Toujours plus de nucléaire : toujours plus de déchets ingérables !
COMMUNIQUE BURESTOP55
01/03 2021
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), au terme d’une courte "consultation" dite publique mais passée inaperçue, a donné la semaine dernière le feu vert à l’allongement de la durée de vie des vieux réacteurs nucléaires. La réduction de la part du nucléaire de 70% à 50% passe à la trappe, la problématique posée par la sur-accumulation de déchets ingérables aussi.
On ne change rien, le nucléaire est un état dans l’Etat, la population n’est jamais conviée aux décisions.
La programmation de 6 nouveaux réacteurs EPR, en haut lieu et sans vision d’avenir partagée avec les habitants de ce pays, s’inscrit elle aussi dans une tradition hors d’âge.
La France réinvestit sur la même machine et s’enferre dans l’impasse nucléaire
Le pays s’engage sur une voie toujours plus dangereuse :
- risque d’accident majeur accru *
- coût exhorbitant du rafistolage d’une trentaine de réacteurs
- aggravation de l’endettement d’EDF (42 milliards d’euros officiellement)
- asservissement à une électricité toujours moins compétitive
- accroissement des volumes de déchets radioactifs (structurels et de fonctionnement)
- creusement de l’écart technologique avec d’autres pays investissant eux sur des énergies renouvelables...
L’"utilité publique" de Cigéo au service la poursuite de la filière électro-nucléaire ?
Grands absents des débats : les déchets nucléaires.
Le projet Cigéo, censé régler le problème majeur des déchets les plus dangereux, vient d’être remis en question côté sûreté, faisabilité technologique et impacts sur l’environnement et les populations par l’Autorité environnementale. Dans ces conditions, l’Etat osera-t-il accorder en 2021/2022 une "utilité publique" de pure complaisance à Cigéo ? Cette décision serait avant tout politique afin de permettre la poursuite du mirage électronucléaire... sans régler la question centrale de déchets impossibles à gérer.
Le collectif Burestop 55 dénonce une fois de plus la scandaleuse prise en otage du territoire meusien et haut-marnais. L’Etat pourrait sacrifier tout un bassin de vie pour faire croire que tout sera résolu à Bure, alors qu’il ne ferait qu’aggraver une dette abyssale, voire criminelle, envers les générations futures.
* Un premier objectif est de réduire les conséquences des accidents et notamment des accidents graves, avec une fusion du cœur du réacteur », a expliqué à l’AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN. Des améliorations sont notamment prévues pour que la radioactivité reste confinée à l’intérieur de l’enceinte en cas d’accident.