Le dossier de Bure inquiète Christian Namy qui juge que le département est lâché par l’État.
Trois arguments à l’appui. Le premier ? Le comité de haut niveau. « Il doit se réunir deux fois par an. La dernière réunion remonte à un an et demi. Or, à ce comité, créé à notre demande, les opérateurs ont une obligation de compte rendu devant l’État qui – visiblement – lâche les rênes ». Le prochain aurait lieu le 5 mai. Il devait avoir lieu dans le département, il aura lieu à Paris. Le ministre, Éric Besson avait annoncé sa visite ; il ne vient plus. « On sent l’inquiétude, le recul, sur ce dossier », note le président du conseil général qui souhaite qu’on donne du temps au temps sur ce projet. « L’Andra doit approfondir ses recherches. Il reste deux ans avant le débat public, c’est trop court. J’en veux pour preuve le travail du Clis avec sa contre-expertise de l’IEER. Cet institut pose de vraies questions. Sur la réversibilité, notamment. Les réponses techniques de l’Andra ne pourront pas se faire avant le débat public. »
Deuxième exemple : « Le schéma territorial que l’État devait mettre en place il y a un an et demi, également. Le recrutement de l’animateur de ce schéma n’a été trouvé qu’au… 1er avril 2011 ! On a perdu dix-huit mois. »

Troisième point : « Je considère que l’Andra est… (Christian Namy cherche le mot) suffisamment imprécis, opaque, pour que la lisibilité soit satisfaisante sur les échéances, sur ses activités. Ce que nous réclamons, c’est le droit à l’anticipation. Si ce centre de stockage se fait, c’est maintenant que l’on doit organiser des filières de formation, prévoir toutes les retombées industrielles favorables à nos territoires. Or, pour des raisons politiques, de débat sociétal, l’Andra distille les informations au compte-gouttes ».

« Enfin », ajoute le président de l’exécutif départemental, « le conflit qui oppose l’Andra et EDF est préjudiciable à l’avenir de ce projet ».

Selon lui, les conséquences de la catastrophe de Fukushima ne seront pas préjudiciables au projet d’enfouissement des déchets nucléaires. « Au contraire. Le centre de stockage sera un outil essentiel à une inflexion de la politique énergétique nucléaire française ».