BURE : belle surprise !
4 villages meusiens ont été sélectionnés par l’Andra et "livrés" au gouvernement en cette fin d’année pour les travaux d’enfouissement des déchets nucléaires : Bure, Bonnet, Ribeaucourt, Mandres.
La municipalité de Bonnet vient de faire connaître son opposition à l’unanimité contre le projet de stockage situé en partie sous le territoire de la commune.
Le CDR 55 ne peut qu’approuver cette décision courageuse
et rappelle que le dossier de l’Andra relatif au choix de cette zone nommée élégamment ZIRA (Zone d’Intérêt pour une Reconnaissance Approfondie)
est incomplet, notamment :
- absence de concertation et d’information immédiates des habitants
- manque de définition des risques induits par les transports des déchets nucléaires à leur porte
- manque de définition des zones de surface où seront stockés les déchets nucléaires (en attente de refroidissement et de descente à 500m) : quelles surfaces, quelles contaminations potentielles, quelle durée, etc.
En cette fin d’année où l’asservissement de diverses collectivités à l’argent de BURE, sans réserves et sans débat démocratique de leur part, plonge la Meuse dans une situation de plus en plus critique, cette décision marque un retour au bon sens.
Pour rappel : La manne de BURE, qui passe de 20 à 30 millions d’euros en 2010 entre, par un habile processus et depuis des années, dans de nombreux projets de collectivités meusiennes. Cette distribution d’argent endort les consciences et fait perdre toute expression critique.
BAR-LE-DUC : Gauche, Droite et Ecologistes tous d’accord à la municipalité pour utiliser les fonds du GIP...
Selon l’Est républicain du 14 décembre 2009, la municipalité PS/PC/Ecologistes de Bar-le-Duc, "se félicite" unanimement de recourir aux fonds d’accompagnement de BURE (GIP) tout en refusant le débat : " Ne nous emmenez pas sur ce terrain-là, il est miné".
... sans aucune réserve ni doute sur le projet de poubelle atomique.
... sans explications aux électeurs qui aux municipales de 2008 avaient pu lire la prise de position suivante dans le programme de la liste de Gauche et de Progrès, se démarquant du programme de la Droite. "Laboratoire de Bure : nous réaffirmons notre opposition à toute forme de stockage en grande profondeur des déchets nucléaires, à Bure ou ailleurs. Nous organiserons un référendum local à l’échéance de 2015 comme la loi l’exige."
Une promesse pas anodine, qui incitait des électeurs à soutenir cette liste. Qu’en pensent-ils aujourd’hui ?
CONSEIL GENERAL de la Meuse :
Selon l’Est républicain du 18 décembre 2009, les débats d’orientation du budget 2010 s’annoncent sous une dépendance accrue aux fonds de BURE : "L’impact de la nouvelle loi de finances inquiète pour les années à venir... (...) le groupement qui gère les fonds d’accompagnement de Bure prendra largement le relais en matière d’investissement."
Chaque million d’euros supplémentaire en provenance du GIP enferme un peu plus la Meuse dans sa dépendance au nucléaire. Et dans un illusoire développement local.
Pour preuve, la déclaration de Michel Jubert, président de la CCI Meuse, dans l’Est républician du 18 novembre 2009 : "Lorsque le député Bataille est venu en Meuse, en 1993, pour solliciter les acteurs départementaux en vue de la création d’un laboratoire souterrain, il a annoncé un engagement de l’Etat et des producteurs de déchets radioactifs en faveur du développement économique du territoire. 15 ans après, le développement économique promis à nos territoires ne se réalise pas."
Sans commentaire.
Les départements de la Meuse et la Haute-Marne ont été piégés par le gouvernement, en se laissant acheter, et comme l’a remarqué un ministre en visite récemment, sacrifier pour le bien de la nation. Mais les habitants n’ont toujours pas été consultés.
Faut-il vraiment continuer sur cette voix sans issue ?
45 000 électeurs meusiens et haut-marnais exigent toujours d’être consultés par référendum sur toutes ces questions.