2004 - "Le sous-sol n’est pas sûr"
Géologie, séismes et failles, fuites, géothermie...
par André Mourot
Mai 2004
Découverte du radon en 2000. L’hypothèse que la source origine de ce radon est le socle, et qu’il est remonté par les failles, a été avancée.
Le BRGM invité à une réunion plénière du Clis prétend que la source est un placage d’argile en surface, l’argile pouvant avoir jusqu’à 2 à 3 ppm (partie par million) de U. Après une longue pause, la question a été posée à l’Andra si ils avaient vérifié cette hypothèse. Non, répondent-ils car des placages d’argile existent partout. On aurait donc dû avoir des anomalies de radon un peu partout. Ce qui n’est pas le cas. L’expert du BRGM a publié de nombreux articles dans des revues spécialisées démontrant la remontée du radon depuis le socle cristallin. Dans la revue « Contrôle » (Publication de l’Autorité de Sûreté Nucléaire) de mars 2003, un article sur le radon (p. 55) présente quatre nouveaux départements classés prioritaires pour les teneurs en radon.La Haute-Marne figure parmi les quatre élus. Que s’est-il donc passé ? Abandonnons les argiles et revenons à l’hypothèse de départ qui donne comme source la circulation de radium (père du radon) dans les failles et fractures, nombreuses dans le département. Je n’ai considéré le radon que comme traceur de failles, ce qui marche assez bien. Maintenant, si certains craignent pour leur santé on peut leur recommander la lecture du numéro 153 de la même revue « Contrôle » de juin 2003 sur le radon dans la région de Bourbonne-les-Bains. La situation y est préoccupante sur le plan de la santé du personnel travaillant à la station thermale. Il n’en reste pas moins que les « anomalies » de radon se situent toujours sur des failles cartographiées par les géologues.
SEISMES ET FAILLES
Le site de Bure a été choisi là, car c’est une région extrêmement calme du point de vue sismique. C’est le discours de l’Andra. Patatras ! le 22 février 2003, à 20h41 GMT, un éclatant démenti survient avec une magnitude de 5,4 sur l’échelle de Richter. Ce n’est rien nous disent les autorités, il n’y a pas de dégâts.. Ce n’est pourtant pas l’avis des habitants de la région de Rambervillers. Ce séisme, dont l’épicentre se situe à 95 kilomètres à l’est du site de Bure, a été ressenti dans une grande partie de l’Europe occidentale. Lu dans le « Journal de la Haute-Marne » du samedi 26 juillet 2003 : "13 communes des Vosges demandent le classement de leur commune en situation de catastrophe naturelle suite au séisme du 22 février... alors que 55 communes de Lorraine, d’Alsace et de Franche-Comté (dont 38 dans les Vosges) ont été déclarées le 27 juin dernier en état de catastrophe naturelle". Il y a peu de temps, la commune haut-marnaise de Fayl-Billot (à la limite de la Haute-Marne et de la Haute-Saône) a été classée en état de catastrophe naturelle à la suite de ce séisme. A noter que ce village se trouve à la même distance de l’épicentre que Bure.
Puisqu’on vous dit qu’il n’y a pas de dégâts.
Un ami m’a posé récemment la question suivante : « Y a-t-il des séismes dans la région parisienne ? » Il suffit de consulter les fichiers du réseau national de surveillance sismologique (RenaSS) et du laboratoire de géophysique de CEA (LDG) en choisissant une zone centrée sur Paris de 240 km dans le sens Est-Ouest et 160 km dans le sens Nord-Sud, et ce depuis la création du fichier (1er janvier 1980) jusqu’à aujourd’hui. La réponse est de 8 séismes en 23 ans, de magnitude très modeste, ne dépassant pas 2,6 sur l’échelle de Richter. Maintenant, déplaçons cette zone en gardant la même surface pour venir la centrer sur Bure, et en posant la même question. La réponse est plutôt surprenante : 801 séismes (huit cent un) pour la même période. Alors, l’ami m’a demandé avec une certaine perfidie où fallait-il mettre le centre de stockage de déchets nucléaires ?
Quant aux failles et fractures :
Voici les conclusions de l’IRSN sur la région de Bure
L’extrait du rapport DPRE/SERGD 00-08 reproduit ci-dessous résume la situation et les questions qui se posent :
Dans le référentiel, l’ANDRA s’interroge sur « l’existence éventuelle d’une structure majeure qui présenterait un jeu à composante uniquement décrochante sans jeu apparent vertical. Une faille de ce type présenterait une continuité kilométrique et s’accompagnerait d’une bréchification et d’une fracturation des formations affectées avec cristallisation de calcite. Elle devrait être observée en cartographie géologique ce qui n’a pas été le cas dans l’environnement de la zone retenue »
Les observations microstructurales réalisées dans de nombreuses études académiques suggèrent, contrairement au point de vue de l’ANDRA, que le contexte de déformation est au moins largement décrochant dans l’Europe du Nord-Ouest, notamment à cause de la prédominance des événements compressifs ou décrochants pyrénéens datés du Crétacé supérieur et de l’Eocène. Les vérifications sur le terrain s’avèrent donc nécessaires. La mission envisagée avait pour but de vérifier la nature et la chronologie des déformations régionales, ainsi que d’identifier de manière qualitative la disposition de la fracturation secondaire qui avait fait l’objet des hypothèses soulevées dans le rapport SE5GD 00-08.
De plus, on note dans un rapport de l’Université H. Poincaré de Nancy, rapport signé Ch. Hibsch, Leroux et Lathuilière, sur le site même de Bure : "Distribution de la fracturation. Une direction ENE-WSW est surabondante… Elle correspond principalement à une direction cisaillante dextre. Les autres directions exprimées sont N145°E, N-S, N20-30°E". Rappelons qu’il s’agit là du site même du laboratoire.
Revenons à l’étude IRSN :
Une autre conclusion importante est que de nombreuses failles témoignent de mouvements tectoniques décrochants pendant l’histoire géologique … Ceci peut avoir une influence sur les circulations hydrauliques dans la mesure où la compression (montrée par l’ovalisation des forages) peut contribuer à la (ré)ouverture de ces fractures.…
L’histoire tectonique reconstituée grâce à cette étude paraît relativement compliquée mais peut être résumée simplement comme la succession des effets de l’ouverture de l’Océan Thétys, la collision pyrénéenne, et la collision alpine…
Il semble bien que l’on ait déjà lu ce discours dans une notre de janvier 2002 intitulée « Failles et séismes dans la région de Bure » par J. Muller et A. Mourot.
A noter que dans le rapport ANDRA de janvier 1994-mars 1996, on lit page 35 : "au cœur du secteur étudié, l’ensemble des terrains a une structure tabulaire faiblement pentée de l’ordre de 1° à 1,5° vers le nord-ouest. Sur le site même du laboratoire éventuel, aucune faille n’a été détectée ni par cartographie, ni par sismique réflexion, ni par forages courts ou profonds".
Heureusement, dans son référentiel géologique de 2001, l’Andra a un peu changé son fusil d’épaule et reconnaît les failles du système décrochant observées par tous les autres géologues. Néanmoins, leur discours semble se rattacher toujours à l’ancienne école, surtout lorsqu’ils s’adressent à des élus pour qui la géologie n’est pas le souci premier.On trouve dans la brochure sur les recherches préliminaires (1994-1996), page 35 : " Sur le site même du laboratoire, aucune faille n’a été détectée". (Voir un peu plus haut les remarques des géologues de Nancy, Hibsch et al.). D’autre part, dans les brochures en couleurs distribuées en grand nombre dans les régions environnant le futur laboratoire, on peut entendre toujours le même langage : région stable, structures simples et uniformes, peu d’eau, enfin bref dormez tranquille bonne gens on veille sur vous. (« Passerelle » du 5 juillet 2003).
La région est donc fracturée beaucoup plus que ne l’avait écrit l’Andra dans ses premières publications. Dans le cas éventuel d’un stockage de colis de déchets radioactifs, l’ennemi c’est l’eau qui est ici omniprésente. De plus, suivant les niveaux elle est plus ou moins salée, on a jusqu’à 5 grammes de sel par litre dans le Dogger. De plus, la présence de pyrite (sulfure de fer) est signalée dans les argilites avec une teneur d’environ 5 à 7 %. Tout cela contribue à rendre les eaux agressives et se pose la question : combien de temps vont résister les colis ?
Dans le contexte géologique de Bure, l’eau est abondante. La station pluviométrique de Sailly, à quelques kilomètres du site de Bure, indique une hauteur de pluie annuelle de l’ordre de 1100 millimètres, c’est-à-dire environ deux fois plus que dans la région parisienne. Même la Règle Fondamentale de Sûreté prévoit un relâchement des radionucléides au bout d’un temps que personne ne peut prédire.
Il est certain que toute cette eau dispose de très nombreux chemins (failles, fractures, diaclases etc…) pour arriver jusqu’aux colis de déchets, si jamais on s’aventure à en déposer dans le sous-sol. Et après, que se passe-t-il ?
Il a été démontré que le Plutonium était soluble et se trouvait être un corps assez mobile dans le sous-sol. Rappelons que le Plutonium est à la fois un puissant chimiotoxique (à la dose du microgramme) et un puissant radiotoxique. Le site de Bure est placé tout en amont du bassin versant de la Marne, ce qui veut dire que les relâchements de radionucléides iront se répandre en aval de ce bassin, c’est-à-dire dans la région parisienne où les eaux de la Marne sont utilisées pour la distribution aux populations.
Il a été démontré que les réseaux aquifères souterrains de la Marne et de la Meuse étaient en communication. Par conséquent si l’un est pollué l’autre l’est automatiquement. Cela fait que si le bassin parisien est touché, l’Europe du Nord le sera aussi. Cette migration des radionucléides est également envisagée par l’Andra dans son rapport de synthèse Dossier 2001 Argile de décembre 2001, p.p. 79-82, 119,120. avec cette terrible précision : « Il est visible que la Meuse est un drain important pour cette nappe puisque les courbes isopièzes convergent vers sa vallée. En rive gauche de la Meuse, même si le pendage des couches est dirigé vers l’ouest, les courbes isopièzes montrent que l’écoulement se fait vers l’Est. »
(voir le texte « Histoire d’eau » de A. Mourot septembre 2003)
FUITES
Voilà maintenant une révélation que l’auteur de ces lignes trouve plutôt effrayante : la Règle Fondamentale de Sûreté nous parle de retour de radionucléides vers la biosphère, avec une bonne définition de celle-ci, c’est tout simplement l’espace où nous vivons. Cette migration des radionucléides est également envisagée par l’Andra dans son rapport de synthèse « Dossier 2001 Argile, de décembre 2001, p.p. 79-82, 119,120 ». La Règle Fondamentale de Sûreté n’envisage pas ce retour des radionucléides avant 10 000 à 50 000 ans. Quant à l’Andra, cette organisme est beaucoup plus optimiste puisqu’il parle de 100 000 ans. Ce n’est pas très réaliste car il est bien évident que personne n’ira contrôler. Ces messieurs ne sont pas les seuls à envisager un retour des radionucléides dans la biosphère. Les sages de la Commission Nationale d’Évaluation en parlent dans leur dernier rapport n° 9 de juin 2003. A la page 29, on peut lire ceci : « Transport-migration depuis le stockage jusqu’à la biosphère et à l’homme ». Les membres de la CNE, avec une grande prudence et dans leur grande sagesse ne donnent aucun délai pour le retour du poison vers la biosphère. Ils ont parfaitement raison car personne n’en sait rien. Enfin, rassurons nous, ces messieurs nous garantissent une pollution par des agents hautement dangereux dans un délai que personne ne peut apprécier aujourd’hui.
Les Français ne sont pas très brillants en géographie, c’est bien connu. Regardez bien votre carte de géographie de la France et vous allez avoir comme la cerise est belle sur le gâteau. En effet, les eaux polluées après leur retour vers la biosphère vont couler naturellement vers la Marne par les nombreux tributaires circulant sur le plateau de l’Ornois. Ces eaux vont donc arriver dans la région parisienne où les eaux de la Marne sont déjà très utilisées pour l’alimentation des populations. Ces eaux mélangées à celles de la Seine iront se jeter ensuite dans la Manche. Mais ce n’est pas tout, on a vu un peu plus haut qu’une partie des eaux s’écoulait vers la Meuse. Les Wallons et les Bataves risquent de se retrouver rayonnants sans avoir rien demandé à personne. Pourraient-ils avoir le droit de donner leur avis sur la question ?
GEOTHERMIE
On peut lire dans le Guide du maître d’ouvrage en géothermie (1983, ed. du BRGM) page 124 : « Les grès sont très productifs en Lorraine où ils sont exploités pour l’alimentation en eau potable ; leurs caractéristiques hydro-dynamiques décroissent d’Est en Ouest ; ils n’ont fait l’objet que de peu de reconnaissances géologiques, en particulier à l’aplomb du département de la Meuse, région dans laquelle leur température est la plus intéressante. Notons que la salinité des eaux peut être très importante (> 200 g/l) ».
Peut-on exploiter aujourd’hui ces ressources géothermiques ? La réponse est claire : aujourd’hui c’est non. Ces ressources ne se transportent pas, il faut les utiliser sur place. Or actuellement il n’y a rien pour s’en servir utilement. Oui, mais les ressources énergétiques actuelles, pétrolières en particulier, vont en s’épuisant. Il est admis aujourd’hui que les réserves en pétrole sont données pour durer encore quelques décennies, une centaine d’année pour le gaz et quelques centaines d’années pour le charbon. Il est peut-être temps de s’inquièter de notre approvisionnement en énergie pour les générations qui vont suivre. Pour cela il faut avoir des vues à relativement long terme, terme qui dépasse les échéances électorales. La Règle Fondamentale de Sûreté prévoit qu’un stockage de déchets nucléaires ne doit pas se trouver dans une zone où il y aurait des ressources ayant un caractère exceptionnel. Bien sûr le caractère exceptionnel de cette ressource géothermique est contesté ; il faut alors faire remarquer que les études sur la géothermie dans la région sont incomplètes, et le Clis a décidé que cette affaire soit tirée au clair.
Il y a également dans l’ annexe 2 de la R.F.S. ceci : on lit au chapitre 3 : Situations hypothétiques correspondant à l’occurrence d’événements aléatoires de caractère conventionnel, au sous paragraphe 3.1.5. Géothermie et stockage de chaleur : “cette situation n’est pas étudiée car les sites retenus ne devront pas présenter d’intérêt particulier de ce point de vue” . Ceci précise bien l’esprit de la première partie de la RFS. En conséquence, ceci ne permet pas de disposer de cette région pour y faire un stockage de déchets nucléaires.
L’IRSN a réalisé une étude sur la géothermie de Lorraine/Champagne-Ardenne, suite à la note de A. Mourot.. Voici la conclusion de cette étude :
« Dans le secteur du site de l‘Est, le potentiel en ressource géothermique que pourrait représenter l’aquifère des Grès du Trias inférieur de Lorraine devra être analysé en termes économiques et techniques, en raison de sa très faible productivité et surtout des problèmes importants de corrosion qui seraient rencontrés lors de son exploitation »
Les ressources géothermiques du plateau d l’Ornois sont encore mal définies aujourd’hui, mais il faut considérer que seul l’étage du Trias (vers –1500 mètres environ) a été exploré, avec plus ou moins de succès. Le problème de la teneur en sel est presque résolu. D’autre part, il est également possible d’explorer au niveau du socle granitique, là où la température sera de toute façon plus élevée (ceci est très important et n’a encore jamais été réalisé). Le Clis envisage de faire réaliser une étude sur ce sujet très prochainement. C’est une affaire à suivre minutieusement.
Il s’est trouvé que l’auteur de ces lignes a fait une visite du site géothermique de Soultz-sous-Forêts. Le directeur fait partie du personnel du BRGM, associé dans ce projet avec des groupes européens. Si on se souvient que le BRGM et l’Andra ont des accords secrets sur le problème de Bure, il ne faut donc pas trop s’étonner si l’idée de développer la géothermie dans la région de Bure est accueillie avec fraîcheur. De nombreux arguments contre ce développement m’ont été développés, ce qui en soi n’est guère étonnant. Il est donc urgent de faire étudier ce problème par un groupe indépendant.
EXHAURE
Pour une grande partie des parlementaires, l’environnement reste une priorité secondaire mais la gestion de l’eau est considérée par ces mêmes parlementaires comme la problématique environnementale la plus importante : 61% des sondés souhaitent qu’elle soit la priorité environnementale n° 1 du gouvernement. Viennent ensuite la gestion des déchets avec 39%, la lutte contre le changement climatique 23% et la maîtrise de l’énergie. A bien y regarder, il apparaît que ces différents sujets sont plus ou moins liés entre eux, donc qu’une action sur l’un se fera sentir sur l’autre. Comme on l’a vu plus haut, une pollution irréversible sur l’eau est intolérable. C’est pourtant ce qui risque de se produire si nous n’y prenons garde dès aujourd’hui, quand il en est encore temps.
La région de Bure reçoit beaucoup d’eau de pluie et on la retrouve dans le puits que l’Andra a beaucoup de mal à creuser. Il est actuellement très difficile d’avoir des informations fiables de la part de l’Andra sur les quantités d’eau évacuées chaque jour depuis la reprise des travaux.
Conclusion
Après examen de toutes les données scientifiques et techniques disponibles, il apparaît que l’enfouissement de déchets nucléaires n’est pas la solution valable aussi bien à court qu’à long terme.
On a vu plus haut quels étaient les risques énormes que cela faisait courir aux populations de la région Est et de la région parisienne, ainsi qu’aux populations de l’Europe du Nord. Ceci est tellement grave que beaucoup de personnes ont du mal à le croire… Et pourtant !
Alors, pourquoi s’acharne-t-on à vouloir enfouir ? La réponse est simple : pour pouvoir dire que le problème des déchets nucléaire est résolu et que l’on peut continuer à construire de nouvelles centrales atomiques. Beaucoup de gens pensent que le parc de centrales nucléaires est largement suffisant, car plutôt excédentaire, et que des systèmes de remplacement moins polluants existent déjà. Les populations s’en rendent compte dès aujourd’hui et nos dirigeants le savent. On trouve dans un rapport remis au Ministère de l’Industrie et de l’Aménagement du territoire (Guillaume, Pellat et Rouvillois, 1989) :
« Il apparaît de plus en plus que la contrainte principale dans ce domaine est la capacité de la population locale à accepter le principe du site de stockage, beaucoup plus que les avantages techniques relatifs des différents types de sous-sol. Dans ces conditions, il semble indispensable que le choix du site soit fait rapidement par les pouvoirs publics pour éviter toute cristallisation de l’opinion publique » avec, pour le choix du projet … le souci d’éviter un phénomène de rejet relayé au niveau national… ».
Édifiant n’est-ce-pas ?