1990 : moratoire Rocard en février et naissance de la loi Bataille
Les autorités tirent les leçons de l’opposition et modifient leur tactique qui sera basée sur la communication. Le 6 mai 1991, une commission parlementaire présidée par le député du Nord, Christian Bataille, publie son rapport sur la gestion des déchets nucléaires à haute activité.

On ne parle plus d’enfouissement mais de laboratoire de recherche, les élus sont invités à faire acte de candidature.
Le ministre Stauss-Kahn, dans la discussion sur le projet de loi devant le sénat, avance des lieux soi-disant candidats pour accueillir 2 laboratoires, il nomme abusivement Moncornet dans l’Aisne et Fougères en Ille-et-Vilaine.
La loi relative aux recherches sur la gestion des déchets radioactifs est votée le 30 décembre 1991.
Sur le terrain, les opposants se mobilisent, simples particuliers mais aussi industriels de l’agro-alimentaire, élus de toutes tendances.
Des associations se créées, le CAPA dans l’Aisne, le COEDRA dans le Pays de Fougères. Une coordination informelle existe entre les différents sites, ceux d’avant et ceux d’après la loi, permettant à ces derniers de profiter de l’expérience des premiers.
Le slogan ’’ Ni ici, ni ailleurs, mais autrement ! ’’ contre la Poubelle Nucléaire prend alors toute sa valeur.
Christian Bataille est nommé médiateur et va sur le terrain proposer l’argent (60 millions pendant 10 ans) contre un sous-sol souillé.
L’action d’opposition est privilégiée sur le terrain, localement, avec toujours information des populations et des élus.
Tout au long de l’année 1992 de nombreuses réunions dans les petites communes mêmes, font peu à peu prendre conscience aux populations de l’énormité du projet de soi-disant laboratoire, une fête réunit plus de 4.000 personnes près de Fougères, plusieurs manifestations de rue non violentes mobilisent des milliers de personnes.
Ce travail en profondeur aboutit dans l’arrondissement de Fougères au vote le 13 avril 1993, par 48 conseils municipaux (sur 57) d’une motion demandant l’abandon de toute étude sur la région ; le Collectif des maires présente cette position lors de la préparation du XIème Plan Etat-Région.
Après la très forte mobilisation lors de la manifestation du 13 Novembre 1993 à Fougères, le médiateur Christian Bataille renonce à revenir à Fougères pour proposer son ’’marché’’. Moncornet et Fougères s’ils restent toujours dans la liste des sites potentiels sont alors en retrait. Cette victoire temporaire ne démobilise pas pour autant les militants du CAPA et du COEDRA que l’on retrouve actifs au niveau de la Coordination Nationale qui s’est constituée officiellement.