une bande dessinée critique pour qu’elle semble aux abois.

Pourquoi une telle fébrilité ? Doute-t-elle d’un projet qui ne vivra qu’imposé à coup d’omissions, de pseudo certitudes scientifiques et... de répression de l’opposition sans précédent dans l’histoire des luttes environnementales ?

Trop drôle : l’invitation au duel des idées et au débat "équilibré" !
L’Andra conclut : "(...) mais comme toujours nous sommes ouverts à la discussion et sommes prêts à en débattre pour peu que les conditions d’un débat équilibré soient réunies, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent dans le traitement de cet ouvrage."

Qui est David, qui est Goliath ?
A-t’on jamais pratiqué un débat "équilibré" en matière de nucléaire dans ce pays ? C’est bien le pouvoir qui crée les conditions du débat dit "public" et les fausse, car celui-ci ne débouche jamais sur des décisions partagées. Le débat public sur la gestion de déchets nucléaires de 2005 avait présenté des exigences citoyennes non prises en compte par les législateurs (loi de 2006 entérinant l’enfouissement à Bure) et celui de 2013 a été un véritable fias co, désavoué par la moitié de ses organisateurs officiels. Tout cela rappelle l’agitation de quatre ministres en 2014, s’émouvant alors de la scandaleuse capacité du peuple à troubler la marche des grands projets industriels imposés.

Est-ce à l’Andra de monter au créneau pour défendre un projet indéfendable ? Ou à l’Etat de sortir du bois et de prendre ses responsabilités...

Le gouvernement actuel n’en prend pas le chemin, car la demande d’utilité publique de Cigéo est en cours d’instruction, malgré la somme d’inconnues technologiques majeures et d’incurie financière qui caractérisent le dossier. Cerise sur le gâteau, il projette la construction de 6 nouveaux réacteurs atomiques EPR, une fois encore sans consulter la population et sans "débat" démocratique équilibré. Jamais, en trente ans, les gouvernements successifs n’ont remis en cause la production de ces déchets nucléaires dont tout le monde sait qu’ils sont ingérables, pour au moins 100 000 ans...

La BD "Cent mille ans..." a déjà reçu un bel écho dans la presse, et ce n’est que le début : France Inter, France culture, Arte, l’Obs, et même de manière élogieuse dans le Figaro. Elle a aussi été pré sélectionnée pour le prix France Info des BD d’actualité.

Un beau cadeau pour les fêtes de fin d’année, chez votre libraire ou sur commande !