Avant de parler fiscalité, il convient d’aborder le volet sécurité,
insiste Daniel Lhuillier.

QUAND Christian Namy, président du conseil général de la Meuse, présente la fiscalité de la future installation nucléaire de base, son opposition trouve qu’il va un peu vite en besogne. « On met la charrue avant les bœufs », résume Daniel Lhuillier. Avant de parler de fiscalité, la gauche entend faire respecter quelques priorités. À commencer par l’objectif numéro un : la sécurité..

Curieusement, Jean-Louis Dumont n’est pas très éloigné des positions du président du conseil général quand il souhaite que la Meuse tire son épingle du jeu. Avec un sous-entendu : obtenir plus, et plus encore que la Haute-Marne. « Je ne sais ni qui, ni pourquoi, quelqu’un a tracé un cercle avec un compas depuis un puits de Bure. Mais Bure/Saudron, c’est Bure. Les installations sont meusiennes. Il est normal que la Meuse obtienne beaucoup plus que la Haute-Marne. Les deux présidents (celui de la Meuse et de la Haute-Marne) se sont mis d’accord. Bien. J’en prends acte. Mais on n’en est pas là. C’est oublier qu’il reste une étape décisive : le débat public en 2013. Et une loi parlementaire pour valider Cigéo ».

Un préalable : le chemin de fer
Rappelant qu’il a voté la loi Bataille, le député de la Meuse pousserait même Christian Namy à aller plus loin : « Le deal prévoit une descenderie le long de la frontière meusienne mais dans le département voisin. Pourquoi ? On sait que la localisation de la descenderie est un choix géostratégique très politique. Cigéo est en Meuse. Pourquoi la descenderie ne le serait-elle pas ? Pourquoi la Meuse n’aurait-elle pas tous les dividendes ? » Et de se lancer dans une diatribe sur Areva (dont il regrette l’absence lors des comités de haut niveau), EDF (dont il souligne l’arrogance), l’Andra qui – finalement – est le seul interlocuteur capable de tenir tête à un Henri Proglio « en retard lors de l’inauguration de l’usine de Velaines », « incapable de desserrer les dents » mais « capable de tancer la directrice générale de l’Andra en public dans le but évident de l’humilier », « oubliant que l’usine de Velaines a consisté à transférer l’unité de Bar-le-Duc ».

Rappelant que le GIP, dotation pour l’effort du département à supporter une cause nationale, devrait permettre d’aménager l’infrastructure du secteur de Bure, Daniel Lhuillier note ce qui n’avait échappé à personne : le GIP permet de subventionner l’implantation d’entreprises du nucléaire. Autrement dit, l’argent du nucléaire va au nucléaire. Et Jean-Louis Dumont enfonce le clou : « Et ce ne sont pas les archives d’EDF qui vont créer des emplois ».

Jusque-là, rien de nouveau. À une exigence près. Les élus socialistes posent un préalable : l’acheminement des colis par voie ferrée. Une exigence sécuritaire et environnementale.. « Cette voie ferrée permettra également d’acheminer les approvisionnements vers le chantier. D’excaver par wagon. De limiter l’impact écologique ». Pour eux, c’est un préalable quand Cigéo rentre dans une phase industrielle avec des nombreuses incertitudes dans un calendrier (trop ?) tendu.

P.B.

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