L’Union - 22.03.09 - Jérôme Gorgeot

Essai transformé pour les opposants au nucléaire


Hier, pour les antinucléaires de l’Argonne, c’était un peu l’épreuve de vérité. Allaient-ils réussir à suffisamment mobiliser pour leur première manifestation ? A l’évidence oui…

Le rendez-vous était fixé hier à 14 heures devant l’hôtel de ville de Sainte-Ménehould. La manifestation avait été baptisée « 30 minutes pour sauver l’Argonne ». « Sauver l’Argonne » du projet d’implantation d’un centre de déchets radioactifs sur la région. A l’initiative de ce mouvement de protestation : le collectif d’élus argonnais hostiles aux candidatures des communes de Sainte-Ménehould, Massiges et Maffrécourt.

Peut-on parler d’une réussite pour cette action ? Incontestablement oui. Alors qu’en Argonne, on cultive peu la fibre de la contestation (jeudi, aucune manifestation n’a eu lieu sur l’ensemble de l’arrondissement…), ce sont entre 170 (selon les forces de l’ordre) et 220 personnes (d’après les manifestants) qui se sont retrouvées devant la mairie. Pour information, la pétition qui a circulé à cette occasion a réuni aux dires de Nicolas Lerouge, maire de Braux-Saint-Rémy et principal organisateur, pas moins de 175 signatures.

Puisque tout est symbole, les opposants au projet de l’Andra ont offert aux personnes qui le désiraient des graines de tournesol afin de les faire pousser chez elles. Une sorte de signe de ralliement… Une action pacifiste où il fallait avant tout faire « masse ». Parmi les manifestants, si l’on a pu croiser les habituels « anti-Courot », de même que quelques anticarrière « venus à titre privés », on a également pu rencontrer de nouvelles têtes. Des têtes qu’on ne voit pas habituellement. Preuve que la question est loin de laisser indifférente une partie de la population. A noter en outre la présence de l’ancien maire de Sainte-Ménehould, Robert Gautier.
Quelques discours ont été prononcés. La parole a ainsi été donnée à une habitante de Scrupt pour qu’elle témoigne du combat mené dans son village, conjointement avec les habitants des communes voisines que sont Blesmes et Maurupt-le-Montois (à côté de Vitry-le-François) : « A force de réunions et d’informations, les gens chez nous ont compris le danger. Et les élus de Blesmes et Scrupt sont revenus sur leur décision ».

Nicolas Lerouge a expliqué quant à lui aux manifestants : « L’Andra et le gouvernement cherchent le consensus sur le territoire qui accueillera ce site. A nous de montrer qu’ici, ça ne sera pas le cas ! ». Bertrand Courot qui était présent en mairie - fermée - pendant la manifestation expliquera un peu plus tard à la presse que s’il comprend l’inquiétude de certaines personnes, « il ne faut pas faire preuve de dogmatisme et confronter tous les avis. A commencer par ceux des scientifiques ! ».