Bure-Stop propose une troisième étude sur l’avenir meusien
CDR55, Collectif meusien BURE-STOP
Association des Habitants vigilants du canton de Gondrecourt-le-Château
Bure-Stop propose une troisième étude sur l’avenir meusien
Dans un article de l’Est républicain du 5/11/2009, titré "Bienvenue chez les ploucs !",
l’on apprend que le Conseil général de la Meuse a payé deux études (prix non annoncé mais pour sûr exorbitant) à deux cabinets de consulting parisiens pour définir les grands axes de l’avenir du département.
Conclusion de cette étude selon l’E.R. : "la Meuse est un territoire rural dont le tissu économique s’essouffle, dont le positionnement fort en terme de développement économique est inexistant, dont les perspectives et axes stratégiques sont nuls..."
Toujours selon l’E.R., les deux cabinets lancent ensuite, dans un chapitre "synthèse de l’ambition", les voies du sauvetage soit le tourisme et... rendre le territoire visible et exemplaire au niveau national et international, grâce aux nouvelles énergies et à la rudologie.
La rudologie ? Du latin rudus qui signifie décombres, c’est l’étude systématique des déchets, des biens et des espaces déclassés...
Ce qui induit tout naturellement ce qu’il reste à faire : "renforcer la dynamique économique induite par la présence des opérateurs du laboratoire de BURE, développer la filière touristique.
Selon M. Babinet, le directeur de cabinet du Conseil général, interrogé à ce sujet : ces études ont représenté beaucoup de travail. (...) c’est une étape importante pour l’acceptabilité de BURE. (...) le problème actuel, faire en sorte que les retombées positives de Bure ne tombent pas chez les voisins.
Autrement dit, pas de salut sans poubelle... nucléaire.
Autrement dit, la Meuse, espace déclassé ou en passe de l’être, est livrée, depuis des années, et par la voie de son Conseil général à une désertification à terme. En attendant, c’est comment on fait semblant.
Les experts proposent aussi d’autres pistes (hilarantes ou consternantes ?) : s’engager dans le défi numérique, (...) en développant une plate-forme numérique en ligne, entendue comme accélérateur de ventes, fondée sur le principe agrégateur de la marque blanche, le paiement en ligne et le web planning.
Les meusiens, futurs acteurs d’une société de consommation qui périclite et n’a toujours rien compris ?
Les opposants Bure-Stop proposent une troisième étude, sans frais et totalement indépendante :
La Meuse a des atouts majeurs, à replacer aussi dans un contexte de changements climatiques et de redistribution future des zones habitables
- une nature et un cadre de vie exceptionnels avec eau, forêts et belle pierres,
- une terre riche, des vergers, de l’herbe verte et des vaches,
- des savoirs-faire, insoupçonnables de socio-experts en tout genre (prônant le virtuel car sans racines terriennes)
- des meusiens vivants, libres et qui entendent le rester
Il propose donc aux conseillers généraux une autre synthèse :
- ne pas engager l’irrémédiable : la poubelle nucléaire en grande profondeur n’est pas faite, stoppez tout
- préserver et développer les véritables atouts de ce département avec en perspectives : agriculture raisonnée et biologique, tourisme de plaisir et culture et non de poubelles en tout genre, production de proximité, filières bois, etc.
- consulter les meusiens en direct, sur leur choix d’avenir, afin qu’ils le construisent eux-même. Une opération plus honnête et plus durable qui en passant économisera ces euros qui manquent tant aujourd’hui à la Meuse.
Pour terminer, l’allusion à la mobilisation extrêmement faible actuelle contre Bure, faite par M. Babinet, est curieuse. En effet, en 2008, sur 335 communes en Meuse contactées pour accueillir une autre poubelle nucléaire (FAVL), seules 3 sont restée en lice... Après 4 mois de forte opposition qui ont vu le refus de nombreuses communes, le retrait de candidatures dans d’autres sous la pression de leurs habitants, et dans certains villages, l’organisation de grosses manifestations et référendums.
Idem dans les autres départements mitoyens. Aujourd’hui, l’ANDRA n’a plus une seule commune où ’implanter son stockage de déchets nucléaires FAVL.
Le Conseil régional de Lorraine vient tout juste d’adopter une « résolution » exprimant son opposition à la création d’un centre d’enfouissement de déchets radioactifs à faible activité et à vie longue sur le territoire de la Lorraine.
Quant à BURE, dossier en cours depuis 1994, 45 000 électeurs meusiens et haut-marnais attendent toujours un référendum local sur la question.