BURE, un chantier alibi
L’annonce faite hier, 12 juin 2008, par le premier ministre sur le projet de construction d’un second réacteur EPR reflète une vision politique d’un autre âge. Le gouvernement actuel surfe sur l’argument le plus dangereux qui soit : "Nous voulons que l’énergie nucléaire soit une des réponses principales à la crise du pétrole que l’on connaît".
Hier, pas de déclaration concernant un plan national d’économies et d’efficacité énergétiques, qui mobiliserait chaque citoyen ; rien non plus en direction des énergies renouvelables, ni sur une inévitable réflexion collective sur notre façon de consommer.

A l’heure où le monde entier s’interroge sur la question de l’énergie, le bon sens voudrait que notre politique énergétique s’engage sur des voies raisonnables. Et ne se contente pas d’opérations de communication (mensongère) au service d’intérêts industriels et financiers qui nous dépassent. La voie du tout nucléaire est une voie à haut risque !

Le CDR55 (collectif meusien Non à Bure) dénonce cette déclaration : "Selon ses concepteurs, l’EPR permet une meilleure utilisation du combustible, une démultiplication des systèmes de sûreté et une moindre production de déchets..."

Nucléaire = déchets atomiques non gérés et non gérables, donc mise en danger des populations.
Déchets nucléaires = transports à haut risque, démultiplication de sites de stockages de surface ou souterrain, contamination durable de territoires.

En ce qui concerne les plus dangereux (hautement radioactifs à vie longue), BURE (Meuse/Haute-Marne) est à l’heure actuelle un chantier qui n’a rien démontré.
Une bonne fois
pour toute : enfouir les déchets nucléaires ne fait que retarder le retour de leur radioactivité à la surface. Aucun sous-sol n’est hermétique, sans mouvement, sans faille, sans eau.
Que faire des milliers de tonnes déjà produits ? Que faire des milliers de tonnes à venir ?
Une industrie qui ne sait pas gérer ses propres déchets est-elle une filière d’avenir ?
Que l’EPR produise moins de déchets reste à prouver. L’industrie électro-nucléaire se passe de démonstrations et continue à asséner des arguments confinant à la propagande.

Le collectif appelle à participer aux actions à venir dont le Festival Débranche à Luméville (5 km de Bure), samedi 28 juin : rencontres festives, informations et débats, et accueil des marcheurs pour un monde sans nucléaire (marche internationale).