Le site de déchets nucléaires de Bugey attaqué par un horticulteur en colère
Le site était destiné à accueillir les déchets radioactifs de six réacteurs. Il n’est désormais plus question pour EDF de poursuivre le chantier après l’attaque d’un horticulteur voisin.
Le permis de construire du site, situé dans l’Ain, a été délibérément attaqué par un horticulteur en colère. Les travaux ont dès lors été interrompus jusqu’à nouvel ordre. En effet, EDF a annoncé, vendredi dernier, l’arrêt temporaire des travaux de construction d’un site de stockage de déchets nucléaires à la centrale de Bugey après une décision de justice annulant le permis de construire.
Ces travaux d’une installation temporaire ICEDA (Installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés) avait été entamés il y a près d’un an et demi, grâce à un permis de construire accordé le 22 février 2010 par le préfet de l’Ain. Une fois finie, celle-ci devait ainsi assurer le stockage d’une partie des déchets issus des neuf réacteurs EDF en cours de démantèlement, "à partir de fin 2013-début 2014".
Mais l’horticulteur en colère qui se servait de l’eau tiède de la centrale pour réguler la températures dans ses serres comme le font les agriculteurs voisins du complexe du Tricastin dans la Drôme, refusait cependant de vivre à côté d’un site de déchets nucléaires. A l’audience devant le tribunal administratif de Lyon, le 1er décembre dernier, l’avocat de l’homme a ainsi soutenu que le site du Bugey n’avait pas vocation à recevoir les déchets de déconstruction de neuf réacteurs, estimant qu’il s’agissait d’un changement total du projet.
Malgré la défense du conseil d’EDF, le tribunal administratif de Lyon a jugé le permis de construire non conforme au plan local d’urbanisme de Saint-Vulbas, qui interdit toutes les occupations et utilisations du sol non liées et nécessaires à la centrale nucléaire. Alain Cuny, de Sortir du nucléaire Bugey, se félicite d’une "très bonne nouvelle". "On demandait la fermeture du Bugey, non seulement des réacteurs, mais aussi du site d’enfouissement" en projet, a-t-il déclaré à l’AFP.