Poubelle radioactive ou jardins du Grand Est,
il faudra choisir !
CAMPAGNE BURESTOP (3/5) - 04/03/2021
Troisième inquiétude (3/5) : qui a conscience de la profonde mutation qui s’annonce ?
Les collectifs et associations locales poursuivent la campagne visuelle « BONS BAISERS (atomiques ?) de Meuse/Haute-Marne », alertant sur les principaux risques à courir si l’Andra obtient l’« utilité publique » puis l’autorisation de lancer l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Ils appellent les pouvoirs publics à ne pas céder au passage en force de Cigéo qui se prépare.
L’arrivée du "laboratoire" de Bure a déjà influé considérablement sur la gestion de nos territoires avec l’apport d’une manne financière artificielle. Destinée à fabriquer du consentement plus qu’à développer des projets durables ancrés dans l’histoire et les spécificités locales, elle nous a mené sur le chemin de la nucléarisation.
Cigéo ou la mutation irréversible du travail, de l’environnement et de l’image
Meuse et Haute-Marne sont des départements à vocation agraire et touristique. Accepter Cigéo, c’est accepter la destruction de l’environnement, l’arrêt progressif d’activités qualitatives (production agro-alimentaire, cultures bio, viticulture, tourisme...) et une industrialisation hors norme.
La dégradation de l’image de marque risque de s’étendre sur un large bassin de vie, l’Aube accueillant déjà des sites d’entreposages nucléaires. L’Ouest des Vosges, tout proche, est concerné aussi, même si l’on n’en parle pas.
Les élus locaux sont-ils bien conscients de cela, lorsqu’ils valident chaque étape menant à la transformation de notre région en méga-poubelle atomique, au lieu de défendre nos atouts naturels ? Toujours aussi inquiétant : l’avenir échappe totalement au contrôle de la population.
(Pour rappel, Le Conseil général du Vaucluse et les Conseil régionaux de Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte-d’Azur s’étaient prononcés contre l’implantation d’un laboratoire souterrain à Chusclan, dans le Gard, au printemps 1997. En effet les vignerons et leur syndicat des Côtes du Rhône s’étaient opposés vigoureusement, étude d’impact économique à l’appui. )
Cigéo ou la création inévitable du risque et à terme du désert
L’Autorité environnementale, dans son avis critique du 13/01/2021pointe un élément essentiel (1) : Cigéo est synonyme de désertification, pas de développement.
Alors que des millions d’euros ont été apportés depuis 1994, que des centaines d’emplois sont promis, qu’un “projet de développement territorial” a été signé en 2019, l’Autorité environnementale recommande, à l’inverse, de limiter la démographie.”ˆEn cause, le risque d’exposition à la radioactivité de la population à court et long terme.”ˆ
N’est-ce pas la première fois que le préjudice sanitaire est publiquement reconnu ?”ˆFaut-il continuer à croire aux illusoires promesses de développement du territoire alors que ce dernier est voué au contraire à devenir très vite un désert nucléarisé ?
COMMUNIQUE Burestop55, Cedra52, Cacendr, Eodra, Bure Zone Libre, Habitants vigilants de Gondrecourt-le-Château, Meuse Nature Environnement
(1) “Compte tenu de la nature du projet et des incertitudes qui portent sur les risques à long terme, il serait rationnel, en application du principe de précaution, de chercher à limiter durablement la population exposée (...).
L’Ae recommande de justifier, au regard du principe de précaution et du nécessaire contrôle de la société sur le stockage à long terme, le projet de développement du territoire, qui en l’état actuel augmente le niveau d’enjeu face au risque d’exposition à la radioactivité. (page 32)