COMMUNIQUE DE PRESSE
CDR55, collectif meusien contre l’enfouissement des déchets radioactifs
EODRA : association des élus opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs
Association des Habitants Vigilants du canton de Gondrecourt-le-Château
BZL - Bure Zone Libre

BURE, nous ne sommes pas des cobayes !

Des sociologues sont dans notre région cette semaine, afin d’analyser nos états d’esprit, à la demande de l’ANDRA ?

Deux représentants, au nom des 4 associations meusiennes d’opposition à Bure, ont remis mardi 22/09 un courrier collectif (voir ci-dessous), notifiant leur refus de rentrer dans le débat avec deux représentants du GSPR (Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive).
Non dupes du but poursuivi par ces deux sociologues, chargés de remettre fin 2009 à l’Andra (commanditaire de l’étude) et à l’Etat, une cartographie locale des opinions sur le sujet controversé de BURE, ils ont redit que leur conviction anti-enfouissement nucléaire est inchangée et donc non "réversible".

Le contexte actuel, qui fait la promotion dans les médias entre autre, d’une "Meuse et d’une région qui ne s’en sortiront pas sans le nucléaire et ses déchets", via les récents projets d’EDF notamment (futur Bac environnement nucléaire à Saint Dizier, futur Centre d’entraînement de techniciens chargés du contrôle de matériels pour les centres nucléaires à Bettancourt, futur Centre de stockage de pièces de rechange pour le parc de centrales nucléaires de Velaines, futur centre de stockage des archives industrielles d’EDF à Bure, etc.) ne fait que renforcer leur profonde inquiétude quant à l’avenir du département.
Pendant ce temps, l’Andra prospecte et prépare la construction de la poubelle nucléaire souterraine grand format, dans le sud meusien, sans que les habitants aient leur mot à dire.
45 000 électeurs meusiens/haut-marnais attendent toujours un référendum sur la question de BURE.
Une demande de moratoire sur l’enfouissement des déchets radioactifs a été lancée au printemps par 16 associations des régions LCA.
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COPIE DU COURRIER
CDR55, collectif meusien contre l’enfouissement des déchets radioactifs
EODRA : association des élus opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs
Association des Habitants Vigilants du canton de Gondrecourt-le-Château
BZL - Bure Zone Libre
www.burestop.org

Bar-le-Duc
Le 22 septembre 2009
à
M. Pierrick Cézanne-Bert
M. Francis Chateauraynaud
GSPR (Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive)

Nos idées ne sont pas réversibles.
Votre demande d’entretien quant à "la notion de réversibilité (et de manière générale sur les différentes options envisagées pour la gestion des déchets radioactifs)", dans le cadre de votre étude intitulée "Les formes d’argumentation autour de la réversibilité. Le cas des déchets radioactifs" a été débattue au sein de nos associations.

Etant donné que :

  • cette étude est commanditée et financée entièrement par l’Andra, artisan du processus d’enfouissement des déchets nucléaires dans la région de BURE,
  • l’ANDRA travaille actuellement à l’élaboration "d’une version finale de la future échelle de réversibilité en 2010",
  • la notion de réversibilité sera le pivot central et unique dans l’élaboration de la législation qui donnera en 2015 le feu vert au centre d’enfouissement dans la région de BURE.

Nous refusons d’échanger avec vous pour une raison très simple.
L’Etat et les acteurs et promoteurs du projet d’enfouir les déchets nucléaires, dont vous êtes, en tant que sociologues missionnés par l’Andra, connaissent suffisamment tous les arguments de l’opposition à ce projet insensé.
Quant au débat sur les conditions de la réversibilité, nous continuons à le qualifier de vaste tromperie, destinée à masquer l’essentiel : la radioactivité qui un jour remontera à la surface, avec des conséquences que nul ne peut imaginer, mais qu’il est de notre responsabilité à tous d’anticiper aujourd’hui en cessant ce projet, et en cessant de produire ces déchets ingérables.

Nous ne rentrerons donc pas dans ce débat pernicieux, par votre biais, ou par un autre. Nos arguments, fondés sur le bon sens et l’attachement à notre région (gravement mise en péril), et nos convictions sont inchangés et ne sont pas "réversibles" ! Si donc vous devez consigner une idée au terme de vos analyses, pour notre compte, retenez celle-ci.

Sachez aussi qu’il est plus que désagréable (pour nous et pour les milliers de citoyens qui refusent cet état de fait), après avoir été piégés, voire vendus sans avoir eu notre mot à dire, d’être classés dans les thèmes "des alertes et des crises" de la nation et de devenir des sujets d’étude sociologique, au service de l’appareil politico-électro-nucléaire et de ses desseins.
Votre mission d’étude est subordonnée à un grand principe que nous ne connaissons que trop : analyser les états d’esprit afin de mieux les contourner, soit tendre à l’"acceptabilité sociale" d’un projet contraire à nos intérêts, à ceux de nos descendants et de la planète.

Veuillez recevoir, messieurs, l’expression de nos sentiments mitigés.

Les associations