1996 - Failles d’Echenay : une faille dans le projet de Bure
Voilà en résumé l’historique de l’affaire des failles d’Echenay, affaire qui nous a montré comment l’Andra, a fait disparaître des informations sur des documents pour mieux vendre son projet de poubelle à Bure.
Dans un document daté du 6 février 1995 ("Résultats des travaux réalisés en 1994, programme 1995"), l’ANDRA affirme : le vaste secteur triangulaire, à cheval sur les deux départements, compris entre la faille de la vallée de la Marne, le "fossé de Gondrecourt", et la faille de Aulnois-Saint-Amand, constitue un domaine structural peu penté, non plissé ou faillé et où l’horizon Callovo-Oxfordien (formation visée par le stockage souterrain) est accessible à bonne profondeur".
22/03/95 : lors d’une réunion de l’Instance Locale de Concertation et d’Information en Haute-Marne, "il a été demandé qu’une visite soit faite dans les bureaux de l’ANDRA à Fontenay-aux-Roses pour examiner les documents originaux". C’est en fait à l’instigation de M. Mourot, , appartenant à l’association Patrimoine 52, que l’ILCI fait cette demande à l’ANDRA. On ne sait peut-être pas que M. Mourot est ... géophysicien en retraite).
30/05/95 : Pour Patrimoine 52, M. Mourot remet un rapport (daté du 30 mai 1995) à l’ILCI de Haute-Marne suivante.
Au vu des documents conservés au siège de l’ANDRA , M. Mourot écrit : "Il est regrettable que l’ANDRA n’ait pas jugé utile de donner une carte de synthèse dans son rapport de février 1995". Et il joint un plan établi par ses soins, avec ce commentaire :
"Les travaux exécutés par la Compagnie Générale de Géophysique mettent en évidence un réseau de failles...
Ces failles concernent la base des argiles du Callovien, c’est-à-dire la formation visée par le stockage souterrain.
Elles affectent toute l’épaisseur des argiles car certaines se manifestent jusqu’à la surface...
Il s’agit d’un véritable champ de fractures qui ne correspond pas aux conclusions du rapport de l’ANDRA (fév. 1995) bien que les mêmes données de base aient été utilisées" (par lui et par l’ANDRA donc)
SUR LE PLAN FOURNI PAR M. MOUROT (© PATRIMOINE 52, 1995) FIGURE LA DOUBLE FAILLE D’ECHENAY
Un document en notre possession ayant pour légende "Isobathes du toit du Dogger calcaire .... Compagnie Générale de Géophysique 1994" porte effectivement cette double faille recoupée par ce même profil géosismique. Autrement dit, l’ANDRA mentait dès février 1995 lorsqu’elle parlait, à propos de son "secteur triangulaire " de "domaine structural non faillé".
21/07/95 : Prise la main dans le sac, l’ANDRA tente vainement de justifier ce mensonge par omission dans un "argumentaire de réponse à la note de M. Mourot", mais n’en est pas moins obligée de produire enfin une carte, intitulée "Contexte structural nord Haute-Marne" (B PL ASGE 95-250), signée "ANDRA - DEEC / SGE - AT / HP", où l’Agence doit faire figurer bon gré mal gré la double faille d’Echenay comme une "faille détectée par sismique (rapport d’interprétation C.G.G.)"
Début 1996 : L’ANDRA établit une nouvelle carte, intitulée "Est - Carte en isohypses de la base des argilites du Callovo-oxfordien", signée "© Andra 96", où la faille d’Echenay, qu’elle avait été forcée de faire apparaître en 95, disparaît de nouveau !
La carte de 1996 de l’ANDRA intitulée "Est - Cartes en isohypses de la base des argilites du Callovo-Oxfordien" est donc bien une carte trafiquée dissimulant des données acquises que rien n’était venu contredire entre temps.
L’ANDRA parle d’absence de failles détectables sur le site et dans les environs ; nous, nous sommes obligés de constater, documents à l’appui, l’absence dans les documents fournis par l’ANDRA pour l’enquête publique de 1997 d’une double faille dite d’Echenay qui avait été détectée au moins depuis 1994. Après avoir essayé de la cacher, puis avoir été obligée, suite aux protestations que cela avait suscitées, de la porter sur une carte signée de son nom, l’ANDRA l’a de nouveau fait disparaître de tous ses documents officiels.
D’après les études de M. Mourot, hydrogéologue indépendant