2006 - NEGATION DU POTENTIEL GEOTHERMIQUE DE BURE
SYNTHESE
A. Mourot, A. Godinot, P. Huvelin
Novembre 2006
Contre-vérité d’Etat, posture d’abandon d’élus locaux
Résumé en manière d’introduction
L’étouffement du potentiel géothermique de Bure s’est produit en deux étapes : blocage des énergies renouvelables dans les années 1980, piquetage d’une aire d’enfouissement à partir de 1994.
Ce potentiel, optimal à Bure, avait été évalué par le BRGM en 1976-83 sur demande des gouvernements, mais les réalisations suspendues en 1982. Parallèlement se déploie le programme électronucléaire qui double la capacité de production électrique et septuple la dette d’EDF. Il faut vendre aux voisins, on assaille le marché captif du chauffage électrique à grand renfort de publicité. Handicapée par des taux d’intérêt élevés et quelques défauts de jeunesse, la géothermie est bien rapidement mise au placard et désavantagée fiscalement. Elle se révèle pourtant être une énergie bon marché et exemplaire, alors que les 2/3 des rejets/déchets de la filière électronucléaire correspondent à de la chaleur jetée dans l’environnement, et nous fait vivre sous le spectre de l’accident nucléaire.
Revoilà le nucléaire à Bure, non plus pour des parts de marché, mais avec les déchets qui résultent de son activité. Il retrouve la géothermie sur son chemin. Qu’à cela ne tienne, l’ANDRA trafique bien irrespectueusement les chiffres en 2004-05 pour affirmer que le potentiel est mauvais tout en refusant de faire un forage. Les experts administratifs, soulagés puisqu’ils sont chargés de faire appliquer la Règle Fondamentale de Sûreté qui interdit cette présence, approuvent l’ANDRA.
Au contraire, Bure est au-dessus d’une ressource potentiellement remarquable. On y est au centre de deux structures superposées : le golfe d’apport des "grès lorrains", puis une puissante accumulation détritique permienne qui peut être perméable. Sur les 250 km2 de la zone de transposition, il y a la place pour 40 doublets géothermiques. Pour éviter des protestations des techniciens fort compétents en géothermie du BRGM et de l’ADEME, on a mis à leur tête des hauts fonctionnaires qui ont comme rôle évident de protéger les intérêts du lobby nucléaire.
D’un autre côté, 2002-06 voient enfin la géothermie être défendue en France et en Europe. Et les élus locaux réceptionnent une contre-expertise qui recommande de faire 3 forages pour quantifier son potentiel à Bure. Mais au parlement, ils troquent cette ressource contre une dotation financière, autorisant par là même que ce sous-sol soit miné, et que l’eau potable et d’irrigation de l’Oxfordien soit polluée à terme.
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