Cigéo et déchets atomiques inflammables : l’ASN abandonne l’idée de travailler sur leur neutralisation et accepte l’idée de les enfouir au mépris de la sécurité de territoires entiers !

L’Autorité de Sûreté Nucléaire vient de rendre public son avis sur le traitement des déchets nucléaires bitumeux inflammables destinés à Cigéo. Le gendarme du nucléaire abandonnerait le projet de neutralisation préalable du danger que représente l’enfouissement des boues radioactives destinées à Cigéo : trop long, trop cher, trop aléatoire techniquement...

Semblant de sagesse ou sûreté au rabais ?
Les arguments développés sont très inquiétants. Si l’on suit le raisonnement de l’ASN, modifier les plans de Cigéo coûtera moins cher que la neutralisation de l’inflammabilité de ces déchets, avant leur abandon sous terre. Compte-t-elle sur les pouvoirs magiques de l’Andra ?
Le risque d’incendie souterrain dénoncé par des experts indépendants est un des corollaires de la poubelle atomique, tout comme explosion et contamination radioactive à grande échelle.

Comment ne pas douter du sérieux des travaux de l’Andra ?
L’Andra devra donc revoir sa copie en matière d’architecture du stockage. C’est la nouvelle préconisation... alors que le projet de stockage souterrain est passé en phase de conception industrielle depuis 2012, que de gros appels d’offres ont été lancés et que des travaux préparatoires sont en cours autour de BURE.
A savoir que ces déchets représentent près de 20% du volume des déchets pour Cigéo et devaient y arriver en premier.

Face à de telles incertitudes, il faut stopper le projet Cigéo
La "phase pilote" prévue prochainement n’en devient que plus injustifiée. Au delà des multiples questions techniques toujours sans réponses, comment l’Andra va t-elle, sur les chapeaux de roue, être en capacité de modifier son projet de stockage juste avant de déposer la demande d’autorisation de création (DAC) ? Il serait insensé de lancer la construction de toutes les infrastructures lourdes de Cigéo : routes, voies ferrées, Poste RTE, bâtiments, descenderies, alors qu’il faut revoir la conception et l’architecture des galeries souterraines ! Cette première phase "pilote" engloutirait au passage les 6 milliards d’euros provisionnés à ce jour pour gérer la totalité des déchets nucléaires les plus dangereux pour les 130 à 140 ans à venir.

Le collectif BURESTOP 55 dénonce vivement l’immobilisme politique qui entérine toujours plus la folie du projet Cigéo et la pression des nucléocrates prêts à sacrifier la sécurité des populations pour continuer le nucléaire à tout prix. Il exige l’arrêt au plus vite de tous les travaux en cours à Bure, le droit pour les populations de décider de leur avenir et la sortie d’une filière nucléaire qui chaque jour devient plus "criminelle".

La revue demandée par le ministre chargé de l’énergie et le président de l’ASN rend son avis sur la gestion des colis de déchets nucléaires bitumés

Portfolio

IMG/png/cigeo_risques.png